C H R O N I Q U E

Il aura fallu attendre 5 ans avant de découvrir le successeur de "Warriors of the world united"... 5 longues années au cours desquelles les Kings Of Metal (Of Marketing ?) ont largement su faire patienter leurs fans en sortant une multitude de DVD et également un mini-LP intitulé "The Sons Of Odin" censé nous mettre l'eau à la bouche avant de découvrir le nouvel opus "Gods Of War".

Manowar a décidé de se lancer dans une série d'albums concepts dédiés aux Dieux de la guerre et ce premier volet, "Gods Of War", est tout simplement dédié à Odin. Un album affichant pas moins de 15 morceaux + 1 bonus track pour une durée avoisinant les 1h15. Tout cela parait donc des plus alléchants mais cela reflète-t-il la réalité ?

La réponse est "Non", la déception est très rapide. Pour ceux qui ont acheté et écouté le mini-LP "The Sons Of Odin", ce nouvel album n'amène pas grand chose en plus, mis à part peut-être un certain ennui dans l'enchainement des intermèdes symphoniques à narration guerrière.

C'est bien beau d'annoncer 16 morceaux, mais une analyse rapide du contenu est indispensable :

- les 3 meilleurs morceaux sont incontestablement les 3 déjà présents sur "The Sons Of Odin" : j'ai cité le puissant épique "King of Kings" joué cette fois en studio, un brin plus lent et plus travaillé que la version live et les superbes "Gods Of War" et "Sons Of Odin" qui sont de véritables hymnes imparables de true-metal guerrier.

- 7 morceaux (rien que ça !) ne sont autres que des passages instrumentaux symphoniques et épiques aux nombreux claviers sur lesquels Eric Adams nous conte le concept sur des échos de champs de bataille. Pour être honnête, heureusement que la touche "Avance Rapide" existe sur les lecteurs CD, cela permet d'aller droit au but en évitant ces éternelles longueurs.

- il reste donc, vous l'aurez compris, 6 morceaux seulement dont un bonus track. Parmi ces 6, seulement 2-3 vaudront véritablement le coup. Tout d'abord le superbe épique "Sleipnir" qu'on croirait directement tiré de "Warriors Of The World". Un morceau accrocheur qui donne envie de faire le signe du marteau et qui rappelle que les Kings sont capables du meilleur. Enchaine alors "Loki God Of Fire" dans un heavy-métal traditionnel d'un niveau correct sans être toutefois exceptionnel. Et c'est surtout "Hymn Of The Immortal Warriors" qui retiendra toute notre attention, une hymne métal épique à chanter en choeurs entre Warriors qui rappelle immédiatement la superbe hymne guerrière "Courage".

Le reste ? Et bien cela oscille entre un métal molasson limite cul-cul et de l'ultra-kitsch. Les ballades ou assimilées hymnes métal "Blood Brothers" et "Odin" sont d'une banalité et d'une molesse pathétique sans accroche qui prolongent notre ennui. Le bonus track "Die For Metal", basé sur un riff métal rappelant le "Kashmir" de Led Zep, est tout simplement au summum du kitsch. "J'ai besoin du métal pour vivre comme un aigle a besoin de voler"... voilà un thème cher aux Kings, qui signent là un morceau plutôt plat, dans la pure tradition d'un true-metal allemand, au thème à crier entre boeufs du métal.

Pour résumer, vous l'aurez compris, la déception est à son comble. 5 ans d'attente pour "ça" ! Mon conseil est donc le suivant : si vous aviez acheté "The Sons Of Odin", alors l'achat de ce "Gods Of War" n'est pas vraiment nécessaire car il n'amène pas grand chose en plus. Si en revanche vous ne l'aviez pas, jetez-y une oreille, surtout si vous êtes adeptes d'albums concepts.

Décidemment, mon marcel noir moulant et mon épée resteront dans mon coffre fort encore 5 ans ...