Si, il y a un an de cela, on m’avait prédit que j’aurais envie de chroniquer le nouvel album d’In Flames en ce début d’année 2023, je ne l’aurais pas cru. J’aurais même probablement éclaté de rire. Et pourtant... me voilà ! La vie, c’est comme une boite de chocolats, il parait...
Comme beaucoup (mais pas tous), j’ai (beaucoup) aimé In Flames jusqu’à un certain point. Tout a commencé en 1996 quand un pote m’a offert The Jester Race. Révélation indéniable. Je venais de faire mes premiers pas dans l’univers du death mélodique. L’histoire d’amour a duré un temps. Whoracle et Colony ont entretenu la flamme, Clayman également même si quelques signes pointant une baisse d’intensité dans notre relation avaient commencé à apparaître. Sur scène, à l’époque, le groupe était intouchable. J’ai d’excellents souvenirs de leurs concerts de la fin des années 90 ou début des années 2000. Quand Reroute To Remain est sorti en 2002, certains ont crié au scandale, pas moi. J’ai aimé cet album et les changements qu’il proposait. Par la suite, ce fut plus compliqué. Et le dernier disque du groupe que je possède n’est autre que Come Clarity (2006). Après, plus rien. Si, j’ai acheté A Sense Of Purpose mais je l’ai revendu. La flamme s’était éteinte. Le groupe n’arrivait plus à me faire vibrer. Depuis, j’ai bien essayé d’écouter quelques petites choses mais sans jamais avoir envie de renouer véritablement. Récemment, j’ai entendu des compos de I, The Mask qui ne m’ont pas semblé mauvaises mais l’écoute intégrale du disque n’a pas été plus concluante que cela. On arrive en milieu d’année 2022 avec la sortie d’un nouveau single : State Of Slow Decay. Là, je me dis que quelque chose a changé. Le titre envoie carrément. Le riff est menaçant, la section rythmique costaude, la voix de Fridén bien agressive... Le groupe aurait-il envie de fricoter à nouveau avec le côté metal de la Force ? On dirait bien. D’autant plus que, lors des mois suivants, de nouveaux singles (The Great Deceiver, Foregone Pt. 1..) ont confirmé cette direction. A ma grande surprise et pour mon plus grand bonheur !
Par conséquent, je me suis juré que j’écouterais Foregone quand il sortirait. Et si je ne suis pas totalement bouleversé, je suis content. Déjà, petite clarification : comme le combo revient avec un disque plus metal, plus velu, des grosses guitares et des vocaux plus énervés, on entend parler de retour aux sources. OK, mais de quelles sources s’agit-il ? Parce que non, il va falloir être clair : In Flames ne nous refait pas du Jester Race ou du Colony. Et tant mieux d’ailleurs, si je puis me permettre. Cela aurait sonné trop passéiste. Alors oui, il y a du gros son (mais il s’agit d’une production moderne avec pas mal d’effets, notamment sur la voix de Fridén), du riff velu (ça fait plaisir), parfois bien méchant, des compos énergiques, dynamiques au tempo enlevé... Certaines mélodies ou riffs peuvent rappeler le passé glorieux du groupe (la guitare acoustique sur l’introduction The Beginning Of All Things That Will End fait plaisir à entendre, le riff de Foregone Pt. 2 a un petit côté Moonshield qui ravira les nostalgiques...) mais Foregone ne renie pas totalement l’évolution mélodique et contemporaine des Suédois. Le chant clair est encore très présent (sur les refrains, Bleeding Out, Pure Light Of Mind...), quelques compos sont plus calmes (la deuxième moitié d’album est globalement moins remuante) et pas si éloignées de ce qu’In Flames nous a proposé ces dernières années, l’ensemble est très (trop ?) produit, quelques refrains feront grincer des dents les puristes qui rêvaient d’un retour aux années 90... Au final, il y en a un peu pour tout le monde mais il me semble que ceux qui ont accroché à des disques comme Reroute To Remain et Come Clarity devraient bien s’y retrouver. Ce qui est certain, c’est que la formation a réinjecté pas mal de puissance dans sa recette, que ses talents d’écriture ressortent bien (on repère beaucoup de compos accrocheuses, dans des styles différents) et qu’elle présente là son album le plus rythmé, costaud et - à mon sens - enthousiasmant depuis des lustres.
Génial ou parfait ? Je n’irai pas jusque là. Inattendu / inespéré ? Déjà plus. In Flames a retrouvé la niaque et suscite à nouveau mon intérêt. Avec ce Foregone bien troussé, il capte mon attention et me donne même envie de le retrouver sur scène. C’est déjà très bien (et bien mieux que ce que les Suédois ont pu faire pendant cette dernière quinzaine d’années). Alors, je me réjouis et attends la suite. Bien joué !
Tracklist de Foregone :
01. The Beginning Of All Things That Will End 02. State Of Slow Decay 03. Meet Your Maker 04. Bleeding Out 05. Foregone Pt. 1 06. Foregone Pt. 2 07. Pure Light Of Mind 08. The Great Deceiver 09. In The Dark 10. A Dialogue In B Flat Minor 11. Cynosure 12. End The Transmission