THE ALCHEMISTS

Artiste/Groupe

The Alchemists

Album

Vol. 2

Date de sortie

20/01/2007

Style

Guitar-Hero

Chroniqueur

Yann G

Note

13/20

Site Officiel

http://www.liquidnoterecords.co.uk/
alchemists2.html

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C H R O N I Q U E

Le concept de ce 2ème volume venant juste de sortir en ce début d'année 2007 est de proposer 15 morceaux instrumentaux, chacun joué par 2 guitaristes différents. La valeur ajoutée de ce nouvel album est également de nous faire découvrir une multitudes de shredders qui n'étaient pas présents sur le premier volume tels que 2 français bien connus dans nos contrées Bien sûr, certains Alchemists habitués continuent d'exercer sur ce nouvel album comme par exemple Ron Thal, Milan Polak ou Phi Yaan-Zek.

Un survol de chaque titre s'impose donc.

"Unruly Elements" ouvre le bal. Un morceau composé par Chris Brooks sur lequel Joe Chawki vient partager les solos de guitare. A la fois métal et jazzy, ce morceau possède un sens de la mélodie accru. Les contretemps que balance Chris Brooks sont redoutables, tout autant que les solos de gratte, très techniques et restant pourtant très mélodiques. Une preuve comme quoi technique et mélodie peuvent faire bon ménage.

Cocorico !!! C'est au tour de Pascal Vigné d'inviter Christophe Godin sur une de ses compos pour taper le boeuf. Et le résultat est plus que réussi, le meilleur morceau de la compilation je dirais même. Vu son titre "The Legged Chicken", on comprend vite que les compères ont souhaité se faire plaisir, sans se prendre la tête et dans la déconnade. Basé sur un thème simpliste, entrainant et rafraichissant, le morceau est à la fois country à la Dixie Dregs, rock n' roll et chacun s'éclate à s'improviser. Le résultat est impressionnant car au milieu de tout ce manque de sérieux apparent, les solos sont redoutables. Pascal enchaine solos de country, sweepings déjantés, aller-retours à la vitesse de la lumière. Christophe improvise à la classe d'un Christophe Godin, c'est tout dire ! Et tout ça sonne de folie, dans le temps... Messieurs, bravo ! Cocorico !

"Threehundredpointtwentyone" est un morceau composé par Terry Syrek et c'est Monsieur Ron Thal qui vient le seconder dans les solos. Dans un style métal/jazzy, le solo de Ron est complètement barré et déjanté. Une compo cependant accessible malgré les nombreux changements d'ambiance et l'excès de technicité.

"Under The Influence" joué par Richard Hallebeek et Antti Kotikosi rappelle sur sa première partie des ambiances de Jeff Beck et sur sa seconde, les solos de guitare ont un petit côté d'Allan Holdsworth. Une nouvelle fois le sens mélodique est omniprésent. A noter que sur la majorité des morceaux de cet album, les 2 guitaristes n'ont jamais travaillé de visu mais se sont échangés des bandes via le Net.

De retour à un hard-rock groovy grâce à "Space Antz" composé par Carlos Creator accompagné de Carols Creator. Le thème est ultra accrocheur, et les solos de guitare sonnent parfois tel du hip-hop.

Puis c'est au tour d'un jazz-rock sur "Stratosphere" exécuté par William Stravato accompagné de Brett Garsed. Techniquement imparable, l'ennui a toutefois un peu tendance à s'installer. Un petit reproche que l'on peut faire à cette compilation est que la production est un peu inégale selon les morceaux. Chaque musicien ayant travaillé de leur côté avec leur propre matos, la compil parait parfois un brin décousue.

S'il fallait trouver un style à "At Last" composé par Stefan Rosqvist et aidé de Bo Eriksson en seconde guitare, il s'agirait d'une ballade fusionnelle entre Jeff Beck et Joe Satriani. Un superbe morceau à la fois mélodique et plein de feelings, technique et accrocheur.

Deux habitués Alchemists sont présents sur le 8ème morceau "The Puffball That Ate My Village" : : Phi Yaan-Zek à la guitare et Lale Larson aux claviers. Et cela sonne tel un générique de dessin animé sur une première partie, rappelant un peu de projet Electrocution 250. La seconde partie du morceau sera plus dans une tonalité de blues aux solos de shredders déjantés.

Et encore un habitué du projet ! Milan Polak a en effet composé "Last Minute Call" et s'est entouré de Marco Sfogli en tant que second gratteux. Malgré une production un peu faiblarde, ce morceau de hard instrumental est une petite tuerie, comme tout ce que fait Milan Polak me direz-vous ! Groovy, metal et au thème mélodique chaleureux, "Last Minute Call" comporte pléthore de solos fascinants à haute vitesse.

"Fumble Fingers" à l'intro Satrianesque période électronique a été composée par Dave Martone et Chris Buono. Totalement expérimental, une nouvelle fois à la production manquant de puissance, ce morceau manque de fil directeur et se révèle un peu trop démonstratif.

Arrive alors le très rafraichissant "Tango Schizophrenia", morceau acoustique joué principalement sur des cordes en nylon, sur lequel Si Hayden et Michael Berk s'en donnent à coeur joie. Certes rien de métal, ce morceau est un véritable bijou de guitare acoustique. On croirait même parfois entendre Paco De Lucia.

"Warp Drive" composé par Gianluca Ferro se situerait plus dans sa 1ère partie dans un registre entre Shawn Lane et Jens Johansson. Un morceau sur lequel Scott McGill excelle sur ses solos de guitare acoustique. Même si un brin trop expérimental et la production manquant une nouvelle fois de pêche, ce morceau se révêle puissant et accrocheur.

"In The Beginning" composé par Sven Stichter avec comme compère Thorsten Koehne, guitariste métal allemand du groupe Code Of Perfection, se révèle être un excellent morceau de hard-rock instrumental typiquement satrianien et plein de virtuosité sur des rythmiques quasi-techno. Malheureusement la boîte à rythmes sonne tellement tel un jouet que cela gâche un peu le trip.

"Butterfly/Free Love/Fruit Frenzy" composé par Geoff Tyson qui s'est entouré de Doug Doppler se situe dans un registre de hard-rock un peu répétitif et ennuyeux sur la plupart du morceau, ne s'accélérant que vers la fin... Sincèrement dispensable...

C'est un excellent blues/jazzy-bossa qui conclue cette compilation, "Georgia In My Heart", plein de groove et de feelings.

Pour résumer, comme sur le premier, ce deuxième volume de la compilation The Alchemists contient du très très bon (pistes 1, 2, 3, 5, 9, 11) mais également du très moyen. Je n'aurai pas l'audace d'aller remettre en cause le niveau de tous les participants qui se rélèvent être de véritables tueurs. La critique irait plus d'une part au sens mélodique parfois oublié en raison d'un excès de technique démonstrative et d'autre part à un manque de cohérence vis à vis de la production des différents morceaux.

Car finalement, après l'écoute de ces 15 titres, on en retient au maximum que 5 ou 6. Cela nous a toutefois permis de voyager pendant plus d'une heure à travers différents styles guitaristiques et musicaux et on ne le regrette pas.