Pince-moi, je rêve, l’autre cinglé de Bane vient de coller une mention "coup de cœur" au dernier The Darkness, il a vrillé ! Eh bien non, amis lecteurs, rassurez-vous, je vais bien. Très bien, même ! Forcément bien, vu que mes petits chouchous anglais, que je défendrai bec et ongle devant des armées de vilains, viennent de sortir un sacré bon disque.
S’il est vrai que leurs mauvais albums se font rares (je ne classerai que One Way Ticket dans cette catégorie), il faut tout de même reconnaître qu’ils maîtrisent bien l’art de l’album "passable". Le dernier en date, Motorheart, était de ceux-là, si bien que je ne comprends pas trop pourquoi je lui avais collé une si bonne note. Mais qu’importe. Mais voilà, en sortant un album tous les deux ans, il est assez évident que facile un sur deux sera moins bon. Mais coup de bol : entre Motorheart et aujourd’hui, quatre années se sont écoulées puisque le groupe a préféré célébrer les 20 ans de leur chef d’œuvre Permission To Land avec un beau coffret et une chouette tournée. Forcément, ça a permis à notre bande de potes de bosser un peu plus et ça se sent.
Bref, trêve de tergiversions, abordons notre sujet du jour : Dreams On Toast. Soyons honnêtes tout de suite, tant qu’à faire. Quand le premier single, The Longest Kiss, est arrivé, j’ai eu peur. Ma première écoute fut compliquée. Faut dire que le groupe avait pour habitude d’envoyer des singles assez costauds pour ses autres albums : Barbarian, Rock and Roll Deserves To Die, Motorheart... du costaud ! Alors cette petite bluette qui évoque vite fait Cheap Trick ou le Seaside Rendezvous de Queen, elle m’avait l’air un peu inoffensive. Sauf qu’en fait non, bien au contraire. Elle s’est vite gravée dans ma tête et rien que le fait de taper ces lignes m’amènent à la siffloter... La pochette, moche bien sûr, renvoie aussi à Cheap Trick, qui a pondu pas mal de visuels rigolos avec les deux membres les moins "beaux gosses" -le gratteux et le batteur, dans leur cas- dans des situations marrantes.
En revanche, en ce qui concerne le deuxième single, I Hate Myself, il n’y a pas eu la moindre complication : un p*tain de tube, sans doute la meilleure composition du groupe depuis quoi ? Open Fire ? Ouais, ça doit être ça. Un bon gros rock’n’roll boogie, avec suppléments cuivres ultra addictif, ultra feel-good. M’aura pas fallu plus pour attendre le disque avec impatience et dieu sait si j’ai bien fait puisqu’il est tout bonnement excellent. Je mets de côté, à la rigueur, la petite dernière, Weekend In Rome, pas forcément horrible mais qui aurait pu rester un bonus track hein, merci bien. Et puis le tube Walking Through Fire aurait fait une fin parfaite !
Si j’ai déjà cité Queen en évoquant The Longest Kiss (ai-je mentionné le solo, dont le son ressemble à s’y méprendre à celui d’une certaine guitare Red Special), mais ce n’est pas le seul endroit où l’on retrouve la bande à Brian May. Écoutez donc ce super Hot On My Tail, ne vous rappelle-t-il pas le petit bijou qu’est ’39, de Queen ? Si, nous sommes d’accord. Ça fait d’ailleurs assez bizarre d’entendre The Darkness sur le terrain de la country, mais ça leur va bien. Ça va superbement bien à Justin, surtout, qui n’a jamais aussi bien chanté que sur ce disque. Bis repetita avec Cold Hearted Woman, autre chouette ballade de cowboy toute aussi excellente. Oui oui, deux titres qui sentent le far west, votre serviteur est content.
Mais n’allez pas croire que le style du groupe a disparu, ça non ! Rien que l’ouverture, avec son foutu bon riff, sent bon la fiesta rock’n’roll que le groupe maîtrise tant. J’ai d’ailleurs grand hâte d’aller beugler le leitmotiv en "wohoho" en concert, tiens. Mortal Dread et, surtout, Walking Through Fire sont aussi très caractéristiques de la musique du groupe, ils n’auraient pas fait tâche sur le fabuleux Hot Cakes, par exemple. Tout comme The Battle For Gadget Land, petit brûlot un peu punk avec son chouette refrain qui met une pêche d’enfer.
L’on pourrait reprocher à la rigueur au groupe d’être un peu moins déjanté que par le passé, mouais, pas vraiment. Mais leurs compos sont excellentes, les refrains sont ultra accrocheurs et l’album est sacrément varié. De toute façon, que ça vous plaise ou pas, The Darkness s’en cogne. C’est une bande de potes, qui fait ce qu’elle veut et qui se fiche maintenant de remplir des stades. Ils s’amusent ensemble et nous entraînent (ou pas, ça dépend de vous) dans leur délire. À vous de voir si ça vous tente.
Moi, j’ai fait mon choix : je fonce ! Surtout avec un aussi bon disque, qui rejoint le podium de mes favoris du groupe, derrière Hot Cakes et l’incontournable Permission To Land. Je suis donc ravi, j’ai hâte de voir tout ça sur scène et je suis bien content que ces p’tits gars que j’adore en aient encore sous le pied.