Artiste/Groupe:

MSG

CD:

Immortal

Date de sortie:

Janvier 2021

Label:

Nuclear Blast Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Note:

15/20

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Il y a de quoi se perdre avec les différents projets de Michael Schenker pour peu que l’on ne soit pas très attentif. Il n’y a pas si longtemps, on a eu du Michael Schenker’s Temple Of Rock (avec, principalement, Doogie White au chant), puis du Michael Schenker Fest (toujours avec White mais aussi - ou surtout - les anciens chanteurs du Michael Schenker Group) et là, c’est MSG (le "Group" donc) qui refait surface... avec les vieux copains présents dans les autres déclinaisons Schenkeriennes (Gary Barden, Robin McAuley et White font une petite apparition, Michael Voss qui a déjà bossé avec le Schenk est également présent) et, surtout, des nouveaux venus (chez MSG, pas dans le métier) : Ralf Scheepers, Joe Lynn Turner et le petit Chilien que beaucoup de musiciens s’arrachent, Ronnie Romero (qui avait déjà enregistré un titre avec le guitariste en 2019). Et ça, c’est juste les chanteurs. Il y a trois batteurs (Bodo Schopf, Simon Phillips et Brian Tichy), Barry Sparks à la basse, Steve Mann au clavier et à la guitare... et même le claviériste Derek Sherinian invité sur un morceau. Ca en fait du monde pour un seul album ! Il semble que le guitariste blond ait décidé de ne rien se refuser, célèbrant ainsi une carrière bien remplie, le premier essai Michael Schenker Group ayant émergé en 1980 et, "pire" encore, Lonesome Crow de Scorpions ayant vu le jour en 1972 quand Michael n’avait que dix-sept ans. 

Pour appréhender Immortal, deux mots à ne pas prendre à la légère : old school. En même temps, connaissant le bonhomme et les vocalistes recrutés pour l’enregistrement de ce disque, vous ne vous attendiez pas à quelque chose d’avant-gardiste, n’est-ce pas ? Si c’est du hard d’inspiration 70s/80s que vous êtes venus chercher, vous avez frappé à la bonne porte. Pour être tout à fait franc, j’apprécie beaucoup quelques travaux du guitariste mais ne me qualifierais pas de fan inconditionnel. Je suis loin de connaître toute la discographie du monsieur mais, comme beaucoup, je considère Strangers In The Night de UFO comme un classique, suis fan du Lovedrive de Scorpions auquel il a participé, j’aime quelques-unes de ses œuvres des années 80 (Assault Attack en tête) et même quelques travaux plus récents comme Bridge The Gap ou Spirit On A Mission. En revanche, les derniers Resurrection et Revelation, bien que plaisants, m’ont semblé plus inégaux. C’est un peu différent aujourd’hui avec Immortal qui constitue une assez bonne surprise. 

Immortal, c’est du condensé de hard / heavy efficace présenté sous une forme concise. Neuf nouvelles compos qui n’excèdent jamais les quatre minutes et des poussières, une reprise de Scorpions (In Search Of The Peace Of Mind de 1972, histoire de bien boucler la boucle) et le tour est joué ! Le style Schenker est reconnaissable à des kilomètres et le maestro, malgré ses soixante-six ans, n’a rien perdu de son mordant. Les riffs sont classiques mais intemporels et ses solos sont encore particulièrement pertinents. On note pas mal de titres bien heavy au tempo enlevé, on n’est pas là pour faire la sieste. Tous inoubliables, ces nouveaux morceaux ? On n’ira pas jusque-là mais on trouve de belles réussites comme la speed Knight Of The Dead aux mélodies imparables entonnées par un Romero surpuissant. Le refrain fait mouche, toute résistance est futile. On a aussi du rock’n’roll speedé avec Devil’s Daughter emmené par un Ralf Scheepers qui n’a plus rien à prouver. Un petit feeling 70s qui me rappelle le Speed King de Deep Purple est décelable sur le couplet. Et puisqu’on évoque les références qui tuent, impossible de passer sous silence Sail The Darkness (toujours avec Ronnie Romero), un mid-tempo dont le couplet renvoie au Holy Diver de Dio alors que son refrain évoque plus généralement du bon vieux Rainbow. Avec tout ça, j’ai oublié de dire que l’album démarrait avec un titre véloce et agressif (le plus heavy du lot), Drilled To Kill, au refrain taillé pour Scheepers et qui bénéficie d’un sympathique duel guitare / clavier (avec Mr. Sherinian) pour son final. 

Mais Immortal a plusieurs cordes à son arc et entend bien ne pas proposer que du heavy massif. Vous trouverez donc des compos à l’esprit plus rock ou festif offrant des mélodies travaillées voire aguicheuses. A ce titre, les pistes chantées par Michael Voss (les plus soft de l’opus) sont plaisantes. Le refrain de The Queen Of Thorns And Roses s’incruste bien dans le cervelet et même la ballade After The Rain, bien qu’assez désuète dans sa forme, possède un charme auquel j’ai du mal à résister. Joe Lynn Turner, comme presque tous ses collègues, se voit confier deux chansons (Romero en chante trois) : l’intéressante Don’t Die On Me Now (à la rythmique un peu plus complexe que celles des ses copines) et la plus directe et galopante Sangria Morte. Et comme les autres invités, il fait du beau boulot. Un dernier mot concernant la reprise de Scorpions, c’est le titre sur lequel Michael a invité les (plus ou moins) vieux complices (Barden, McAuley, White et encore Romero, il l’aime bien décidément). Il est légèrement modifié et rallongé pour l’occasion avec notamment un long solo virtuose dans sa partie finale qui arrive comme pour nous rappeler quel nom se trouve en haut de la pochette de ce disque. 

Verdict : du bon hard rock traditionnel et énergique flirtant régulièrement avec le heavy metal, servi par de très bons chanteurs (au style bien différent), un guitariste qui affiche une belle forme et offre des solos inspirés, avec pléthore de mélodies souvent directes et efficaces, voilà ce que propose Immortal. Le genre n’est évidemment pas renouvelé, mais le moment passé en compagnie de Schenker et ses nombreux amis est très agréable. Dans ce style conservateur que certains n’hésiteront pas à qualifier de daté, il faut reconnaître que ce cru n’est pas dépourvu d’arguments plaidant en sa faveur. Les fans du guitariste et amoureux du genre proposé devraient s’y retrouver sans problème. 

Tracklist de Immortal :

01. Drilled To Kill
02. Don’t Die On Me Now
03. Knight Of The Dead
04. After The Rain
05. Devil’s Daughter
06. Sail The Darkness
07. The Queen Of Thorns And Roses
08. Come On Over
09. Sangria Morte
10. In Search Of The Peace Of Mind

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