Testament

Artiste/Groupe

Testament

CD

Dark Roots Of Earth

Date de sortie

Juillet 2012

Label

Nuclear Blast

Style

Thrash Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Voilà enfin le dixième album de Testament ! On ne se plaindra pas trop des quatre ans d'attente depuis The Formation Of Damnation, étant donné que neuf années s'étaient écoulées entre ce dernier et le formidable The Gathering. Il y a donc du progrès. Aurons-nous le droit à un onzième opus pour 2014 ou 2015 ? Cette question est un peu prématurée, intéressons-nous déjà à ce Dark Roots Of Earth à la pochette aussi sombre que séduisante. 
Un petit changement à signaler avant de plonger dans ce nouvel album, ce n'est plus Paul Bostaph qui joue le rôle du cogneur de service mais Gene Hoglan, qui est revenu s'asseoir derrière la batterie (il était déjà passé par là en 1997 pour le furieux Demonic). Vu le talent du monsieur, il n'y a évidemment aucune raison de s'inquiéter. Le reste de l'équipe n'a pas bougé, on retrouve même l'incontournable producteur Andy Sneap derrière la console. Et là, mes amis, une fois de plus : quel son !! Sublime, puissant, énorme ! Rien à redire. Bon, c'est bien beau tout cela mais que valent les nouvelles chansons ?

Et bien ça commence très fort avec Rise Up, compo thrash puissante, dont les riffs sont immédiatement reconnaissables (la patte Eric Peterson) et font mouche. Changements de rythme, accélérations foudroyantes, excellent solo (Alex Skolnick a l'air en grande forme) et en plus, un refrain qui tue, idéal pour les futurs concerts du groupe, avec son alternance "Rise Up! War! Rise Up! Waaaarrr!!" du plus bel effet. On imagine bien le groupe et ses fans se répondre sur ce passage. Voilà donc un titre taillé pour la scène, qui tabasse et ouvre l'album de façon encore plus convaincante que ne le faisait (à mon avis) More Than Meets The Eye sur The Formation Of Damnation. Et ce n'est pas Native Blood (dont voici le clip) en deuxième position qui viendra gâcher la fête. C'est mélodique et percutant (miam, les petites parties de blast beat sur le refrain), technique et entraînant. Un démarrage de cette trempe laisse espérer un album qui va nous mettre une grosse claque et nous émerveiller de par ses tempos rapides et sa sauvagerie (maîtrisée). Mais l'écoute intégrale de Dark Roots Of Earth nous révèle une réalité moins hargneuse. Et non, ce disque ne va finalement pas venir tutoyer les sommets d'un The Gathering. En fait, cette nouvelle offrande reprend les choses là où l'album précédent les avait laissées, en adoucissant encore un peu plus le propos. Ainsi, des compos comme Dark Roots Of Earth, A Day In The Death ou Throne Of Thorns, sont plus heavy que thrash et nous renvoient parfois au style des albums sortis entre 1989 et 1992. A ce titre, la ligne de chant du couplet de Man Kills Mankind fait penser à des compos de The Ritual, et plus particulièrement à Electric Crown. Cela n'est pas une critique, ces nouvelles chansons sont habilement composées et contiennent de superbes interventions guitaristiques signées Alex Skolnick. D'ailleurs, l'impression de départ se trouve confirmée : le soliste s'est vraiment surpassé. Quel régal ! L'aspect mélodique dont nous venons de parler se trouve renforcé par la présence d'une ballade (plutôt réussie, elle aussi), Cold Embrace. Le groupe n'en avait pas proposé depuis l'album Low, sorti en 1994. Heureusement, tout de même, que Dark Roots Of Earth contient une ou deux autres tueries qui nous rappelent que Testament n'a de leçon à recevoir de personne quand il s'agit de balancer une perle thrashy à la face du monde. Ainsi, True American Hate (sans doute la meilleure chanson de l'album) claque bien. Excellent riff, solos lumineux, refrain speed et entêtant. Un futur classique du groupe, à n'en point douter. Last Stand For Independence est également bien rythmée, même si moins furieuse, et rappelle un peu Henchmen Ride sur l'album précédent. 
L'édition deluxe propose un DVD, comprenant un making of et quelques titres filmés en concert, que je n'ai pu visionner (il paraîtrait que la qualité des live n'est pas exceptionnelle). La partie CD se trouve sensiblement allongée puisqu'elle contient quatre pistes bonus (trois reprises et une version un peu plus longue de Throne Of Thorns). La reprise de Dragon Attack de Queen surprend plus que celle de Powerslave d'Iron Maiden, mais celle qui s'en tire le mieux est finalement la relecture particulièrement lourde et malsaine d'Animal Magnetism (Scorpions). Intéressant.

Au final, le groupe revisite habilement sa carrière et mélange le thrash, le heavy, la hargne et la mélodie, avec toujours autant de savoir-faire, même s'il ne nous livre pas tout à fait (il me semble) son meilleur album. Testament reste un élément fort, pour ne pas dire incontournable, de la scène thrash mondiale et nous offre un disque qui déçoit moins que ceux de certains de ses confrères (les derniers Megadeth ou Anthrax, pour ne pas les citer) mais que j'aurais souhaité plus rageur. Les récents Overkill et Kreator, dans un genre similaire, m'ont plus impressionné. Mais tout cela n'enlève rien aux nombreuses qualités de ce Dark Roots Of Earth indéniablement réussi, solide et réjouissant. 

 

Tracklist de Dark Roots Of Earth :

01. Rise Up
02. Native Blood
03. Dark Roots Of Earth
04. True American Hate
05. A Day In The Death
06. Cold Embrace
07. Man Kills Mankind
08. Throne Of Thorns
09. Last Stand For Independence

Bonus Tracks (deluxe edition) :

10. Dragon Attack (Queen Cover)
11. Animal Magnetism (Scorpions Cover)
12. Powerslave (Iron Maiden cover)
13. Throne Of Thorns (extended version)

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