Pas évident de classifier The Amsterdam Red Light District (TARLD), le groupe assumant sa position entre-deux … avec une dimension hardcore indéniable mais offrant un registre plus vaste allant du metal le plus agressif mais aussi vers des choses plus mélodiques et accessibles (Nothing More). Les musiciens nous ont expliqué ça plus en détail dans une interview que je vous recommande, déjà parce que j’en suis très content, mais surtout parce que les gars ont joué le jeu et décrivent bien leurs origines et leur parcours. Quand on pense à la scène punk hardcore, on visualise immédiatement la dimension live et TARLD ne cache pas que sa top priorité reste justement le live. Un morceau studio pour être retenu par le groupe doit d’abord fonctionner live. Au moins, la démarche est claire, assumée. Ils sont très bons en live, je peux en attester et je n’ai aucun doute sur le fait que ce sentiment soit partagé par celles et ceux qui les ont vu à l’œuvre. L’énergie est bien présente, et le chanteur Elio se démène sur scène. 

Reste qu’en live, et c’est une lapalissade, il faut bien proposer de bons titres et aussi avoir des disques à défendre (ne serait-ce que pour les vendre !). Moins prolifique qu’en live, TARLD joue tout de même le jeu avec un quatrième album ce qui, pour un groupe formé en 2005 mais fonctionnel depuis 2008, reste assez peu. Si on précise que ses membres ont des jobs à côté, on revoit ce jugement bien trop hâtif et on ne peut qu’être admiratif de la volonté des musiciens qui font preuve d’une belle implication. On retrouve sur Trapped un disque franchement très bon, très bien produit et qui, à mon sens, rend bien le caractère énergique du combo. On le sait, ce n’est pas le plus simple à retranscrire en studio et TARLD y parvient. Mieux, les Lyonnais conservent ce côté mélodique sur les refrains qui, je trouve, leur va bien. Je trouve même une petite vibe punk hardcore mélodique début 2000 (Sum 41) qui me plaît personnellement beaucoup. Le groupe a des influences plus récentes mais je me permets d’élargir la comparaison. J’apprécie vraiment la légèreté qui se dégage du punk hardcore de TARLD offrant ainsi une vraie fraîcheur notamment grâce aux mélodies vocales en chant clair qui fonctionnent très bien.  

Ce Trapped brille par son homogénéité, l’ensemble s’écoutant d’une traite mais cela n’empêche pas certaines pistes de se démarquer, c’est notamment le cas des deux singles. Il est à noter une jolie brochette d’invités. Drew York (sur la très percutante Good Intentions) semble un invité logique quand on sait le groupe très fan de Stray From The Path. Mat Bastard de Skip The Use apporte un plus sur Born To Be Great. Plus exotique, Yukina du groupe Hanabie intervient sur Threatened Generation, morceau dont le titre me plaît beaucoup dans le contexte actuel. On notera que cette collaboration fût rendue possible grâce aux liens tissés par TARLD alors que les Lyonnais donnaient quelques concerts au Japon. 

Pas assez connu à mon goût, combattants live valeureux et généreux (avec un excellent état d’esprit et une approche très intéressante de l’exercice), The Amsterdam Red Light District, en plus d’arborer un patronyme franchement cool, est un chouette groupe, à la démarche sincère, bien dans l’esprit DIY de la scène hardcore. Si ce disque est vraiment recommandable, on appuiera le propos en vous invitant à voir le combo sur scène pour leurs prestations live réellement bluffantes à l’énergie redoutable. 

PS : Pour l’anecdote, c’est au retour d’un road-trip Scandinave que nos amis Lyonnais ont choisi ce nom après une visite du fameux quartier hollandais, y trouvant un côté rock n’roll indéniable avec ce côté un peu lunaire / irréel / sale. Moi qui pensais que c’était en lien avec une histoire de Lumières ... 

Tracklist de Trapped :

01. Threatened Generation (Feat. Yukina de Hanabie)
02. Good Intentions (Feat. Drew York de Stray From The Path)
03. Not The Only One
04. Happy Ending
05. Born To Be Great (Feat. Mat Bastard de Skip The Use)
06. Not So Innocent
07. Freedom Is A Movement
08. Trapped
09. Fair Weather Friends
10. No Place Like Home