Groupe:

The Amsterdam Red Light District

Date:

26 Avril 2022

Interviewer:

ced12

Interview The Amsterdam Red Light District

The Amsterdam Red Light District (TARLD pour les intimes) existe depuis 2005 et a déjà sorti trois albums. Pouvez-vous tout de même nous resituer le parcours du groupe ? 

Effectivement, trois albums et le quatrième « Trapped » va sortir dans moins d’un mois maintenant.

TARLD est avec le même line-up depuis 2008 quand Elio est arrivé au chant. En termes de parcours, j’imagine que tu veux par ailleurs parler de shows. Nous avons eu la chance de nous produire dans quasiment tous les pays d’Europe, au Japon. Que ce soit dans de petits bars concerts devant vingt gars ou dans de gros fest comme le Hellfest, le Resurrection Fest en Espagne ou le Jera On Air aux Pays-Bas.

Quelles sont vos influences ? On vous rattache immédiatement à la scène hardcore mais y a-t-il d’autres scènes qui vous inspirent ?

Alors, je te dirai que TARLD a un peu le c.. entre deux chaises, et c’est ce qui fait notre ADN. On vient de la scène Punk-Hardcore effectivement, mais nous sommes clairement influencés par de nombreux groupes metal.

Refused est sans doute depuis le début le groupe le plus influent pour TARLD. Celui qui nous fédère le plus. Mais on aime bien Gojira, In Flames, Raised Fist, Stray From The Path… Des trucs plus cool comme Nothing More, Turnstile… 

Quels sont vos disques préférés de la scène hardcore ? Ceux que vous recommanderiez en priorité ?

Très compliqué car c’est très riche, mais si on devait dire à un gamin qui commence à s’intéresser à cette scène, je dirais :

- Refused « The Shape Of Punk To come »

- Raised Fist « Dedication »

- Stray From The Path « Subliminal Criminals »

- Turnstile « Glow On »

Quel a été votre parcours musical à chacun (autodidacte ? école ? prof ?). Quels sont vos modèles dans chacun de vos instruments ? Et pour nos lecteurs musiciens, sur quel matériel jouez-vous ?

Max : J’ai appris avec un prof de guitare fan de Brassens super pédagogue qui prenait le temps de déchiffrer les morceaux que je lui apportais pour les apprendre… Il y avait notamment à l’époque Roots de Sepultura. Je ne t’explique pas l’enfer qu’il a vécu.

Je joue sur des Gibson SG Standard, et en ampli sur un Kemper qui correspond à un profil Bogner boosté par une pédale d'overdrive « Ubershall ».

Je suis archi fan de Robert Smith de Cure, mais mon mentor à la gratte est Pete Koller de Sick Of It All pour l’énergie live qu’il donne. J’avoue avoir beaucoup appris en le voyant. Tout comme Justin Sane du groupe Anti-Flag. 

Greg : En commençant par cinq ans de trompette (véridique) et un an de guitare classique, le tout en école de musique avec solfège. Autodidacte par la suite pour la basse. 

Je joue sur Fender Mexican 70's Jazz Bass avec tête Ampeg svt7 pro et cab svt410he de la même marque. Pédale Ibanez TS808. Mediator Dunlop. Jean Levi's. Peugeot 308. Canne à pêche Major Craft avec moulinet DAIWA, robot mixeur Kenwood, chaussettes Crazy Socks...

