C H R O N I Q U E

Trois ans. C'est "seulement" le temps qu'il a fallu aux Israëliens de Orphaned Land pour composer un nouvel album, après un complexe, riche et excellent The Never Ending Way of ORwarriOR. All Is One aura donc la lourde charge de faire mieux, voire de soutenir la comparaison avec son illustre ainé. Mais Orphaned Land n'est pas le genre de groupe à décevoir. Entre le titre et la superbe pochette, on sait de quoi sera fait l'album.
Autant le dire de suite, Orphaned Land a opéré pour son cinquième album un virage à 180 degrés. Finis les titres longs et complexes, difficiles à appréhender, place pour All Is One à une musique plus simple et symphonique, bien plus facile d'accès. Les titres sont tous homogènes. Seul le dernier titre, Brother, atteint les sept minutes. Alors quid de ce nouvel album ?

Ca démarre très fort avec la chanson titre ! Intro typiquement orientale avant que déboule un choeur occidental du meilleur effet très typé Therion. Titre ultra accrocheur qui voit un Kobi Fahri chanté uniquement en chant clair (ce qui sera le cas presque tout le long de l'album), les passages orientaux ultra présents et plaisants se combinant avec une incroyable aisance avec ces choeurs majestueux et les soli heavy, vraiment un titre excellent qui donne un sourire béat à l'auditeur (à moi en tout cas !). The Simple Man continue exactement sur la même lignée avec tout autant de réussite, sans oublier non plus les passages progressifs, si chers au groupe, même s'ils sont nettement moins présents (vous pourrez en trouver sur Our Own Messiah).

Le plus frappant tout le long de l'album, c'est cet apport orchestral, énormément de choeurs et de violons, des refrains très marquants, une simplicité de façade qui cache un gros travail d'écriture derrière. L'album se veut également très mélancolique voire tragique, à l'image d'un Brother, porté par les violons, très touchante, simple et belle, avec un final à faire frissonner même l'être le plus insensible. Through Fire And Water qui monte en puissance petit à petit (et toujours ces frissons à l'arrivée des violons...). Le titre le plus représentatif du Orphaned Land période Mabool est Fail, qui voit (enfin diront certains) Kobi Fahri s'exprimer avec sa voix death, titre sombre avec un apport orchestral moindre. Une autre énorme réussite revient à Shama’im, chantée en Hébreu entrecoupée de choeurs à tomber par terre... L'album se clôture sur un Children une nouvelle fois très poignant.

Orphaned Land aura parfaitement mis en lumière son concept du "All Is One". De la pochette représentant les trois symboles des religions monothéistes (la croix chrétienne, le croissant musulman et l'étoile de David) aux textes (vous trouverez du chant en anglais, latin, arabe, hébreu et même du yéménite, voir même du turc sur la reprise en chanson bonus de All Is One) en passant naturellement par la musique, où l'Occident côtoie l'Orient de façon imparable. La production est absolument parfaite, le son est clair et limpide, tous les instruments sont mis en valeur, encore du gros travail. Cet album va faire parler et diviser à coup sûr. Fini le death, idem pour le progressif ou presque. Orphaned Land a adouci sa musique, l'a simplifiée. Et alors ? Je reste transporté par cette musique si touchante et tellement bien faite ! Un petit bijou, bravo.

Tracklist de All Is One :

01.All Is One
02.The Simple Man
03.Brother
04.Let The Truce Be Known
05.Through Fire And Water'
06.Fail
07.Freedom
08.Shama'im
09.Ya Benaye
10.Our Own Messiah
11.Children

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