Artiste/Groupe:

Venom Prison

CD:

Erebos

Date de sortie:

Février 2022

Label:

Century Media

Style:

Death / Post Hardcore

Chroniqueur:

ced12

Note:

17.5/20

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Venom Prison a tout de la formation bénéficiant d’un buzz médiatique important. Originaire du Pays de Galles, très attendue de la presse spécialisée british, avec une chanteuse charismatique, un positionnement musical à cheval entre death et hardcore, une certaine radicalité dans l’attitude, des paroles engagées et une signature récente chez Century Media. Admettez, en six années d’existence, déjà un quatrième album, un gros label, on peut parler d’un bien beau démarrage. Rapide retour en arrière tout de même pour assurer les présentations avec Larissa Stupar quittant sa Russie natale pour s’installer au Pays de Galles, qui n’est donc pas qu’une terre de rugby (précision importante en cette période de tournoi). A peine installée, la vocaliste rencontre Ash Gray de Brutality Will Prevail (formation metalcore ayant son petit succès) et l’aventure est lancée. Recrutement de trois autres musiciens, avec plus ou moins de succès au poste de batteur, mais un nom qui commence à s’imposer, de bonnes critiques et voilà Venom Prison plutôt attendu avec ce nouvel album. Tout juste mentionnerai-je que c’est Venom Prison qui assurait la première partie de Decapitated lorsque ces derniers furent arrêtés en Californie. 

Alors quid de Venom Prison ? Bon, je vais éviter la position de principe mais on a appris à se méfier de ces phénomènes. Une chanteuse qui growle, la surprise a passé, les Alissa White-Gluz ou Tatiana Shmailyuk, sont des pointures établies du genre. Musicalement, Venom Prison me semble s’inscrire dans la continuité de cette scène post-hardcore qu’on retrouve pas mal outre-Manche (Employed To Serve) avec un chant hurlé / crié et des guitares qui vous matraquent bien la tête. Mais Venom Prison a frappé fort, et malin, avec un single paru en amont : Pain Of Oizys. Futé car son atmosphère mélodique, presque envoûtante, diffère totalement de ce qu’on peut attendre d’un groupe ayant l’étiquette death metal. Venom Prison nous tente son Pisces ? Je ne suis pas loin de le penser car le chant, impressionnant d’agressivité, de Larissa Stupar évolue et nous prend à la gorge alors que la musique reste mélodique. Le contraste est impeccable, réussi et fait son effet. Ok sur les aspects commerciaux évoqués plus haut, mais le rendu est top, en plus d’un morceau qui devrait marquer la carrière du groupe à mon sens. L’autre avantage de ce single est de préparer l’auditoire à l’évolution du groupe. Pour la première fois, place au chant clair (intermittent) et à des volontés d’ouverture musicale. Ceci présenté, je me rends compte que ma présentation "50% death / 50% hardcore" est à affiner tant le groupe a fait bouger les lignes de sa musique. La démarche est à saluer et se retrouve de plus en plus chez les jeunes formations. Ah si certains pensaient qu’on avait fait le tour dans nos musiques, ils en sont pour leur compte. Venom Prison garde tout de même ses fondamentaux et, en plus d’améliorer son spectre musical, se paie une production de crack. C’est propre, puissant et les guitares, parfois bien stridentes, sonnent à merveille. Le coupable, qu’on prendra plaisir à dénoncer, se nomme Scott Atkins et s’était déjà bien fait remarquer avec le dernier Cradle Of Filth

Un mot sur la pochette, sublimissime quoique bien glauque : elle est l’œuvre d’Eliran Kantor. Sa patte est maintenant connue et on retrouve le « style » du dernier Helloween mais quelle classe ! On le voit, Venom Prison a poussé les curseurs de professionnalisme encore un cran au-dessus que ce soit en terme de production, de visuel ou de créativité. Le groupe poursuit sa trajectoire réussie tout en approfondissant / élargissant son registre sans renier ses bases. Et se paie au passage un single hors-norme. Un disque qui fait un bel effet, marque l’auditeur et une nouvelle formation à surveiller de très près. Décidément, on ne cesse de mesurer l’impact incroyable qu’un groupe comme Jinjer aura eu sur la scène actuelle. Recommandé par une personne qui m’est chère, Venom Prison, j’y reviendrai. Une belle bouffée d’air frais.

Tracklist de Erebos :

01. Born From Chaos
02. Judges Of The Underworld
03. Nemesis
04. Comfort Of Complicity
05. Pain Of Oizys
06. Golden Apples Of The Hesperides
07. Castigated In Steel And Concrete
08. Gorgon Sisters
09. Veil Of Night
10. Technologies Of Death

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