Yngwie Malmsteen

Artiste/Groupe

Yngwie Malmsteen

CD

Alchemy

Date de sortie

1999

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Yngwie Malmsteen est un sorcier de la six cordes aussi génial que détestable. On peut lui reprocher un tas de choses, comme le fait de nous servir des albums de plus en plus médiocres depuis un bon bout de temps, mais il n'est pas tout à fait juste d'affirmer que seules ses oeuvres parues dans les années 80 valent le détour. Non, le plus américain des Suédois a sorti quelques belles choses dans les années 90, il serait injuste de l'oublier... et justement, Alchemy sorti en 1999 est là pour nous le rappeler ! Alchemy, le dernier grand album de Malmsteen ? A moins que le guitariste ne s'extirpe soudain de sa léthargie créative, solidement installée depuis plus d'une bonne décennie, il semblerait bien que oui.

La jaquette de cet album nous livre déjà un indice sur ce qui nous attend. Le "groupe" (oui, difficile de parler de groupe quand on connaît Malmsteen) ne s'était pas appelé Yngwie Malmsteen's Rising Force depuis bien longtemps... depuis 1988 pour être exact. Veut-on nous signifier un retour vers le style musical et la qualité de la grande époque ? Et puis, il y a la réapparition d'un certain Mark Boals derrière le micro (il avait déjà chanté sur Trilogy en 1986 ainsi que sur l'album de reprises, Inspiration, en 1996). Après un album plus orienté hard rock avec quelques touches FM (Facing The Animal, 1997) et un concerto enregistré avec un véritable orchestre symphonique et sorti en 1998, Yngwie revient vers ses premières amours et signe là un opus particulièrement heavy. Probablement son album le plus sombre, lourd et épique depuis l'excellentissime Marching Out (1985). Yes, quelle surprise et quel bonheur d'entendre le maestro en si grande forme ! Profitons-en, ce n'est pas tous les jours...

L'album démarre avec un instrumental inspiré, Blitzkrieg, qui rappelle les grands jours. Attention, c'est un véritable déluge de notes à la seconde... mais l'ensemble reste mélodique et bien fichu. Et puis, il y a la première vraie chanson, Leonardo, avec ses chants grégoriens en intro, son riff bien heavy, et une performance de monsieur Mark Boals absolument scotchante. En effet, et c'est particulièrement flagrant sur le refrain, le vocaliste semble déterminé à démontrer que ce qu'il est capable de faire n'est pas à la portée du commun des mortels. J'ai déjà essayé sous ma douche, je n'ai retrouvé ma voix que le lendemain... Bref... Attention tout de même, si vous n'aimez pas les voix (très) haut perchées, il est possible que cette performance vous agace. Pour en revenir à cette compo, disons juste qu'elle est sublime, tout simplement. Heureusement, ça ne s'arrête pas là. Alchemy nous réserve quelques autres belles surprises. Des titres speed aux mélodies hyper accrocheuses comme Wield My Sword ou Hangar 18, Area 51, par exemple. Classes et efficaces. N'oublions pas de citer l'écrasante Voodoo Nights au riff ultra-ténébreux. L'atmosphère de ce morceau est assez incroyable, bien lourde, envoûtante et crépusculaire. Malmsteen n'a quasiment jamais sonné aussi heavy que sur ce morceau. Comme si ce n'était pas suffisant, on a le droit à une conclusion instrumentale plutôt classe en trois parties : Asylum qui s'achève, ô surprise, sur une démonstration impressionnante de... batterie !! Profitons-en pour préciser que le batteur sévissant sur cet album n'est autre que l'excellent John Macaluso (ex-Riot... et qui n'avait pas fini d'impressionner son monde puisqu'il était sur le point de rejoindre le supergroupe prog nommé Ark). Il y aurait bien d'autres choses à dire mais il est temps de conclure.

Voilà un bel album de guitar hero qui n'oublie pas d'être (très) heavy. Ici, pas de FM, pas de ballades. De plus, il évite les écueils de certaines productions Malmsteeniennes. Le son est plutôt bon, la production est franchement correcte... compliment que l'on ne pourra pas réitérer sur l'album suivant, le médiocre War To End All Wars. Les mélodies sont très travaillées, tout comme l'atmosphère (mystérieuse, épique, grandiose) de l'album. Le nombre de compos inspirées force l'admiration, il n'y a quasiment pas de remplissage, et pourtant cet opus n'est pas particulièrement court. Allez, je vais m'arrêter là, vous l'avez compris : Alchemy, c'est du grand Malmsteen. Cela fait treize ans que j'attends que le guitariste réédite l'exploit...

 
Tracklist de Alchemy :

01. Blitzkrieg
02. Leonardo
03. Playing With Fire
04. Stand (The)
05. Wield My Sword
06. Blue
07. Legion Of The Damned
08. Daemon Dance 

09. Hangar 18, Area 51
10. Voodoo Nights
Asylum:
11. I - Asylum
12. II - Sky Euphoria
13. III - Quantum Leap

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