Artiste/Groupe:

Metallica

CD:

Master Of Puppets

Date de sortie:

1986

Label:

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Orion

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En 1983, on a tous pris la baffe Kill 'Em All en pleine face. En 1984, on a tous été atomisé par la bombe Ride The Lightning. Qu'à cela ne tienne, deux ans plus tard, Metallica remet ça avec son troisième album, Master of Puppets.

A première vue, ce Master Of Puppets suit exactement la même recette que celle de l'album précédent. Une intro acoustique qui annonce un titre bien rapide (Battery), le title-track dévastateur glissé en seconde position, un morceau bien lourd en troisième place (The thing That Should Not Be) et la face (oui, je sais, je suis "un vieux", j'ai découvert cet album en vinyle) se termine sur une ballade Thrash, seconde du genre (Welcome Home - Sanitarium). Tout pareil que Ride The Lightning ! On pourrait se dire qu'ils sont gonflés de nous resservir le même plat. Eh bien non, personne n'a pensé ça. Et pourquoi ? Tout simplement parce que l'on n’a absolument pas l'impression de réentendre la même chose. Et ça les gars, ça s'appelle le talent ! Master Of Puppets s’impose d'emblée comme un album référentiel (et fondateur) du genre. Et de trois !

Comme les deux prédécesseurs, ce nouvel album de l'étoile montante du Metal américain contient un lot conséquent de titres incontournables. Master Of Puppets, le morceau, est un petit bijou et il est difficile d'imaginer un concert de Metallica sans ce titre. C'est assurément l'un des préférés des fans du groupe. Il faut dire qu'il y a tout dans ce titre : le refrain qui tue, le riff inoubliable, le solo magique, la partie qui blaste bien, une autre très mélodique, le "Master" à reprendre tous en choeur en concert... Bref, la grande classe. Et évidemment, on ne peut pas limiter cet album uniquement à ce titre. Déjà parce que les trois autres morceaux de la première face sont tous des tueries, chacun dans leur genre (Battery, quel début d'album, bon sang !) et que je n'ai pas encore évoqué la seconde face. Et là, pareil. Il n'y a rien qui fasse baisser le niveau. Disposable Heroes, implacable avec ses cassures de rythme et sa fin à tiroirs ; Leper Messiah et le retour du riff bien lourd et Damage Inc qui termine l'album sur un rythme aussi furieux qu'il l'a commencé. Et n'oublions pas Orion... Instrumental d'une autre galaxie, le talent à l'état pur. On aura évidemment une pensée pour Cliff Burton, bassiste de génie, qui est le compositeur principal de ce morceau et dont c'était là le dernier enregistrement, puisqu'il disparut tragiquement quelques mois après la sortie de l'album, en pleine tournée de promotion en Europe.

Comme sur l'album précédent, les textes de Master Of Puppets sont profonds (et au dessus de la moyenne des textes de l'époque dans ce style musical). Metallica y traite de la manipulation sous toutes ses formes : la folie, les drogues, l'armée, la religion... Le titre de l'album représente donc une parfaite synthèse de l'ensemble des sujets. La pochette de l'album également.

Master Of Puppets est le premier gros succès du groupe avec plus d'un million d'albums vendus rien que la première année, sans aucun passage radio ou télé (le groupe ne voulait pas tourner de vidéos promotionnelles). Et pour un groupe jouant ce style de musique, c'est un véritable tour de force. Il s'agit d'un succès largement mérité car en plus de proposer des albums d'une qualité exemplaire, les prestations du groupe sur scène ne laissaient pas indifférent.

Je n'ai pas besoin de vous vanter davantage l'intérêt de ce disque. Tout comme Ride The Lightning et Kill 'Em All, Master Of Puppets est un album intemporel. Après toutes ces années passées à l'écouter, je ne lui trouve toujours pas le moindre défaut. La marque des grands albums, tout simplement.
On peut critiquer Metallica pour ce qu'ils ont fait par la suite (et je suis un des premiers à dire que St. Anger est un ratage complet par exemple) mais on ne pourra jamais leur retirer d'avoir écrit l'histoire du Metal et de la musique tout court avec ses albums. Alors, merci messieurs pour ces heures de plaisir. Merci messieurs pour avoir donné des lettres de noblesse à un genre musical qui était peut-être voué à rester "underground".



Tracklist de Master of Puppets :

01. Battery
02. Master of Puppets
03. The Thing That Should Not Be
04. Welcome Home (Sanitarium)
05. Disposable Heroes
06. Leper Messiah
07. Orion (instrumental)
08. Damage Inc.