Artiste/Groupe:

Overkill

CD:

Scorched

Date de sortie:

Avril 2023

Label:

Nuclear Blast

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Bane

Note:

16.5/20

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Ils sont "enfin" de retour et j’en suis ravi. Enfin, dis-tu ? Bah ouais, le groupe nous avait habitués à une sortie tous les deux ans, trois ans grand maximum et là, on a dû attendre quatre ans ! C’est le plus grand écart entre deux albums du groupe ! Évidemment, on n’a jamais cru une seule seconde que c’était fini, comme si ces stakhanovistes pouvaient s’arrêter, pfff. Mais tout de même, c’était long et je n’aime pas attendre ma petite livraison de thrash bien fichu trop longtemps. Surtout que, souviens-toi, je n’avais pas franchement été convaincu par l’album précédent, que j’avais trouvé un peu raté, malgré quelques très bons titres (je l’ai réécouté y’a quelques jours pour être sûr, mon avis n’a pas bougé d’un poil). 

Donc nous y v’là : 2023, Overkill sort Scorched, avec une pochette qui ressemble à toutes les autres, pour un album qui ressemble, finalement, un peu à tous les autres. Soit un album très classique, du bon p’tit thrash pied au plancher, avec la basse qui claque et Blitz qui gueule. Rien que du très habituel. Quoique... Vraiment ?

On pourrait le croire, en écoutant le début de l’album. Ceux qui veulent autre chose que du Overkill pur jus peuvent aller se coucher - de toute façon, ils ne lisent pas ces lignes - parce qu’ils ne trouveront pas leur bonheur ici. Pour nous autres les amateurs, par contre, difficile d’être déçu : Overkill fait du Overkill, soit tout ce qu’on lui demande. Tiens, prenez ne serait-ce que le morceau-titre, qui ouvre l’album : une petite intro, un gros riff, la basse de Verni qui claque, Bobby qui groove sur le couplet avant de hurler sur le refrain, un break pour faire la bagarre... Six petites minutes qui en paraissent quatre, tout ce qu’on aime ! Et The Surgeon, le premier single ? Pas mieux, pas pire : du bon p’tit thrash pas vilain - mais très méchant hein, oh, on est des thrasheux, on aime la violence -, très classique mais ô combien agréable, avec un super refrain. Tiens, pour la peine, je te le mets.

Je sais : rien de révolutionnaire, mais p*tain que c’est bon ! Goin’ Home, pareil, classique. Alors quoi, rien d’original là-dessus ? Patience, ami lecteur, patience ! Je n’aurais pas mis 16 si ça avait été le cas. Avec Twist of the Wick, Overkill cherche des trucs et change un peu de formule. Mais la bascule se fait avec Wicked Place, un truc au tempo un peu plus lent, bien groovy comme le groupe sait si bien le faire - rappelons-nous de Come Heavy sur le chouette The Griding Wheel - et on manque de perdre notre tête à force de de headbanguer ! Super titre, qui fait plaisir et qui me permet de faire une petite parenthèse...

Parenthèse donc : Bobby Blitz Ellsworth, bon sang, quel vocaliste ! Si l’on peut ne pas être sensible à sa voix éraillée assez particulière et assez unique dans le genre du thrash, l’on est plus ou moins forcés d’admirer le bonhomme. Comment fait-il pour avoir encore toute cette patate, toute cette rage à son âge ? Pour rappel, le gus se rapproche de ses 64 ans ! Et, encore une fois, il est absolument impérial sur l’album, puissant, groovy et capable de hurler comme un taré. Franchement, respect. Fin de la parenthèse, je t’adore, Bobby.

C’est sur la deuxième moitié que l’album se fait plus aventureux, toute proportion gardée. Le groupe ne fait pas son Act III, faut pas déconner. Mais Scorched sort un peu du thrash pleine balle. Un titre sur lequel je sens une légère influence Maidenienne, époque Killers (Won’t Be Comin’ Back), une espèce de brûlot punk très mosh que Scott Ian n’aurait pas renié tout bonnement jouissif (Harder They Fall), le final funky qui rappelle presque le 31 Flavors de Sacred Reich (Bag O’ Bones, chouette conclusion)... Une deuxième moitié d’album variée et foutrement réussie ! Deuxième moitié dont, à mon sens, le grand moment est Fever, titre sur lequel Overkill nous fait un peu de Black Sabbath, notamment avec ses couplets qui évoquent Planet Caravan. Rien de vraiment inédit dans l’idée, le groupe nous a déjà offert de bien beaux morceaux très doomy par le passé, mais ça fait toujours plaisir de les retrouver.


Avec sa première moitié plutôt classique, Scorched convaincra les fans du groupe et de thrash. Impec. Et, avec sa deuxième moitié, sans perdre les premiers, Scorched prendra soin de convaincre aussi ceux qui veulent du thrash un peu plus varié. Difficile de faire la fine bouche : l’album est franchement réjouissant et bien foutu. De quoi secouer la tête pendant 51 minutes, qui passent à la vitesse de la lumière. D’aucun pourrait lui reprocher de ne pas réinventer la roue, mais ça n’est pas du tout ce qu’on demande à un groupe qui tourne depuis déjà quarante balais. S’il n’atteint pas le niveau d’Ironbound - le meilleur Overkill "récent" -, Scorched se hisse sans problème un poil au-dessus d’albums vraiment sympas comme White Devil Armory ou The Electric Age. Impec, c’est tout ce que je demande.

Tracklist de Scorched :

01. Scorched
02. Goin’ Home
03. The Surgeon
04. Twist Of The Wick
05. Wicked Place
06. Won’t Be Comin’ Back
07. Fever
08. Harder They Fall
09. Know Her Name
10. Bag O’ Bones

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