Artiste/Groupe:

Orphaned Land

CD:

Unsung Prophets And Dead Messiahs

Date de sortie:

Janvier 2018

Label:

Century Media

Style:

Symphonic Oriental Metal

Chroniqueur:

Florentc

Note:

18/20

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Déjà presque cinq années ont passé depuis un All Is One que j’ai personnellement trouvé excellent mais qui a divisé les fans. Logique, cet album proposait un changement radical. Fini les growls et le côté progressif, l’album était très mélodique, calme voire pop. Trop easy listening pour les fans du début. Mais pour moi, les mélodies et l’émotion étaient vraiment extraordinaires. Que tout le monde se rassure, Orphaned Land a promis de remettre les pendules à l’heure. Rien qu’en voyant le nom des guests, on est conquis d’avance. Hansi Kürsch, Steve Hackett et Tomas Lindberg sont de la partie. Du power, du prog et du bon gros growl. Miam. Niveau thématique, le groupe s’inspire d’une œuvre de Platon, L'allégorie de la caverne. Je vais honteusement copier wikipedia pour expliquer le concept : « L'allégorie de la caverne est une allégorie exposée par Platon dans le Livre VII de La République. Elle met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés les conditions d'accession de l'homme à la connaissance de la réalité, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance. » Le groupe nous propose sa vision du monde actuelle, sa haine des gouvernements… Bref le Orphaned Land de 2018 est énervé, revendicatif et le fait savoir.

Musicalement, il est à noter que c’est le premier album composé sans le guitariste Yossi Sassi. Et là, on peut se demander comment le groupe va se positionner sans son gratteux fondateur. Pour faire vite et court, soyez plus que rassurés. Musicalement on retrouvera le prog de The Never Ending Way Of Orwarrior (un peu), la classe orientale de Mabool (beaucoup) et les orchestrations symphoniques de All Is One (énormément). Bref, difficile de faire la fine bouche, l’album est à la fois riche, varié, complexe et accessible. Tout le monde devrait y trouver son bonheur. Et du bonheur, vos oreilles en auront pendant plus d’une heure.

On démarre (très) fort avec The Cave, superbe titre de huit minutes qui envoie du très lourd et explose tout. Un petit chant féminin oriental ouvre le bal avant d’être rejoint par Kobi Fahri et les orchestrations. Les chœurs et la mélodie rappellent indéniablement All Is One (la chanson). Ce titre est d'entrée l'une des pépites de l’album, en proposant un bon condensé de ce que le groupe sait faire. Le growl est de retour, la hargne de la rythmique, les chœurs, les orchestrations, tout s’enchaîne et se marie à merveille. Juste énorme ! Le rythme ne faiblit pas avec We Do Not Resist, presque entièrement chanté en growl. Les chœurs arrivent sur le refrain et se mêlent aux growls de Kobi. Une bonne baffe qui fait un peu penser à du Samaël. Décidément un début d’album tonitruant. Pour continuer sur l’agressivité de l’opus, on citera évidemment Only The Dead Have Seen The End Of War, sur laquelle Tomas Lindberg rejoint Kobi, ce qui donne lieu à un duo de growl dément. Le titre le plus violent du groupe jusqu’à présent. A cette marée bien hargneuse s’ajoutent bien sûr les orchestrations et la magie orientale omniprésentes. Le titre le plus fou de l’album. A côté de ce déferlement on trouve des moments de répit, tels un Yedidi traditionnel ou le superbe Poets Of Prophetic Messianism porté par un violoncelle d'une beauté à pleurer. Pour revenir aux invités, tout le monde connaît désormais Like Orpheus qui a fait office de premier single. Très bon titre avec comme d’habitude un Hansi Kürsch au sommet. Ce morceau apporte un côté power metal inédit chez le groupe. Pour finir, le maestro Steve Hackett vient poser sa patte reconnaissable à dix kilomètres, avec un bien beau solo au groove et au feeling aux petits oignons, sur Chains Fall To Gravity.

Rien à jeter sur cette nouvelle pépite des Israéliens, qui frappent très fort. Il faudra être très compliqué pour trouver quelque chose à redire tant Orphaned Land a su combiner à merveille tous les ingrédients qu’il maitrise. La production est d’une clarté absolue et met toute cette œuvre en valeur. Ce Unsung Prophets & Dead Messiahs est certainement l’œuvre la plus aboutie du groupe, en tout cas celle qui combine le mieux toutes ses facettes. Aucune incohérence, aucune fausse note à l’horizon.

Tracklist de Unsung Prophets And Dead Messiahs :

01. The Cave
02. We Do Not Resist
03. Propaganda
04. All Knowning Eye
05. Yedidi
06. Chains Fall To Gravity
07. Like Orpheus
08. Poets Of Prophetic Messianism
09. Left Behind
10. My Brother's Keeper
11. Take My Hand
12. Only The Dead Have Seen The End Of The War
13. The Manifest - Epilogue