C H R O N I Q U E

Après Get Out Of My Yard et Silence Followed By A Deafening Roar, le guitar-hero Paul Gilbert nous revient avec un troisième album instrumental solo Fuzz Universe. Quelque part, Paul, qui n'est pourtant pas un perdreau de l'année, est un nouveau venu dans le style instrumental ; le bonhomme étant d'avantage connu de par ses projets rock chantés et de par ses ses participations dans Mr Big et Racer X.

Treize sur vingt... vous avez bien lu ! Incroyable ! Fuzz Universe ne mérite que treize sur vingt ! Il faut dire qu'après les deux précédents albums absolument monstrueux, l'attente était énorme. Fuzz Universe est comme un fantasme, on l'a attendu impatiemment, on était dingue à l'idée de sa sortie et une fois écouté, on ne retient que deux mots : ennui et déception.

Fuzz Universe ouvre l'album dans le pur style qui a fait la magie des deux précédents albums : grosse distorsion, aller-retour à la vitesse de la lumière, thème accrocheur, refrain rock ultra-mélodique... bref, un shred mélodique racé.
Et c'est à partir du second morceau Olympic que l'on comprend vite que Paul a décidé de prendre un virage vers quelque chose de plus rock, toujours mélodique (écoutez ces arpèges dopés au flanger !) mais bien moins metal qu'il a pu le faire sur Get Out Of My Yard et Silence Followed By A Deafening Roar. Quelque part, une virée dans les contrées Satrianiennes.

La preuve en est sur Count Juan Chutrifo ou Don’t Rain on My Firewood, deux instrumentaux groovy dopés à la wah-wah rappelant d'avantage les styles d'Hendrix et de Deep Purple que la signature usuelle Gilbert.

Fuzz Universe évoque différents styles rock et contient de nombreuses couleurs - on imagine d'ailleurs très bien Blue Orpheus et Batter Up être des bandes originales de séries US. Certes, le groove et la mélodie sont là, la preuve en est sur Will My Screen Door Stop Neptune. Le jeu de guitare est toujours excellent mais rien à faire, l'ennui s'installe au cours de chaque composition.

Pour rappeler qu'il est un shredder hors pair, Paul Gilbert propose tout de même la reprise de Bach Bach Partita in Dm techniquement injouable par le commun des mortels. Sympathique mais cela présente-t-il un intérêt ?

Il est vrai que plus on écoute l'album et plus on en retient quelques phrasés sympathiques mais les compositions ne sont pas taillées pour favoriser l'accroche, du coup ça lasse...

Paul Gilbert sort là son album le plus diversifié, le plus rock, le moins metal. Certains apprécieront, les autres diront qu'ils attendaient un album dans le pur style de Paul Gilbert, pas un "When Paul Gilbert meets Satch, Jeff Beck & Hendrix"...

Tracklist de Fuzz Universe :

01. Fuzz Universe
02. Olympic
03. Count Juan Chutrifo
04. Bach Partita in Dm
05. Blue Orpheus
06. Will My Screen Door Stop Neptune
07. Propeller
08. Don’t Rain on My Firewood
09. Plastic Dracula
10. Blowtorch
11. Mantra the Lawn
12. Batter Up