Déjà le onzième album pour les Finlandais de Korpiklaani ! Il faut dire que depuis 2003 et la sortie de Spirit Of The Forest, le groupe ne s’arrête pas et sortait un album par an pendant cinq ans. Evidemment, c’était beaucoup trop pour continuer dans la qualité. Depuis, le groupe s’est calmé en espaçant logiquement ses sorties. Mon intérêt pour ce groupe n’a cessé de baisser, malgré un regain de forme notable sur Noita. Malgré tout, je reste encore sur les valeurs sûres que ce sont (à mon avis) Voice Of Wilderness, Tales Along This Road et Tervaskanto. 

Treize titres pour un peu plus d’une heure de musique, le groupe fait long, avec deux titres (le premier et le dernier) de plus de six minutes. Assez inhabituel pour eux et pour ce style en général, plus habitué aux titres courts et efficaces. Et effectivement, Verikoira est un titre qui prend le temps de s’installer, avec la guitare bien mise en avant. Le tempo général est lent et on ressent une certaine mélancolie, avec une ambiance plus sombre qu’à l’accoutumée. Même si je ne suis pas totalement emballé, il faut reconnaître au groupe le mérite de tenter quelque chose de différent d’entrée de jeu. On sent tout au long de l’album le poids des ans, dans le bon sens du terme. Mine de rien il s’est écoulé presque vingt ans depuis le premier effort, et les membres vieillissent, comme tout le monde. Il se dégage une espèce de sagesse, et en cela la musique du groupe gagne en profondeur et en intérêt sur le long terme. La mélancolie mentionnée plus haut est ainsi présente tout le long de l’opus (Mylly, Tuuleton, Miero pour ne citer qu’eux). Si l’intention est louable, il faut reconnaitre que sur la longueur on perd un peu le fil, les titres se ressemblant trop, et l’album étant bien long. C’est dommage, l’album aurait gagné en efficacité en enlevant quelques titres plus dispensables.

Pour les inquiets, rassurez-vous, des titres dansants sont bien présents dans l’opus, le contraire aurait été étonnant. Niemi ou encore Pidot remplissent le cahier des charges. En particulier ce dernier, très agréable, qui rentre facilement en tête et qu’on a réellement plaisir à réécouter en boucle, avec ce banjo fort sympathique. Huolettomat également fait bien taper du pied. Un titre presque pirate metal, enjoué et positif. Pour terminer sur une bonne note, Sanaton maa, un des titres présentés en single par le groupe, est une des plus belles réussites de l’album. Une montée sur un double refrain vraiment bien foutue, implacable et un régal pour les oreilles.

Au final, cette cuvée 2021 nous offre une synthèse de la carrière de Korpiklaani. Un album plus sérieux, plus lent, mais pas toujours accrocheur, comme en train de nager entre deux eaux. Malgré tout, aucun gros défaut à l’horizon et de belles choses nous sont proposées. Le groupe maîtrise son sujet sur le bout des doigts et tout est bien en place. 

Tracklist de Jylhä :

01. Verikoira
02. Niemi
03. Leväluhta
04. Mylly
05. Tuuleton
06. Sanaton maa
07. Kiuru
08. Miero
09. Pohja
10. Huolettomat
11. Anolan aukeat
12. Pidot
13. Juuret