Tchan : Après cinq années de piano, je débute la batterie en autodidacte en jouant en duo avec un pote de lycée (guitare/batterie). Quelques mois plus tard, j'intègre mon premier groupe (avec Greg à la basse... eh oui déjà !) et en parallèle prends des cours au conservatoire (chiant !). A mon arrivée sur Lyon, je fais une courte année à la prog drum school et intègre le projet TARLD. J'ai poussé mon apprentissage au travers de trois saisons chez Agostini Villeurbanne avec Hocine Meniri qui reste de très loin le meilleur prof que j'aie eu. Je n'ai pas de modèle de batteur à proprement parler et mes influences sont essentiellement dues à des "ponçages" d'album de groupes que j'adore : David Silveria de Korn, Matt Cameron de Soundgarden, Dave Grohl de Nirvana, John Bonham de Led Zep, Igor Cavalera de Sepultura, Joey Jordison de Slipknot, Matt Sorum des Guns 'n' Roses, Phil Rudd d'AC/DC, Taylor Hawkins des Foo Fighters, Josh Freeze de NIN/A Perfect Circle, Nic Pettersen de Northlane.... Et tellement d'autres! J'ai joué sur Pearl MMX, Tama Starclassic B/B, et actuellement sur une Pearl Reference, pédales DW, Hardware Pearl/Yamaha, Cymbales Sabian (AAX,AA), baguettes Promark.

Même question mais plus spécifique sur le chant d’Elio ?

J'ai commencé la musique à l'âge de treize ans, j'ai débuté par la guitare. C'est mon oncle, musicien de studio, qui m'a appris toutes les bases de la musique. J'ai eu quelques petits groupes comme guitariste jusqu'à mes dix-neuf ans où j'ai commencé à m'intéresser au chant et en particulier aux voix saturées. J'ai appris les bases du chant et du contrôle de la voix avec un professeur pendant deux ans, puis en autodidacte et par pleins de conseils de différents artistes rencontrés sur des concerts, j'ai appris à maîtriser le chant en voix saturée. J'ai rencontré les gars de TARLD en 2008, par le biais de Myspace (old school !) et de concerts sur Lyon. J'ai toujours été fan et très inspiré par Dallas Green, Brandon Boyd, pour leur voix claire, mais aussi et surtout par Jason Aalon Butler pour sa voix saturée et son jeu de scène. J'ai chanté sur un SM58 de Shure pendant des années, parce qu'il me fallait un micro efficace et solide pour me suivre sur scène ! Mais très récemment, je me suis essayé au Telefunkun M80, pour améliorer le rendu de ma voix sur scène et c'est incomparable ! Maintenant à voir si niveau solidité, il arrivera à me suivre !

Je vous ai vus au Bikini et j’ai trouvé votre show excellent et très dynamique avec un Elio n’hésitant pas à descendre dans la fosse (et même sur le bar). TARLD a une très grosse réputation de formation live. Comment appréhendez-vous cet exercice du live ? J’ai remarqué que le jeu des lumières était assez abouti. Là encore, qui s’en occupe ?

Alors déjà : Merci à toi ! Pour être venu mais aussi pour être arrivé si tôt ! 

Oui, TARLD cherche vraiment à se faire une réputation live. C’est là où la musique prend tout son sens. Cette communion entre les quatre membres de TARLD, qui déborde sur le public. Voir les gens prendre du plaisir, adhérer…C’est un sacré feeling. 

On a un petit rituel avant chaque show : se retrouver en cercle pendant l’intro, comme dans les sports collectifs. 

On compose et façonne nos songs pour le live. Foncièrement, si un titre ne sonne qu’en studio, on aura du mal à le garder. Rien n’est vraiment préparé dans nos sets pour laisser place à la spontanéité. C’est un peu l’aventure à chaque show finalement. Nous sommes bien accompagnés par Tom, notre stage manager qui veille sur nous, une sorte de nounou live. 

Nous n’avons pas de technicien lumière si tu veux tout savoir, c’était un gars du bikini qui a bossé dessus, en spontané justement. Tant mieux si ça tu as aimé en tout cas ! Les résidents de cette salle sont très bons. 

Sur ce même concert, j’ai senti le public un peu distant physiquement au début. Comment Elio gère-t-il un public un peu passif tout en devant assurer sa performance vocale ? Ça se passe comment dans « la tête » ? Cela vous perturbe-t-il ?

