Groupe:

Orden Ogan + Asylum Pyre

Date:

15 Octobre 2022

Lieu:

Paris

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Enfin ! Orden Ogan de retour en tête d'affiche à Paris... ça a mis du temps mais on y est ! On ne refait pas en détails un retour sur le contexte sanitaire de ces dernières années qui a généré plus de reports et annulations qu'on ne peut en compter mais Orden Ogan fait bien évidemment partie des groupes qui devaient passer il y a un moment (la première affiche dévoilée proposait même les copains de Rage et Grave Digger en plus). Premier report, changement d'affiche (Brothers Of Metal et Wind Rose remplacent Rage et Grave Digger), nouveau report et nouvelle affiche : les Frenchies d'Asylum Pyre sont désormais les seuls à ouvrir pour le combo de power metal allemand. Cela s'est passé le 15 octobre dernier, à la Machine du Moulin Rouge... On n'était pas si nombreux (la période est chargée en concerts, il faut faire des choix, peut-être que la non présence de certains groupes ont également joué un rôle dans la défection de quelques métalleux), environ deux-cents, pas plus... et, encore une fois, les absents ont eu tort car il s'agit - pour ma part - du meilleur concert d'Orden Ogan que j'ai pu voir depuis ma première rencontre avec le groupe en 2011 (quand il assurait la première partie de Grave Digger)... même si j'ai eu quelques doutes au début. Roh, le teaser...

J'ai manqué une grande partie du set proposé par Asylum Pyre. Je n'en dirai donc pas grand-chose si ce n'est que l'ambiance paraissait assez chaleureuse et décontractée et que les derniers titres joués n'étaient pas dénués d'efficacité. Le groupe a fait preuve d'entrain malgré une fosse à l'aspect quelque peu clairsemé. Sex, Drugs and Scars est un morceau de metal moderne plutôt efficace et presque dansant... Il fonctionne tout à fait bien sur scène.

Dea(r)th propose quelque chose de plus heavy et sombre... et le morceau suivant, plus complexe et épique, avec des accélérations puissantes provoque carrément un mini wall of death dans la fosse de la Machine du Moulin Rouge. Mini car il devait compter une dizaine de personnes... On fait avec les moyens du bord. Le groupe est ravi, l'ambiance est bonne, le public est chaleureusement remercié ... il aura l'occasion de rencontrer les musiciens au stand merch à l'entrée de la salle. Bref, Asylum Pyre a visiblement su s'attirer les faveurs de ceux qui avaient fait le déplacement. La soirée commence donc plutôt bien.

 

Orden Ogan monte sur scène avec l'intro qui porte le nom du groupe juste avant que ne déboule le premier hymne de la soirée : F.E.V.E.R. L'ambiance est immédiatement chaleureuse. Il faut que dire que le titre est des plus fédérateurs et le frontman Seeb Levermann n'est pas sur scène depuis plus de quelques secondes qu'il nous encourage déjà à chanter avec lui. Par contre, comme dit en introduction, j'ai comme un petit doute, je ne suis pas immédiatement conquis... Pourquoi ? La salle pourrait être plus remplie, j'ai peur que cela manque de répondant (crainte qui va très vite s'envoler, on en reparle dans quelques instants). Mais surtout, le son n'est pas terrible du tout : brouillon, les guitares de manquent de précision, c'est fort mais ça manque de puissance... notamment la voix de Levermann qu'on n'entend pas assez.

Est-ce que cela décourage le chaland ? Absolument pas. In The Dawn Of The A.I., premier représentant du dernier album (le très réussi Final Days) est accueilli à bras ouverts par les fans... mais c'est surtout sur Sorrow Is Your Tale (extrait de Ravenhead) que l'ambiance décolle et atteint une hauteur remarquable. L'assistance tape dans les mains, scande, chante, bouge... Le groupe est d'ailleurs visiblement impressionné par la chaleur de la réception. Levermann nous dit qu'il attendait un peu plus de monde (on le comprend) mais qu'il était heureux de nous voir, il nous remercie d'être là et explique que, bien que tout le monde n'ait pas fait le déplacement, lui et son groupe avaient décidé de donner le meilleur show d'Orden Ogan que Paris n'ait jamais eu. A partir de là, l'ambiance ne redescendra jamais (surtout pas avec le très festif et Running Wildien We Are Pirates joué juste après) et la promesse faite par Seeb sera tenue.

