Artiste/Groupe:

Powerwolf

CD:

Call Of The Wild

Date de sortie:

Juillet 2021

Label:

Napalm Records

Style:

Heavy / Power Metal

Chroniqueur:

ced12

Note:

15/20

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Ascension impressionnante que celle de Powerwolf. Le gang allemand délivre son heavy à la sauce power depuis plus d’une décennie maintenant mais la popularité du groupe s’est incroyablement accrue avec The Sacrament Of Sin, album sincèrement réussi. Si certains s’étonnent d’un tel succès, ne trouvant pas la formule des plus passionnantes (et se renouvelant terriblement peu, point sur lequel je serai contraint de revenir, un peu malgré moi). Pour ma part, j’ai la sensation que Powerwolf est bien en phase avec son époque. Une musique bien reconnaissable, d’une efficacité mélodique redoutable (Mathew Greywolf a vraiment LE truc pour sonner catchy) et un concept visuel élaboré, idéal pour la scène metal qui adore ce genre de concept fort. Le loup-garou a forcément la cote et sur scène, Powerwolf assure un bon spectacle, ambitieux visuellement. La meute n’a pas ménagé sa peine, arpentant les scènes inlassablement et ça finit par payer. Powerwolf s’attaque aujourd’hui au Zénith parisien, preuve d’un bien joli succès.

Powerwolf ayant donc le vent dans le dos, c’est justement là que souvent, la volonté d’innover diminue. Diminuons les risques et encaissons les bénéfices. Powerwolf me fait tout simplement penser à AC/DC : un style identifié et on décline la formule à l’infini. Ce dernier album suit ce chemin sans penser à se réinventer. Le résultat est couronné de succès, comme l’ont montré les chiffres de ventes mais les puristes, adeptes de nouveautés, râleront. A l’instar d’AC/DC, on voit s’affronter les gardiens du temple archi-satisfaits de la musique produite et celles et ceux qui critiqueront la formation, qui en plus a le mauvais goût d’avoir du succès. Evitons de rentrer plus loin dans cet éternel débat, réjouissons-nous pour eux et profitons de ce disque typiquement estival. Frais, dynamique, on ne vous parlera pas de crise sanitaire, de démocratie en danger mais de légendes folkloriques sur les loups(-garous) et soyons honnêtes, ce n’est pas désagréable. Depuis Where The Wild Wolves Have Gone, Powerwolf maîtrise l’art de la ballade et fait encore mouche avec Alive Or Undead. Le reste, des titres power à la sauce heavy bien troussés (Faster Than The Flame, belle ouverture, Beast Of Gévaudan qui rend hommage au loup le plus connu de l’Histoire de France et de cette Lozère trop injustement méconnue). Bien chanté, très bien produit avec une touche symphonique toujours plus prégnante (Powerwolf ne devrait pas aller plus loin sur ce point selon moi sous peine du trop), Powerwolf déroule, assure et le fait plutôt bien. The Sacrament Of Sin m’avait plus emballé personnellement avec des titres très efficaces mais le résultat reste bon et suffisant pour maintenir la dynamique artistique du groupe. Autre comparaison qui me vient en tête : Amon Amarth, avec qui le groupe tourne parfois pour une sacrée belle affiche. Ces derniers ont fait moins bien artistiquement sur leur dernier effort en date mais, portés par quelques singles efficaces et un concept live encore plus ambitieux, le succès s’est encore accru. Powerwolf devrait selon moi bénéficier de la même dynamique.

Aussi, le groupe continue de proposer des vrais bonus de qualité. Après avoir demandé à des groupes de potes de reprendre leurs morceaux sur le dernier disque, ici, les Allemands ont fait appel à différents vocalistes (Doro, Matt Heafy, Johan Hegg, etc.) pour un résultat sympathique. Joli bonus. Je n’ai pas parlé de l’artwork qui rappellera celui d’… And Justice For All de qui vous savez (même si le groupe se défend de la référence … mais assume le clin d’œil réussi Master Of Puppets sur Faster Than The Flame) et n’ai pas non plus abordé le titre qui peut faire penser à du Jack London et son Appel de la Forêt (me revoilà ressortant mes rares lectures de collégien). En synthèse, Powerwolf est devenu un groupe majeur, sans en avoir trop l’air et surtout outre-Rhin d’ailleurs (où le groupe tient la tête d’affiche de certains Fest) et ce disque valide ce point. La tournée, qu’on espère, devrait entériner ce point. Cela ne règlera pas les réserves sur la non-évolution musicale (recommandons à leurs détracteurs de « renoncer », le groupe n’évoluera sans doute plus, fort de ce succès). L’avenir nous confirmera tout cela et je peux me tromper mais je ne prends que peu de risques à dire que Powerwolf est là pour un bon moment.

Tracklist de Call Of The Wild :

01. Faster Than The Flame
02. Beast Of Gévaudan
03. Dancing With The Dead
04. Varcolac
05. Alive Or Undead
06. Blood For Blood (Faoladh)
07. Glaubenskraft
08. Call Of The Wild
09. Sermon Of Swords
10. Undress To Confess
11. Reverent Of Rats

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