On part du principe que tu aies vingt gars ou dix mille, les gens sont là parce qu’ils sont venus te voir, ou au pire parce qu’ils sont curieux. Tu te dois de tout donner. Comme ce soir là d’ailleurs, où les gens étaient clairement là pour Psykup, ou éventuellement pour Pogo, une grande majorité d’entre eux n’attendait rien de nous j’imagine, ce qui explique cette « distance » naturelle au début. Mais c’est un peu notre signature d’aller chercher les gens, rien de bien compliqué pour nous. On aime bien ce petit challenge.

Question devenue très classique. Comment vous êtes-vous adaptés à la crise sanitaire ? Rien que pour pouvoir répéter, par exemple.

Ecoute, nous avons eu de la chance. Nous étions en pleine période d’écriture donc nous n’avons pas été affectés par les tournées contrairement à de nombreux potes. Le process d’écriture est relativement simple. Max crée des démos instrumentales pour les présenter aux autres membres du groupe. On rebosse quelques arrangements pour bonifier chaque titre et apporter la patte de chacun. Puis Elio bosse dans son coin ses lignes de chant et ses textes. Donc ce timing un peu morose nous aura été plutôt bénéfique. Pour répéter, on a dû jongler avec les autorisations mais pas mal ont dû sauter à cause du couvre-feu.

Comment voyez-vous l’avenir pour l’industrie du disque ?

Je pense qu’il y a une vraie perte de repère depuis de nombreuses années. Avant, les labels proposaient des choses très cohérentes. C’était facile de trouver de nouvelles choses. Aujourd’hui, on découvre grâce à des algorithmes. Je pense qu’il y aura de moins en moins de monstres groupes, comme Metallica, Korn, les Guns, etc. L’industrie de la musique est en pleine mutation et il est devenu très, très compliqué d’en vivre à 100%.

Vivez-vous de TARLD ? Et si ce n’est pas le cas, avez-vous des emplois à côté ?

Nous avons effectivement des emplois à côté avec des vies professionnelles bien remplies.

Max est directeur artistique dans une agence de communication où il réalise des créations d’identités sonores (petite anecdote, d’ailleurs : si vous aimez le football, il a dirigé les musiques de la Ligue 1 et de la Ligue 2).

Tchan est prof de batterie et batteur dans un groupe de covers qui lui permet de faire pas mal de dates. Elio bosse dans une agence de traitement acoustique et Greg est cadre acheteur chez Smoby Toys.

J’ai cru comprendre qu’un nouvel album n’allait pas tarder. Pouvez-vous nous donner un peu de visibilité sur ce sujet ? Et plus globalement sur votre programme live à venir en 2022. 

C’est vrai ! Le futur album s’appelle « Trapped » et va sortir le 20 mai prochain via Red Light Records/ Blood Blast Distribution. 

J’en profite pour vous communiquer les liens pour découvrir :  

𝐏𝐡𝐲𝐬𝐢𝐜𝐚𝐥 : https://www.tarldtheband.com/merch/trapped-album-pre-order

𝐃𝐢𝐠𝐢𝐭𝐚𝐥 : https://tarld.bfan.link/trapped-2

L’artwork a été créé par Wayne Danza, qui est un artiste remarquable puisqu’il fait ses designs uniquement par le biais de stylos Bic.

Nous aimons bien avoir des invités sur nos albums. Sur Trapped, nous avons le plaisir d’avoir Drew York de Stray From The Path, qui est un groupe de NY qui nous a beaucoup influencés, Yukina du groupe Japonais Hanabie, avec qui nous avons eu le plaisir de jouer lors de notre tournée là-bas (elle est incroyable), et Mat Bastard qui chante chez Skip The Use. On a été mis en relation avec Mat grâce à David Gitlis de la Team Nowhere et franchement, on est ravi de ce super feeling.

Un dernier mot à nos lecteurs pour la fin.

Soyez curieux. Au sens large. 

Prenez le temps de vivre. Au sens large. 

Profitez de vos proches et venez aux concerts car, depuis le COVID, les orga ont beaucoup de mal à reprendre de l’oxygène. Supportez les groupes que vous aimez, qu’ils soient petits ou grands. On a hâte de vous retrouver sur scène !

 

Venez donc discuter de cette interview sur notre forum !