Overkill

Artiste/Groupe

Overkill

CD

White Devil Armory

Date de sortie

Juillet 2014

Label

Nuclear Blast

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Après un retour fracassant en 2010 avec Ironbound, album qui ramena Overkill en bonne place dans la division des combos de thrash qui comptent, et une confirmation de la grande forme des thrasheurs du New Jersey en 2012 avec The Electric Age (un peu moins brillant que son prédécesseur mais très honorable tout de même), White Devil Armory, dix-septième album studio de ces messieurs (si l'on met de côté certaines sorties du genre EP ou album de reprises), arrive au beau milieu de l'été 2014 pour vous apporter votre dose estivale de thrash fulgurant. Les gars ont bientôt trente ans de carrière, une discographie plus que fournie avec des hauts et des bas... et mine de rien, ils ont toujours le feu sacré et sont encore capables de faire parler la poudre... ce n'est pas donné à tout le monde !

Avant de continuer, on va juste s'arrêter quelques secondes sur le point qui pourrait faire débat. Certains verront cela d'un bon oeil, d'autres seront peut-être déçus : Overkill ne se renouvelle pas. Voilà, c'est comme ça. Soit vous aimez Overkill, vous savez ce que vous venez chercher (ça tombe bien car c'est exactement ce que vous allez trouver) et White Devil Armory fera votre bonheur parce qu'il est globalement dans la même lignée que les deux albums sortis précédemment, soit vous attendiez quelque chose de neuf ou surprenant et vous allez rester sur votre faim en vous disant que c'est bien efficace mais que c'est quand même toujours un peu la même chose. Habituellement, je dois avouer que je suis plutôt du genre à râler quand un groupe peine à évoluer... mais avec Overkill, il est vrai que je suis plus indulgent. Probablement parce ma relation avec ce combo a été interrompue à plusieurs reprises et que j'ai trouvé beaucoup de leurs anciens albums assez plats (presque tout ce que j'ai pu entendre après The Killing Kind sorti en 1996 jusqu'au fameux Ironbound en 2010 m'a laissé de marbre). Maintenant que le groupe a retrouvé sa vigueur et son inspiration, je ne me fais pas prier pour en profiter.

Là encore, et pour la troisième fois consécutive, on peut dire que le groupe atteint sa cible avec brio. Le son d'Overkill  (puissant, sec, avec une basse bien audible) est reconnaissable entre mille. Le temps ne semble pas avoir d'emprise sur la voix si caractéristique (aiguë et nasillarde) du frontman Bobby Ellsworth qui conserve toute sa virulence et son agressivité. A l'instar de ses deux prédécesseurs, cet album comprend une grande majorité de morceaux speed qui dépotent. Vous connaissez peut-être déjà le single Armorist, exemple type de la compo efficace avec pied au plancher tout du long, qui ouvre l'album (après la courte intro instrumentale nommée XDM)... et bien, des chansons de cet acabit, il y en a d'autres sur White Devil Armory. Vous pouvez compter sur la très hargneuse Pig ou la véloce Where's There's Smoke pour mettre à mal vos cervicales. Les chansons les plus rapides sont comprises dans l'ensemble par les sept premières pistes de l'album. C'est également là qu'à mon sens se terrent les compos les plus remarquables de ce nouvel opus. Après, ça se tasse légèrement. Après l'impressionnante Freedom Rings (on ne pense pas toujours à Overkill lorsqu'on passe en revue les groupes de thrash "technique" mais le break et le solo de ce morceau nous rappellent que ces messieurs jouent quand même super bien), se succèdent trois titres pas mauvais du tout mais peut-être un peu plus quelconques et en tout cas moins marquants que ce qui a précédé. Ainsi Another Day To DieKing Of The Rat Bastards et It's All Yours passent bien, mais alors que je me souviens précisément du super refrain de la redoutable Down To The Bone (peut-être mon morceau préféré sur ce disque), du riff de Freedom Rings ou de l'ambiance et des mélodies entêtantes de Bitter Pill (un mid-tempo qui voit le groupe exceller dans un registre plus mélodique), rien de bien précis ne me passe par la tête quand j'essaie de me souvenir de ces trois compos. Le final mid-tempo In The Name, martial et épique, permet cependant à l'album de se terminer de manière plus mémorable.

White Devil Armory, c'est du pur Overkill avec une hargne et un savoir-faire indiscutables. Le thrash des Ricains possède toujours cette énergie et cette fougue qui permettent de constater que bien que le groupe vieillisse (bientôt trente ans que le tout premier, Feel The Fire, est sorti !), sa musique ne ramollit pas. Vous retrouverez les riffs et soli aiguisés de la paire Linsk/Tailer, les lignes de basse du fondateur D.D. Verni et les parties de batterie d'un Ron Lipnicki en forme olympique, quelques petites touches (légères) Punk/Hardcore que le combo affectionne et même une poignée de références aux ainés comme le break à l'esprit très Sabbathien de Bitter Pill ou le passage Priestien old-school au coeur de Freedom Rings. Pas parfait d'un bout à l'autre mais franchement bien foutu dans l'ensemble et un poil plus varié que son prédécesseur (The Electric Age tenait très bien la route mais, finalement, peu de compos ressortaient d'un ensemble très homogène), ce dix-septième effort démontre toute la puissance de ce groupe persistant (increvable est un adjectif qui lui va bien aussi) qui, aux côtés d'autres formations que l'on pourrait qualifier de seconds couteaux (comme Death Angel, Testament ou Annihilator), arrive à faire mieux que les grands noms du genre.

 

Tracklist de White Devil Armory :

01. XDM
02. Armorist
03. Down To The Bone
04. Pig
05. Bitter Pill
06. Where's There's Smoke...
07. Freedom Rings
08. Another Day To Die
09. King Of The Rat Bastards
10. It's All Yours
11. In The Name

 

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !