Belle affiche proposée ce soir au Bikini avec les locaux Psykup proposant leur Release Party. Certes, leur très acclamé Hello Karma date de Février 2021 mais bon, chacun connaît le contexte. L'affiche "toulousaine" Psykup / Sidilarsen fut finalement annulée et c'est bien dommage car c'était l'occasion de fêter les vingt ans du collectif Antistatic, organisation dont Psykup fut l'un des "parrains". On ne célèbrera donc pas le passé mais la Release Party d'un nouvel album. On se projette vers l'avenir ce qui philosophiquement est plus sympa même si on ne manquera pas de saluer le boulot fourni par les associations, ces dernières ayant été bien malmenées par la crise sanitaire.
The Amsterdam Red Light District (TARLD) Est-ce l'horaire avancé (19h30) de ce premier show, le timing de la soirée avec un France - Angleterre soir de Grand Chelem (rappel pour l'humble lecteur, nous sommes à Toulouse terre d'Ovalie), le Toulouse Olympique qui reçoit les triples tenants du titre (c'est du rugby à XIII, c'est important le XIII !) mais c'est devant un public encore clairsemé que la formation de hardcore moderne lyonnaise investit la scène. Lights magnifiques avec des teintes de rouge, de bleu, des stroboscopes élégants et un groupe archi mobile. L'énergie live est au hardcore ce que l'engagement physique est au rugby, à savoir un de ces fondamentaux. TARLD est aux affaires depuis 2005, c'est bien indiqué sur le drapeau situé sur scène et quel dynamisme ! Le chanteur Elio Sxone est intenable, arpente la scène dans tous les sens, court partout, descend dans la fosse, réclame quelques bouteilles d'eau pour se désaltérer (réalisant là quelques en-avant malheureux !) et au final abat un boulot remarquable. Je suis toujours fasciné par ces chanteurs capables de tenir une scène avec leur seule présence surtout que ce soir, dans une salle encore clairsemée, le public peine à se rapprocher (timidité oblige, premier show des Lyonnais, on ne se connaît pas encore !) ; mais au mérite, portée aussi par une musique excellente, la salle se réchauffe et les Lyonnais emportent la mise. Il est vrai que le guitariste Maxime Comby et le bassiste Grégory Clert alternent à merveille leur placement sur scène générant une grosse énergie et un beau dynamisme. Julien Chanel à la batterie martèle ses fûts et la demi-heure passe à merveille avec ce qu'il faut d'hymnes fédérateurs. TARLD a une excellente réputation live et c'est mérité tant le rendu me plaît bien. Le groupe s'inspire de formations modernes du registre comme Fever 333 et le rendu est percutant. Le chanteur descend plusieurs fois dans la fosse, chante au milieu du public, organise un limbo avec le fil de son micro (idée franchement très bonne) et finit même debout sur le bar. Une performance archi énergique pour un groupe qui captivait l'auteur de ces lignes et qui a bien confirmé l'excellente réputation dont il bénéficie. Très recommandé. En plus, est-ce l'énergie du combo qui a envoyé de bonnes ondes mais l'équipe de XIII de Toulouse a réalisé un authentique exploit en dominant les champions en titre. Me voilà donc dans d'excellentes dispositions pour le concert de Pogo Car Crash Control et pourtant, je suis bien loin de savoir la baffe que je vais me prendre.
Pogo Car Crash Control Mon estimé camarade Jean-Mich'Hell m'avait soufflé depuis sa Nouvelle-Aquitaine que cette formation "fonctionnait très bien et que je devrais me régaler" mais j'étais loin de me douter de l'effet dévastateur du show des Franciliens (qui ont leur arrière base à Brie-Comte-Robert en région parisienne (une des plus belles campagnes parisiennes selon moi). A ma décharge, Jean-Mich'Hell et moi-même cumulons quelques désaccords sur certains groupes mais n'est-ce pas là le charme de notre modeste équipe (sourire complice) ? Pour en revenir à ce concert, c'est là encore le mot énergie qui ressort. Ce qui est très bluffant avec eux, c'est l'impression de bordel organisé qui s'en dégage mais parallèlement l'aspect rouleau compresseur de leur musique. Là encore, on note une grosse présence scénique des musiciens avec une section rythmique impériale entre le batteur Louis et la bassiste Lola très présente. Simon, frère de Louis dans la grande tradition des fratries dans l'histoire du rock, assure comme un chef à la guitare et Olivier, le maître de cérémonie aux faux airs de Sam Gamegie, tient à merveille son rôle de frontman. Il y un côté punk dans le rendu scénique ce que je trouve génial mais aussi une vraie dimension grunge, ce qui m'enthousiasme au plus haut point, le tout avec des guitares bien metal. Ça le fait vraiment bien, c'est hyper bien foutu et la grosse heure de concert passe à une vitesse folle. Les hymnes Qu'est-ce qui va pas ?, Tête Blême fonctionnent super bien et certaines lignes de chant me laissent penser que le Olivier n'est pas contre la chanson française à texte, ce qui apporte un vrai plus. Moi qui pour tout dire n'ai jamais trop apprécié la scène metal alternative française, trop caricaturale notamment dans des textes engagés trop appuyés (qu'on ne m'en veuille pas, moi quand je vais à un concert c'est pour écouter de la musique, pas pour assister à un meeting politique, ce n'est là que ma vision personnelle) or là, c'est plus introspectif, plus mordant mais à grand renfort d'ironie et cela me va mieux. Show impérial et, comme pour leur prédécesseur, bien trop court à mon goût, ce qui est bon signe. Très belle découverte donc pour un groupe que j'espère revoir rapidement tant la performance scénique. Si les Franciliens gardent cette énergie, ce rythme et cette attitude, je ne peux leur prédire qu'un bel avenir. Je recommande au passage leur performance assez décalée mais tout aussi géniale au Hellfest From Home.
Psykup Place aux maîtres de cérémonie, après avoir été gâtés avec ces deux groupes proposés en amont. Rien que sur ce double choix, le groupe mérite tous les éloges. On s'y connaît en musique chez les Psykup, ce n'est pas un scoop à la vue de leur très belle carrière (bientôt trois décennies). Le dispositif scénique s'installe et Psykup sort une bien jolie scène même si moins aboutie que lors de la captation du dvd live dans ce même lieu. Un œil sur la mise en place mais un autre sur le rugby qui a commencé. Autant être honnête, j'ai un peu la tête ailleurs et la formule de Psykup est un peu moins à mon goût. Ce show est tout de même très important pour Psykup car le groupe s’est séparé courant 2021 de Matthieu Miegeville « MiLKa » suite à une peu reluisante histoire de harcèlement moral (où le groupe a fait preuve d’un sens de la responsabilité respectable) et voit la première prestation « locale » (sauf erreur) de son nouveau vocaliste Matthieu Romarin. Ne les ayant jamais vus live auparavant, je ne suis malheureusement pas apte à proposer une quelconque comparaison. Tout juste dirai-je que le « petit nouveau » se débrouille bien, fait le show et tient bien son rôle. Pas de critique de fond sur la prestation du groupe, c’est efficace, percutant, bien interprété et l'alternance du chant fonctionne bien. Le concert reste, j'insiste, de très bonne facture, et c'est à une très belle soirée à laquelle nous avons eu droit. Quand en plus on sait que les Français ont battu les Anglais au rugby, on a là une excellente fin de journée. Merci les Psykup pour cette très belle soirée offerte au public toulousain et pour ma part, la découverte de deux très chouettes formations françaises. La dynamique des groupes tricolores me semble vraiment très bonne et cela fait bien plaisir.
|