Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Fort d’un Wide Awake (In My Dreamland) tout à fait réussi fin 2020, le productif chanteur Jeff Scott Soto (qui redonne tout son sens au terme "stakhanoviste") est déjà de retour avec un nouvel album solo (son huitième, si je ne dis pas de bêtises) pour lequel il s’est accompagné du même producteur (Alessandro Del Vecchio) et des mêmes musiciens (encore Del Vecchio à la basse, claviers, chœurs... son fidèle batteur Edu Cominato et le guitariste Fabrizio Sgattoni). Tout cela pour un résultat - vous le devinez - très similaire à ce qui nous avait été proposé il y a un an et demi. 

A partir de là, le reste de la chronique va aller de soi, je ne vais pas me perdre dans trop de détails inutiles. Vous aurez du Hard/AOR entraînant sur Last To Know, avec un solo de guitare étincelant (précisons de suite que sur tous les morceaux, Sgattoni se démène avec panache), une vibe plus funky sur Disbelieving, un mid-tempo qui parlera aux fans de Talisman, tout comme Home Again, plus enlevé et dont le refrain nous renvoie bien au style de ce fameux groupe (je pense à la chanson Comin’ Home notamment). Love Is The Revolution apporte quelques sonorités orientales et ne manque pas de groove, encore un titre bien entraînant (choisi comme single, ce n’est pas un hasard) ! J’aime bien New Horizon qui sonne comme du bon vieux Pretty Maids (le tempo et le riff font très Rock The House). Thank You penche du côté FM de la force et invoque l’esprit de Journey... et, bonne nouvelle, il n’y a qu’une seule ballade (Until I See You Again, pas mon morceau préféré ici, mais bon, il en faut pour tous les goûts), ce qui fait que l’album reste globalement bien rythmé ou énergique.

Vous avez aimé Wide Awake il y a un an et demi ? Déjà, vous avez eu raison. Ensuite... ce digne successeur, totalement dans ses clous, ne saura vous décevoir tant les styles abordés et les qualités d’écriture et d’interprétation sont les mêmes. Mais parmi toutes les sorties Frontiers du moment, pourquoi une meilleure note que celles attribuées aux autres et notamment à l’album de Skills qui fait aussi dans le hard classique des 80s ? Ca ne se joue pas à grand-chose : aucun n’est exceptionnel, les deux ont une production propre / un peu lisse et portent le sceau un brin standardisé de l’écurie italienne mais Complicated s’avère globalement plus efficace, entraînant et rythmé, Soto a une sacrée classe (il n’a plus exactement l’amplitude ou la puissance de ses trente ans - normal - mais conserve sa belle voix chaude et ne manque pas de coffre ni de charisme) et les musiciens me semblent plus impliqués et démonstratifs, dans le bon sens du terme (encore une fois, Sgattoni manie sa six-cordes avec une belle dextérité et Cominato est un batteur au groove indéniable).

Comme je le dis souvent à propos des albums de JSS, la proposition n’a rien de révolutionnaire ou fantastique mais c’est du bon hard mélodique, bien écrit et entraînant, servi par l’un des meilleurs vocalistes du genre et de très bons musiciens. Si l’on aime ce style, on n’en ressort pas forcément bouleversé, mais le bon moment est assuré. Les fans du monsieur devraient s’y retrouver, contrairement à ce que le titre de l’opus pourrait laisser penser, sans aucun problème. 

Tracklist de Complicated :

01. Last To Know
02. Disbelieving
03. Home Again
04. Love Is The Revolution
05. Until I See You Again
06. Complicated
07. Don’t Look Back
08. New Horizon
09. Back To The Beginning
10. Thank You
11. Obsession