Manowar

Artiste/Groupe

Manowar

CD

The Lord Of Steel

Date de sortie

Juin 2012

Label

Magic Circle Music

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Orion

Note Orion

12/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Voilà donc l’album qui déchaîne déjà les passions sur la toile. Bouse intergalactique ? Chef-d'oeuvre absolu ? On a lu tout et surtout n'importe quoi. Mais bon, il faut bien que tout le monde s'exprime. C'est d'ailleurs ce que je vais faire pas plus tard que maintenant.

Alors déjà, c'est quand même le nouvel album de Manowar, un groupe assez incontournable du Metal, dont aucun album ne nous était parvenu depuis Gods Of War (2007) (on passe bien sûr sur la réédition du Battle Hymns, ce n'était pas du neuf, ainsi que sur le EP Thunder In The Sky, pas très convaincant). Bref, cinq ans se sont écoulés. Et en cinq ans, il peut s’en passer, des choses. Manowar tuerait-il de nouveau ?
On va vérifier ça tout de suite.
Premier titre et premier choc : c'est quoi ce truc qui grésille dans le fond ? Ah, c'est la basse. OK. Donc, là, déjà, une nouveauté. Je ne sais pas ce que Joey DeMaio a trafiqué avec le son de sa basse mais c'est plutôt particulier. Si vous voulez, ça ressemble plus au bruit fait par un essaim de bourdons qu’à un son de basse. On est presque dans des sonorités techno ou électro. Alors, il faut aimer car c'est sur toute la longueur de l’album. Comme d’habitude, Manowar veut prouver que c’est un groupe qui fait ce qu’il veut et ils ont encore trouvé quelque chose pour se démarquer. Maintenant, est-ce une bonne idée ?
En dehors de ce son assez spécial (et j’insiste dessus car cela risque d’être rédhibitoire pour beaucoup), quoi de neuf pour le Manowar 2012 ? Rien au niveau des textes, toujours plus philosophiques les uns que les autres. Il suffit de jeter un œil aux titres. Jugez plutôt : The Lord Of Steel, Manowarriors et surtout le dernier titre, Hail, Kill And Die pour lequel le brainstorming, on l’imagine, a dû être une torture.
Musicalement, on dirait que le groupe cherche à revenir à ses classiques. Terminés les gros arrangements symphoniques à la Gods Of War (et déjà engagés sur Warriors Of The World). Terminées les déviances pseudo-opératique d’un Nessun Dorma ou des trucs bien niais à la An American Trilogy (toutes deux extraites du Warriors Of The World qui aurait pu être un bon album sans ces deux morceaux pathétiques). On revient à du titre direct. C'est pas plus mal. Ce premier morceau, plutôt speed, n’est pas désagréable du tout. Dans la lignée du morceau Thunder In The Sky sorti il y a trois ans. On a même de bonnes surprises comme avec Touch The Sky, avec son refrain bien torché, très mélodique et qui risque d’en surprendre plus d’un, Born In A Grave ou El Gringo, avec son ambiance western, qui est le titre le plus "Manowar à l’ancienne" du lot (on a l'impression de se retrouver à l'époque des bons morceaux de Warriors Of The World). Il se distingue d’ailleurs du reste de l’album par un son de basse un peu plus normal. Ce titre a été écrit, à priori, pour illustrer la BO du film du même nom.
Eric Adams ne se prend plus pour Pavarotti (Nessun Dorma toujours) et ça aussi, c'est plutôt un point positif. Même sur la ballade, Righteous Glory, il n'en fait pas des tonnes. Une ballade plutôt réussie, soit dit en passant (en tout cas, bien plus que la pitoyable Father du EP Thunder In The Sky). Ils nous épargneront également l'instrumental insupportable. Tant mieux !
Le groupe a quand même du mal à ne pas retomber dans certains de ses travers : Manowarriors qui n’apporte vraiment pas grand chose (avec son refrain répété à n’en plus finir sur la fin du morceau) et surtout le dernier titre, le fameux Hail, Kill And Die, qui est un gros cliché à lui tout seul. Tout y passe. Ils nous refont même le coup des paroles construites en citant tous les albums du groupe.
On regrettera aussi le son de la guitare de Karl Logan plutôt en retrait (la basse bizarre étant devant, évidemment). Et puis, il y a toujours ce lot de morceaux pas franchement convaincants comme Expendable, Annihilation et encore ce Hail, Kill And Die. Pas nuls, juste peu inspirés. Mais est-ce qu’on ne pourrait pas attendre autre chose d’un groupe comme Manowar, surtout après cinq ans de gestation ?

Vous le savez déjà, ils ont décidé de sortir cet album uniquement en format MP3 dans un premier temps et une version CD devrait suivre à la rentrée. Encore une astuce pour faire passer deux fois les fans à la caisse ?

Verdict : sûrement pas une bouse immonde, sûrement pas un chef-d'oeuvre non plus. Il faut se rendre à l’évidence, Manowar n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais ce n’est pas vraiment une surprise car il date de quand leur dernier grand album ?
Je ne m'attendais donc pas à grand chose et, du coup, je ne suis pas déçu. Presque agréablement surpris (pour les quatre ou cinq titres sympas). Je ferai donc partie de ceux qui ont apprécié cet album pour ce qu'il est (oui, on est très loin des meilleurs albums du groupe), je ne ferai pas partie de ceux qui crachent dessus en en ayant entendu trois notes. De là à l’acheter…

 

Tracklist de The Lord Of Steel :

01. The Lord Of Steel
02. Manowarriors
03. Born In A Grave
04. Righteous Glory
05. Touch The Sky
06. Black List
07. Expendable
08. El Gringo
09. Annihilation
10. Hail Kill And Die

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