PARA BELLUM EST LE MEILLEUR ALBUM DE TESTAMENT DEPUIS THE GATHERING, SI SI, JE VOUS JURE !

Voilà, maintenant que j’ai capté votre attention avec une accroche bien putassière, nous allons pouvoir jaqueter un peu de cette grosse sortie. Sortie que, malgré moi, j’attendais de pied ferme. En effet, si j’ai longtemps ronchonné en disant que "ouais, Testament c’est bien, mais je sais pas, j’arrive pas à adhérer totalement", leur prestation au Zénith l’an dernier m’avait totalement convaincu. Et la parution cet été du premier single de ce nouvel album, Infanticide A.I, m’a poussé à me refaire toute la discographie et, surtout, à me demander ce qui avait bien pu me passer par la tête pendant toutes ces années. Si le groupe ne sera jamais mon favori du genre, il a vite rejoint ses copains de Death Angel, Overkill et consorts dans la catégorie "ça défonce". En gros : il aura suffit que je réécoute tout Testament pendant un bon mois pour comprendre mon erreur, aimer le groupe et acquérir les quelques disques qui me manquaient (j’en avais déjà cinq, ce qui est pas mal pour un gars qui "accroche moyen" au groupe). Bref, arrêtons de parler de moi, revenons à eux.

Punaise, quelle praline dans la tronche, ce single ! Ca faisait bien longtemps que le groupe n’avait pas été aussi bourrin. Depuis les années 90, en fait, je dirais ? Si tout l’album est de ce tonneau, ça va faire mal ! Et, quand on le lance, on a vite fait de le penser puisque l’ouverture, For the Love of Pain, tabasse sacrément : du gros thrash avec un peu de death et de black dedans, du blast à n’en plus finir, un Chuck Billy possédé... Poulala, la mandale ! Le tout enchaîné avec Infanticide, y’a de quoi arracher le papier peint et le mur avec. A tel point que la pourtant pas calme Shadow People paraîtrait presque gentillette ! Et les titres particulièrement costauds ne s’arrêtent pas là parce que High Noon semble tout droit tiré d’un album de Lamb of God et Witch Hunt m’évoque un peu la bonne vielle ambiance de Strapping Young Lad (quelle ironie vu que Gene Hoglan a quitté Testament juste avant cet album). Y’a pas à dire, si vous aviez peur que nos sexagénaires soient un peu trop vieux pour ces conneries, vous allez être rassurés. Mention spéciale pour Chuck, un des meilleurs chanteurs du circuit, qui brille dans absolument tous les registres. La maîtrise de sa voix, aussi bien hurlée que claire, m’impressionne.

Mais ne vous inquiétez pas, ce Para Bellum ne se contente pas d’aligner les tabassages en règle, sinon il serait un peu chiant. Tiens, rien que le quatrième titre est une fort chouette ballade qui commence en acoustique, avec un Chuck tout en retenu et beaucoup de mélodie. Y’a pas à dire, Fade To Black de qui-vous-savez n’est pas loin. En temps normal, j’aurais ronchonné contre ce genre de titre. Mais après l’entrée en matière bien bourrine, ça fait du bien de respirer un peu. Surtout que le morceau est vraiment chouette. Nature Of The Beast sert (presque) un hard rock un peu groovy, dans la veine des titres du même genre que Jeff Waters aimait pondre sur les Annihilator des 90s et Room 117 n’aurait pas dépareillé sur Practice What You Preach. 

Vous l’aurez donc constaté, ce Para Bellum est loin d’être un banal album de thrash qui riff bien - ce qui aurait déjà suffit à me faire plaisir, qu’on s’entende bien. Après toutes ces années de carrière, les petits gars de Testament ont encore une patate d’enfer, des riffs en pagaille (écoutez donc Havana Syndrome, tiens) et des envies de prises de risque. Ouvrir sur For The Love of Pain, c’est couillu, faut le dire. Mais, le talent faisant, la diversité de ce nouvel album est sublimée par les excellentes compositions. Même la pochette, encore l’œuvre du formidable Eliran Kantor, est une merveille. Je ne parle même pas du son, la prod et le mix sont tout simplement impeccables. Y’a pas à dire : Peterson et Billy ont bien bossé, Skolnick a bien soloté et leur nouveau batteur, le monstrueux Chris Dovas fait un travail tout simplement jouissif, son arrivée me ravit. Mais allez, chipotons un brin : j’aurais peut être organisé les chansons autrement. L’album fait, en gros : titres bourrins - ballade - titres bourrins - titres à la cool - titres thrash. Mélanger un peu tout ça n’aurait pas fait de mal, à mon sens.

Mais cessons donc de râler : Testament vient de sortir, comme je l’ai dit en intro, son meilleur album depuis The Gathering puisque ce Para Bellum est tout bonnement excellent et un poil supérieur au déjà merveilleux Dark Roots. Et vu que je suis un petit coquin, je rajouterais que ce Prépare la Guerre - j’ai pas fait latin au collège, je connais la traduction grâce à John Wick, eh ouais - est, pour l’instant, mon album de thrash de l’année. Est-ce qu’il va le rester ? J’en sais rien, j’ai ouï-dire que trois petits suisses un peu énervés vont nous proposer un sérieux concurrent...

Tracklist de Para Bellum :

01. For The Love Of Pain
02. Infanticide A.I.
03. Shadow People
04. Meant To Be
05. High Noon
06. Witch Hunt
07. Nature Of The Beast
08. Room 117
09. Havana Syndrome
10. Para Bellum