Artiste/Groupe:

Led Zeppelin

CD:

Celebration Day

Date de sortie:

2012

Label:

Atlantic

Style:

Monstres Sacrés

Chroniqueur:

Bane

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C'est dingue à quel point on se sent petit, ridicule et faible devant un titan...

C'est là le sentiment qui m'habite alors que je rédige, pour la première fois de ma modeste vie, un papier sur le plus grand groupe de Hard Rock de tous les temps. Voire le plus grand groupe de Rock. Voire le plus grand groupe tout court... Franchement, à part les Beatles, qui peut lutter ? Personne ! Led Zeppelin, le bien nommé, les survole tous et se perche tout là haut, dans le ciel, sur le Mont Olympe, sur la toute dernière marche de leur fameux Escalier vers le Paradis.

Une place qu'ils ont trouvée au tout début des années 70's, en enchaînant les albums qui allaient du génial (le II) au parfait (le III, peut-être bien mon préféré finalement), en passant par le mythique (le IV) et le sacro-saint (Physical Graffiti, le seul bon double album du hard rock, encore un point sur lequel seuls les Beatles peuvent lutter). La vache, ça donne le tournis ! Quatre hommes, quatre génie, un groupe de légende. Et si tu penses que j'use et que j'abuse d'hyperboles, ami lecteur, alors plonge-toi dans la courte discographie du groupe et reviens me voir après !

Mais après une décennie à avoir touché, puis chevauché, puis surpassé les étoiles, Led Zep a du plomb dans l'aile (je ne cautionne pas ce jeu de mots, veuillez m'excuser). En effet, en septembre 1980, John Bonham, sans doute l'un des plus grands batteurs de l'histoire, quitte ce monde dans des circonstances peu reluisantes -qui consistent en beaucoup d'alcool et un peu de vomi. Avec lui, c'est le groupe tout entier qui meurt. Led Zep, c'est quatre gars : Robert Plant au chant, Jimmy Page à la guitare, John Paul Jones à la basse et Bonham derrière les fûts. Quatre mecs, une équipe plus solide que le plomb (promis, j'arrête) et basta. Comme dirait La Fontaine : une maille rongée emporta tout l'ouvrage. Les trois survivants décident que Led Zep ne saurait survivre à Bonzo et, après avoir publié le posthume Coda, c'en est fini de Led Zeppelin.

Que faire quand on a été dans un tel groupe ? Plant va lancer sa carrière en solo et a publié 11 albums à ce jour. Page, lui, a vogué ici et là. Il a fait The Firm (un truc pas terrible avec Paul Rodgers), a retrouvé Plant pour des concerts accoustiques et un album teinté orient, s'est acoquiné avec Robert Plant junior, pardon, David Coverdale pour sortir un chouette album, très Zeppelinnien... Et il est resté le gardien du temple Led Zep, sortant dès que possible des rééditions et des lives. Quand à John Paul Jones, il a usé de ses talents d'arrangeurs ici et là, tout en participant à quelques projets -notamment le super-groupe Them Crooked Vultures, avec Dave Grohl et Josh Homme.

Et puis, finalement, en 2007, c'est l'évènement : Led Zeppelin va se reformer pour un concert exceptionnel, fin novembre, en hommage au fondateur d'Atlantic, le fameux label qui les a signés. Le concert sera décalé de quelques jours, la faute à une fracture du doigt de Page. Imagine un peu le délire, ami lecteur. 20000 places seulement, 2 millions de réservations. Finalement, ça se jouera au tirage au sort. Moi je te le dis, si y'a un endroit où j'aurais aimé me trouver le 10 décembre 2007, c'était à l'O2 Arena de Londres !

Les autres devront attendre CINQ ANS pour voir l'enregistrement du concert sortir. Est-ce que ça vaudra le coup ? Oui, c'est irréfutable ! Penchons-nous sur ce qui inquiète le plus : ça vaut quoi, côté musiciens ? Bonham est remplacé par son fiston, Jason. Celui-ci livre une prestation tout à fait honorable, malgré la pression colossale qu'on devine sur ses épaules. Jouer avec Led Zep, des décennies après, prendre le siège de Papa... Pfiou, ça fait beaucoup ! Jones et Page sont au top, comme d'hab. Si ce dernier se fait moins fougueux, forcément, la force de l'âge, je dois avouer que c'est pas plus mal : on esquive les impros interminables et pas toujours passionnantes qu'il avait tendance à faire à l'époque. Plant est un peu plus en déroute. Forcément, on ne chante pas pareil à 59 ans qu'à 25, surtout quand on doit gueuler Whole Lotta Love ! Si le début du live fait un peu peur -il est presque un peu en galère sur les premiers morceaux-, il module assez vite et livre au final une performance tout à fait remarquable. Les jeunes loups pervers à l'énergie sexuelle débridée ont laissé place à un trio de vieux messieurs élégants et charismatiques. Respect ! Et la barbe sied foutrement bien à Plant, je trouve !

Et les titres choisis alors ? Le groupe joue évidemment ses titres les plus cultes. Difficile en effet de passer à côté de Black Dog, Stairway to Heaven ou Whole Lotta Love ! Mais la tracklist est bien plus intéressante que ça puisqu'elle couvre presque tous les albums du groupe et qu'on a même droit à un titre jamais joué en live par le groupe, le fort chouette For Your Life. Si les tubes fusent, le groupe sort quelques pépites moins populaires : In My Time of Dying, The Song Remains the Same, Misty Moutain Hop... Que des titres que j'aime, quel bonheur ! Et ouvrir sur Good Times, Bad Times, premier titre du premier album, quel bonheur, d'autan plus que j'adore ce titre. Forcément, il manque quelques pépites mais je vois mal Plant chanter Heartbreaker en 2007 et des titre comme Bron-Y-Aur Stomp -que je vénère- n'auraient peut-être pas été assez iconiques pour l'occasion. Marrant aussi d'appeler ce live Celebration Day sans chanter le titre du même nom... M'enfin je chipote, la tracklist est super !

Niveau public, l'ambiance est logiquement électrique, voir mystique et religieuse. Les 20 000 chanceux sont tellement heureux d'être là ! Au final, plus qu'à un concert de hard rock, on a l'impression d'assister à une grande messe ou à un opéra. Sacré contraste avec le blues poisseux et sexuel joué par le groupe, hein ? Les critiques seront excellentes -y'a qu'à voir la mienne- et le concert sortira dans une magnifique box CD+DVD, couverte par une pochette diablement réussie et un habillage rouge/jaune du plus bel effet. Une objet vraiment sympa, à la hauteur de l'évènement et du groupe quoi !

Comme je l'ai dit en préambule, on se sent petit, ridicule et faible devant le Titan Sacré qu'est Led Zeppelin. Surtout ce soir là d'ailleurs. Mais, plus encore, on se sent quand même incroyablement bien !


Tracklist de Celebration Day:

CD1
01. Good Times, Bad Times
02. Ramble On
03. Black Dog
04. In My Time of Dying
05. For Your Life
06. Trampled Under Foot
07. Nobody's Fault But Mine
08. No Quarter
09. Since I've Been Loving You


CD2
01. Dazed and Confused
02. Stairway to Heaven
03. The Song Remains the Same
04. Misty Mountain Hop
05. Kashmir
06. Whole Lotta Love
07. Rock And Roll

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