Artiste/Groupe:

Snot

CD:

Get Some

Date de sortie:

1997

Label:

Geffen Musique

Style:

Néo-Metal

Chroniqueur:

JeanMichHell

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Il existe des albums qui passent les années sans pour autant devenir dépassé. Get Some de Snot vient de franchir les vingt ans existence, l’âge que j’avais au moment où cet album est sorti. J’ai pris « quelques rides », mais lui reste on ne peut plus frais. Et si cette extraordinaire galette a aussi bien vieilli, c’est que la qualité de composition était présente, c’est une évidence, mais c’est également grâce à la fusion des genres qu’il propose. C’est un voyage aux croisements du rock, du punk, du hardcore, du funk, tout ceci qualifié par défaut de "néo-metal", qui n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom car Snot aurait pu être un des groupes importants dans le renouveau du Metal.


J’écris au passé car pour ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire, la voici en quelques mots. En 1997, fort de leur premier album en poche (celui-ci), le groupe cherche un moyen de se faire connaitre et s’accoquine avec quelques futurs grands noms du Metal, comme System Of A Down ou encore Soulfly, mais l’étape qui permet au groupe de se faire un nom, c’est leur prestation à la Ozzfest de 1998. Le groupe débute ensuite l’enregistrement du second opus, mais malheureusement, Lynn Strait (chant) se tue dans un accident de voiture, alors qu’il revenait du studio. Dans l'accident disparaît également Dobbs, son chien dont la bonne bouille est gravée sur la pochette de Get Some. Le groupe ne se relèvera pas de la disparition de son charismatique frontman, malgré deux albums posthumes : l’album en cours d’enregistrement qui est finalisé par des amis du groupe qui viennent poser le chant (il sortira sous le titre Strait Up) et un live, mais il n’y aura jamais de vraie suite à ce Get Some qui prend alors une tournure culte inattendue.


“Say something for the record, tell the people what you feel… Fuck the record, and fuck the people.” C’est par ce sample que débute l’album, premier hurlement du chanteur accompagné d’un premier riff d’un groove incroyable, et surtout une énergie fascinante portée par la section rythmique composée de John « Tumor » Fahnestock à la basse et de Jamie Miller à la batterie. Lynn Strait en impose d’entrée avec un phrasé plutôt rappé par son débit hallucinant, mais une agressivité qui lui permet d’être crédible également auprès des allergiques du rap.

Et cette recette est utilisée sur d’autres morceaux, Stoopid et son introduction groove-funk juste incroyable suivie d’un riff imparable, extrêmement basique mais d’une efficacité sans faille. Mais là où le groupe excelle sur ce délicat équilibre entre groove et énergie, c’est sur Get Some. Le titre phare de l’album ne fait que monter en intensité, entre rythme chaloupé et mélodie dans un premier temps, le morceau grandit, devient plus intense, et comme un ballon de baudruche, éclate sans prévenir, pour en mettre plein les oreilles. Ce groupe à l'art de transmettre cette pulse qui donne juste envie de sauter partout.

Et cette énergie, Snot sait aussi la concentrer en quelques minutes, les titres comme Joy Ride, Deadfall, ou encore My Balls sont des brulots punks modernes absolus. Ces titres qui peuvent tour à tour lorgner vers le metal, le punk, voir le rock’n roll sont des déferlantes d’une rapidité absolue qui prouvent que la paire de guitaristes, Mike Doling et Sonny Mayo, ne se cache pas toujours derrière des effets de pédalier mais sont bel et bien des compositeurs de génie. Le titre Mr Brett, qui traite de l’embourgeoisement de certains punk, est un petit coucou tout en ironie à M. Brett Gurewitz de Bad Brains.

Le tour de cet album ne serait pas complet sans parler des trois instrumentaux qui parsèment l’album et servent de terrain d’expérimentation aux deux compères guitaristes, Mayo appelait cette particularité du "hardcore lounge".

Snot est, à mon sens, le chainon manquant entre Rage Against The Machine, No Means No et Funkadelic. Ce patchwork musical est tout simplement le reflet d’un groupe qui a su tirer chaque parcelle de ses influences pour en faire leur propre style musical, personne n’aura réussi à reprendre cet éphémère flambeau.


Tracklist de Get Some :

01. Snot
02. Stoopid
03. Joy Ride
04. The Box
05. Snooze Button
06. 313
07. Get Some
08. Deadfall
09. I Jus' Lie
10. Get Some O' Deez
11. Unplugged
12. Tecato
13. Mr. Brett
14. Get Some Keez
15. My Balls

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