Et pourtant, il manque encore un petit quelque chose pour que le show soit parfait. Je ne vais pas prendre de détour, malgré toute l'affection que j'ai pour ce groupe et son leader, je me dois de reconnaître que Levermann n'est pas encore tout à fait capable de rivaliser avec certaines pointures du genre d'un point de vue vocal. Il chante plutôt bien, est très sympathique (avec un sens de l'humour plus qu'appréciable), mais sa prestation manque toujours un peu de puissance (cela vient sans doute - en partie - d'un petit problème de balance... mais j'ai la nette impression qu'il ne s'agit pas que de cela). C'est un point à travailler. Mais à part cela, je n'ai que de bonnes choses à dire concernant le concert proposé. Et les progrès depuis la dernière fois que j'ai vu le groupe (en 2017 au Petit Bain) sont indéniables. Quelle bonne idée d'avoir recruter un guitariste supplémentaire ! Seeb peut maintenant se consacrer entièrement au chant, se montre bien moins statique et interagit beaucoup plus avec le public. Le show est donc plus vivant. En plus, le nouveau bassiste, Steven Wussow, est une recrue de choix dans la mesure où il occupe super bien l'espace en plus d'être très dynamique et - visiblement - extrêmement enthousiaste. Il n'est pas le seul, tous les musiciens bougent beaucoup et font preuve d'un bel entrain ! 

Au fur et à mesure que le set se déroule, le son s'améliore (ça aura quand même pris un peu de temps mais on arrivera à un rendu honnête) et les excellents titres s'enchaînent. Ce sont les deux derniers disques (Gunmen et Final Days) qui se taillent la part du lion (quatre compos chacun) mais aucun album n'est oublié. On aura le droit à deux compos de Vale (The Lord Of The Flies et To New Shores Of Sadness), une de Easton Hope (We Are Pirates), une de To The End (The Things We Believe In, final obligatoire... dommage que la chanson titre n'ait pas été jouée) et deux de Ravenhead (F.E.V.E.R. et Sorrow Is Your Tale). Rien à jeter ! J'aime la façon dont certaines chansons sont présentées (Seeb annonce que le groupe est vieux et qu'il leur faut jouer des ballades avant de balancer Come With Me To The Other Side qui, malgré sa douce intro, est l'un des titres les plus speed de la soirée) et la réponse sans faille d'un parterre de fans chaud bouillant. 

En plus, on a eu le droit à un moment aussi sympa qu'inattendu : une reprise d'Amon Amarth (The Pursuit Of Vikings) avec en invité le journaliste François Blanc (également chanteur du groupe Angellore) avec qui, je l'apprends, Levermann a un projet de groupe de death metal. Le morceau est costaud, le groupe - bien qu'officiant dans un style différent - est hyper crédible et la prestation de François est impeccable. Un passage bien cool ! L'intensité du show demeure jusqu'à la fin. Le frontman nous dira d'ailleurs qu'on a beau être deux-cents, nous faisons autant de bruit que si nous étions le triple. Ca parait démago, raconté comme ça, mais c'est totalement vrai... je suis au cœur de la fosse et j'oublie complètement que la salle est en partie vide, j'ai l'impression d'être au beau milieu d'une super fête ! On chante à tue-tête sur les refrains énormes de Gunman ou Let The Fire Rain, on rit quand Seeb nous encourage à gueuler "Cold, dead and gone" (comme le veut la tradition) sur le refrain de The Things We Believe In en nous disant qu'on est nuls et qu'on se repose sur nos lauriers et on finit tous la soirée avec un grand sourire en travers du visage quand le groupe quitte la scène après la petite photo souvenir.

Orden Ogan, sur scène, c'est mieux qu'avant. Ce line-up a cinq musiciens est le meilleur que le groupe ait eu. Ces Allemands sont plus dynamiques et convaincants que par le passé... le show est plus généreux et rock'n'roll. Il ne manque vraiment plus grand-chose pour que ce soit parfait... La prochaine fois, avec un meilleur son, un chant plus puissant et un public un peu plus nombreux, on n'aura décemment plus rien à redire et l'on sera ravi de pouvoir affirmer sans que personne n'ose nous contredire qu'Orden Ogan est véritablement l'un des meilleurs groupes de power metal du moment (ce dont je suis déjà intimement persuadé). 

Setlist de Orden Ogan :

01. Intro (Orden Ogan)
02. F.E.V.E.R. 
03. In The Dawn Of The A.I.
04. Sorrow Is Your Tale
05. We Are Pirates
06. Come With Me To The Other Side
07. Forlorn And Forsaken
08. Inferno
09. Heart Of The Android
10. The Pursuit Of Vikings
11. The Lord Of The Flies
12. To New Shores Of Sadness
13. Fields Of Sorrow
14. Gunman
15. Let The Fire Rain
16. The Things We Believe In

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