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Orden Ogan
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C H R O N I Q U EDepuis la fin du mois d'août, les sorties référencées heavy/power metal mélodique ne cessent d'affluer. On a eu le droit au nouveau Grave Digger, au retour de Vision Divine... le Secret Sphere et le Bloodbound arrivent en novembre, suivis de près par un nouveau live de Gamma Ray. Et voilà que je m'apprête à vous parler d'une sortie supplémentaire dans ce style musical avec le quatrième albums des Allemands d'Orden Ogan. Oui, c'est sûr, ce n'est pas une période simple pour le porte-monnaie du fan de power. Cependant, quantité ne rime malheureusement pas avec qualité, et après avoir écouté tous les albums (sauf le live de Gamma Ray) sus-cités, je dois vous avouer que je suis un peu manque de coup de coeur. Il y a du bon dans ces nouveautés, c'est sûr, mais ça manque d'un petit quelque chose, j'attends mieux... Et bien ça y est : avec Orden Ogan, je tiens enfin un album qui va au-delà du "sympa". C'est que j'ai failli perdre patience ! Je ne prendrai pas de détour et ne ferai pas la fine bouche : To The End fait du bien au moral. Epique, heavy, efficace, farci d'excellents solos de guitares, bourré de mélodies soignées et de refrains mémorables (soutenus par de très bons choeurs, l'esprit de Blind Guardian n'est pas bien loin) et servi par une production soignée, cet album est ce qu'il convient d'appeler une réussite. Je retrouve avec plaisir le groupe qui m'avait séduit avec Vale et Easton Hope. Stylistiquement, ce nouvel opus s'inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs mais évite toutefois l'effet "copie carbone". On a parfois reproché à Orden Ogan de manquer de personnalité et il est vrai que si l'on s'arrêtait à une compo comme Mystic Symphony (morceau de speed typique, efficace mais déjà entendu maintes et maintes fois, à mi-chemin entre du Gamma Ray et du Blind Guardian), cela pourrait sembler justifier. Cependant, si on creuse davantage, on se rendra vite compte que, même si certains refrains (et les choeurs qui vont avec) rappellent parfois ceux du gardien aveugle, réduire le groupe à un simple ersatz du fameux quatuor ne serait vraiment pas juste. Beaucoup de riffs, breaks et autres sonorités s'éloignent de leurs prétendus modèles. Prenons par exemple This World Of Ice, titre froid (forcément, avec un titre pareil) et implacable, à la rythmique relevant d'une forme de metal nettement plus agressive et moderne que celle pratiquée par l'essentiel des groupes de power. Angels War (compo déja présente sur le premier album du groupe et revisitée pour l'occasion) pourra également surprendre car il s'agit d'un morceau à tiroirs, alternant les gros riffs méchants et rythmiques bien lourdes avec des passages plus posés et harmonieux (comme le refrain). Je vous mets au défi de trouver de tels riffs chez Freedom Call ou Sabaton. Non, vraiment, Orden Ogan a plus d'inspiration et de personnalité que beaucoup de ses concurrents et s'il faut parler de repompe, dans le genre, j'ai (souvent) entendu bien pire. Cependant, ce serait mentir que d'affirmer que la musique développée sur To The End renouvelle le genre... je n'irai pas jusque-là. Par contre, elle se montre sacrément efficace. L'album ne manque pas de morceaux bien speed, car en plus de To The End, Land Of The Dead et Mystic Symphony, vous pourrez compter sur Till The Stars Cry Out et Dying Paradise pour satisfaire vos envies de vélocité. Heureusement que quelques pistes mid-tempos (ainsi que deux jolies ballades mélancoliques, The Ice Kings et Take This Light) apportent ce qu'il faut de variété et évitent à ce disque de pêcher par excès de linéarité. Alors oui, il ne s'agit sans doute pas de l'album de la décennie, mais voilà tout de même de la belle ouvrage qui permet à Orden Ogan de se placer distinctement au-dessus de la mêlée. Si vous êtes férus de power metal mélodique, To The End est, sans hésitation, le disque que je vous recommanderais en ce moment.
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