Virtual Symmetry est un groupe de power metal progressif italo-suisse crée il y a quinze ans... et il n’avait jamais été chroniqué sur ce site avant aujourd’hui. Faute avouée à moitié pardonnée ? On se rattrape donc avec un petit mot concernant Veils Of Illumination, quatrième album de ces messieurs que j’ai eu le plaisir de voir deux fois en concert (ils ont assuré la première partie d’Evergrey en 2022 et il y a quelques semaines).

Si on ne m’avait pas dit qu’il y avait des Italiens chez Virtual Symmetry, je pense que je l’aurais tout de même deviné. Il y a des éléments (certains arrangements ou mélodies) qui ne trompent pas : le style rappelle pas mal celui de leurs compatriotes de chez DGM (à ce propos, c’est Simone Mularoni, guitariste de cette formation, qui produit Veils Of Illumination) et la voix de Marco Pastorino (un nom connu des amateurs de power puisqu’il chante également chez Temperance ou joue de la guitare chez Serenity) est également typique de certains chanteurs transalpins. On notera d’ailleurs que son beau timbre pèse dans la balance quand il s’agit de mettre en avant les attraits de cette formation (sauf sur certains passages, j’y reviens dans un instant). 

Heart’s Resonance ouvre le bal en mettant en avant une facette plus prog rock que metal. Le piano nous mène sur un chemin aussi mélodique qu’agréable, les lignes de chant sont enjôleuses... Et à partir de là, on assiste à une petite montée en puissance progressive de piste en piste. Canvas Of Souls est un peu plus remuante mais toujours soft si on la compare à d’autres groupes prog plus heavy dans leur propos. Certains passages et ambiances me rappellent le groupe norvégien Circus Maximus. Pastorino est un très bon chanteur... mais il s’autorise parfois quelques petites sorties de route en mode saturé dont le rendu est plus que discutable (à mes oreilles en tout cas). Vous en trouverez un petit exemple sur la fin du refrain de ce morceau (mais aussi à d’autres occasions, notamment sur Altar Of The Self, ça m’agace un peu... heureusement, ces passages sont assez rares dans l’ensemble). Blades Of Inner Battles s’avère encore un peu plus metal, avec riff plus costaud, double grosse caisse, quelques touches symphoniques... C’est pas mal du tout.

Instrumentalement parlant, Veils Of Illumination est un album foisonnant, dense avec des musiciens qui se font plaisir sans tomber dans l’excès. La partition reste toujours "musicale", mélodique et assez réjouissante. Les interventions du guitariste Valerio Æsir Villa sont globalement inspirées, techniques bien sûr, mais pas trop "m’as-tu-vu", elles offrent des moments posés avec de belles mélodies épiques. Aucun instrument ne passe inaperçu ici mais on notera que le clavier occupe une place privilégiée avec beaucoup de sonorités différentes (parfois au sein d’un même morceau, ou d’un même break, passant du piano à l’orgue Hammond ou autre son plus moderne, futuriste...) et arrangements symphoniques.

Les morceaux ont, pour la plupart, une identité distincte. Vous aurez de la ballade assez délicate (avec saxo), Whispers Of The Ancients, du morceau changeant avec couplets enlevés et refrains plus posés sans oublier un chouette break instru qui m’évoque Dream Theater période Images And Words... ou de la grosse pièce épique de vingt minutes mélangeant allègrement tous les visages du groupe (de la ballade, du metal avec du riff plus complexe, des parties instrumentales virevoltantes, des chœurs et arrangements symphoniques, un passage apaisé uniquement constitué de cuivres et cordes, du chant féminin...). 

Comme dit plus haut, Virtual Symmetry ne réinvente pas la roue. Rien de bien neuf mais un peu de Dream Theater, DGM, Seventh Wonder, Circus Maximus ou Secret Sphere (période Michele Luppi) là-dedans... On retrouve une recette telle qu’on la pratiquait dans le courant des 90s ou au début des années 2000. En tout cas, ces messieurs, bien qu’ils ne me bouleversent pas, maitrisent leur sujet. Il y a de chouettes mélodies, de bonnes accroches, une expertise instrumentale indispensable au genre, c’est bien produit, pas grand-chose à leur reprocher, c’est du bon boulot. Ceux qui ne recherchent pas l’originalité mais un metal prog mélodique et classique pourront y trouver leur bonheur.
 

Tracklist de Veils Of Illumination :

01. Heart’s Resonance
02. Canvas Of Souls
03. Blades Of Inner Battles
04. The Quest Within
05. Echoes Of Silence
06. Whispers Of The Ancients
07. Altar Of The Self
08. Eightfold Path