C H R O N I Q U E
Et hop, encore un album de Thrash dont la pochette est illustrée par Ed Repka. Décidément, il va devenir le dessinateur officiel des groupes du genre. C'est bien simple, j'ai l'impression que la moitié des albums de Thrash que nous avons chroniqués cette année (Lost Society, Ultra Violence, Hell's Domain...), ont été illustrés par ce type. Cependant, on ne pourra pas accuser Suicidal Angels de suivre la mode puisque Repka est leur illustrateur attitré depuis l’album Dead Again (2010). En revanche, ce n’est pas son œuvre la plus réussie. C’est même carrément… moche ! Mais bon, ce n’est pas le principal, donc passons à la musique.
Et la musique de Suicidal Angels, ça envoie ! On ne les appelle pas les "Slayer grecs" pour rien… Ce n'est un secret pour personne (je pense, après cinq albums), Suicidal Angels aime Slayer, au point de leur ressembler parfois un peu beaucoup. Même riffing à deux guitares, même façon d’envoyer les solos, même manière de déclamer les paroles (les couplets du morceau Divide And Conquer, c’est sur quel album de Slayer, déjà ?), même rythmiques rapides calquées sur les éternelles références que sont Reign In Blood, South Of Heaven et Seasons In The Abyss… Mais aujourd'hui, le combo essaye de s'affranchir (un peu) de cet héritage assez lourd qui lui colle à la peau, ce qui n’est pas plus mal. Déjà amorcée sur l’album précédent, Bloodbath, cette tentative de se forger une autre image est poursuivie par le groupe ici… en puisant ses influences chez d’autres formations américaines de Thrash. Pas sûr qu’au niveau de la personnalité du groupe… En effet, sur ce nouvel album, Suicidal Angels élargit son spectre d’influences puisqu’en plus de Slayer, qui reste toutefois la référence ultime (Marching Over Blood, Divide And Conquer, Terror Is My Scream, Pit Of Snakes, Lost Dignity), on retrouve des constructions de titres rappelant Metallica (Control The Twisted Mind) et Exodus (Seed Of Evil, In The Grave), le tout bien mélangé avec du Slayer quand même, histoire de tromper l’ennemi. Maintenant, quitte à être sous influence, autant s’inspirer des meilleurs. Et en matière de Thrash, nul doute que les combos cités plus haut sont des références. Après, il faut aussi savoir s’approprier ces références et Suicidal Angels y parvient. Les Grecs frappent juste et fort. L’efficacité est de mise tout au long de cette galette et l’ensemble passe comme une lettre à la poste. Juste un petit bémol en ce qui concerne le dernier morceau, assez long (presque neuf minutes) qui n’est pas aussi intéressant que le reste, tendant à prouver que le groupe a du mal à développer son thrash incisif sur une durée aussi conséquente.
Alors, oui, Suicidal Angels n’invente rien. Oui, au détour d’un riff, on se pose parfois la question : "mais où je l'ai déjà entendu, celui-là ?". Mais il faut se rendre à l’évidence : les Grecs connaissent leur sujet sur le bout des doigts, savent composer des morceaux prenants, ce qui fait que l’écoute de l’album est plaisante. Pas le disque de l’année, pas un chef-d’œuvre du genre non plus mais un album de Thrash bien ficelé qui réjouira les amateurs. C’est déjà pas si mal. Il vaut parfois mieux être un suiveur assez doué plutôt qu'un original qui ne propose rien de bien intéressant...
Tracklist de Divide And Conquer :
01. Marching Over Blood 02. Seed Of Evil 03. Divide And Conquer 04. Control The Twisted Mind 05. In The Grave 06. Terror Is My Scream 07. Pit Of Snakes 08. Kneel To The Gun 09. Lost Dignity 10. White Wizard
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