Artiste/Groupe:

Cradle Of Filth

CD:

Existence Is Futile

Date de sortie:

Octobre 2021

Label:

Nuclear Blast

Style:

Black mélodico-symphonique

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

18/20

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L’année 2014 a été une année charnière pour les anglais de Cradle Of Filth, exit Paul Allender, et nouveau départ pour Dani Filth puisqu’il ne reste que Martin Skaroupka à la batterie pour le soutenir. Le groupe repart avec Daniel Firth (alors musicien de session) à la basse, Richard Shaw et Marek « Ashok » Šmerda aux guitares, et signe dans la foulée avec Nuclear Blast pour un Hammer Of The Witches de bonnes factures. Il s’ensuit également un Cryptoriana - The Seductiveness of Decay, lui aussi intéressant. Mais en 2021 je n’aurais jamais imaginé l’évolution de ce groupe, que je voyais à l’agonie à la fin des année 2000, qui nous propose un album tout à fait capable de bousculer mon top 3 culte de COF : Dusk... and Her Embrace, Cruelty and the Beast et Midian.

Comme d’habitude avec Cradle, on a droit à une belle orchestration en guise d’introduction, s’enchaînent deux titres assez standard dans la manière de composer du berceau des immondices Existential Terror et Necromantic Fantasies. On y retrouve l’esprit gothique qui leur est si cher, mais aussi des variables de tempos, le savoir-faire des claviers toujours enclins à une forme de grandiloquence, du riffing toujours dans une veine heavy et les hurlements « Halfordien de l’extrême » de Dani. Bref, rien de très neuf sous le soleil mais la qualité est déjà bien au rendez-vous.

Puis vient le triptyque Crawling King Chaos, l’instrumental Here Comes A Candle… (Infernal Lullaby) et Black Smoke Curling From The Lips Of War, que j’ai totalement adoré. Si j’exclue l’instrumental, ces deux titres-là sont deux brûlots exceptionnels. La puissance qui se dégage de ces deux titres, couplée à des ambiances délicieuses, en fond deux masterpieces absolues. Les refrains sont accrocheurs, le riffing thrash dans ton froc, les solos sont excellents et le chant de la petite dernière Anabelle Iratni aère les compositions. Bref, j’adore.

   

Ensuite, le tempo se ralentit, avec Discourse Between A Man And His Soul qui s’approche d’une ballade mélancolique proche d’un Nymphétamine dans l’esprit, même si ce titre fait la part belle à Dani dans un registre plus intime. Us, Dark, Invincible, qui conclut l’album peut aussi s’approcher de cette démarche, avec cette fois-ci une place plus importante donnée à Anabelle. Ce titre totalement envoûtant, à la fois sombre, au mid-tempo assumé, est un très beau point final à ce Existence Is Futile.

Il reste deux titres que je n’ai pas abordés mais qui ont une sonorité particulière, le très malsain The Dying Of The Embers, qui combine arpège inquiétant avec du blast beat à tire larigot. (Martin Skaroupka fait des merveilles derrière ses fûts sur cet album). Une composition qui pourrait se rapprocher de l’univers de Mayhem. Et enfin le très rock’n roll dans le riffing, How Many Tears to Nurture a Rose? qui possède aussi bien un côté Power, tout en conservant  de la mélodie et quelques accélérations mortelles.

Pour la petite histoire, la composition de l’album est très structurée puisque le groupe a découpé en trois parties son album. Une introduction, trois titres, un autre intro, trois titres, une dernière intro et trois titres. « Eh dis donc Jean Mich’ va falloir réviser tes tables, trois fois quatre, ça fait douze et tu annonces une tracklist à quatorze titres ? ». Eh bien oui, mon bon Kevin, je suis ravi de voir que tu as bien appris ta leçon, et que pour info les deux derniers morceaux sont des bonus qui sont l’occasion d’inviter un des hommes les plus charismatiques du milieu des films d’horreur en la personne de Doug Bradley, le fameux Pinhead de la saga Hellraiser. Là encore, les compositions sont vraiment bonnes et alternent violence et mélancolie, une forme de synthèse de ce qui a été proposé préalablement.

Existence Is Futile est un album de très haute volée. Il fait preuve d’un véritable groupe qui a envie de faire, et surtout de bien faire ensemble. Pas grand-chose à jeter ici, même la pochette de l’album faite par Arthur Berzinsh est sublime. Je vais virer Midian de mon top 3 c’est sûr, non plutôt Cruelty, arf Dusk je peux pas, tant pis je garde ce top là, pourtant il est vraiment bon cet album pffff….. Ah vraiment, je pensais plus me poser ce genre de question avec eux...

 Tracklist de Existence Is Futile :

01. The Fate Of The World On Our Shoulders
02. Existential Terror
03. Necromantic Fantasies
04. Crawling King Chaos
05. Here Comes A Candle… (Infernal Lullaby)
06. Black Smoke Curling From The Lips Of War
07. Discourse Between A Man And His Soul
08. The Dying Of The Embers
09. Ashen Mortality
10. How Many Tears To Nurture A Rose?
11. Suffer Our Dominion
12. Us, Dark, Invincible
13. Sisters Of The Mist
14. Unleash The Hellion

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