Iced Earth

Artiste/Groupe

Iced Earth

CD

Plagues Of Babylon

Date de sortie

Janvier 2014

Label

Century Media Records

Style

Heavy Metal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Il y a un peu plus de deux ans, Dystopia a fait renaître mon intérêt (décroissant jusqu'alors) pour Iced Earth. L'album était plus sobre, plus direct et efficace que l'ambitieux mais relativement réjouissant diptyque Something Wicked qui le précédait. Jon Schaffer avait trouvé un chanteur talentueux pour succéder à Matt Barlow et à Tim Owens en la personne du Canadien Stu Block. La tournée, immortalisée par le Live in Ancient Kourion, fut un succès et voilà que je me suis mis à attendre la suite des aventures de ce groupe au blason fraîchement redoré. Et c'est début janvier que débarquera sur vos platines le onzième opus d'Iced Earth : Plagues Of Babylon. Comment est-il ? Dans l'ensemble : bon... parfois très bon... mais je suis un peu déçu. 

L'album se découpe en deux parties. Les six premières chansons forment un tout et suivent le concept commencé avec Something Wicked This Way Comes. Les six chansons suivantes sont indépendantes. Il y a bien une treizième piste mais on ne devrait même pas en parler puisqu'il s'agit d'une chute de studio (de vingt-cinq secondes) où l'on entend les membres du groupe rigoler alors que Stu Block (il me semble) prend une voix de pirate et fait l'idiot en sortant un truc qui ressemble à "F**k your couch, motherf***ers". Pas l'enregistement le plus essentiel sorti par Iced Earth, donc. Intéressons-nous donc plutôt aux douze pistes qui précèdent cette surprenante conclusion.

La première moitié de ce disque est clairement la plus heavy, la plus menaçante des deux. Elle est également, à mon avis, la plus réussie. La chanson titre qui ouvre le bal ne m'a pas fait un effet boeuf à la première écoute mais au fur et à mesure des tentatives, elle a su gagner des points et a fini par me séduire. L'intro est martiale, le riff bien heavy, le refrain épique... Une bonne entrée en matière. Democide est une compo plus rapide et thrash avec cette patte Iced Earth (le riff, la section rythmique) reconnaissable entre mille. Pas franchement surprenante mais très efficace. Avec The Culling, le mid-tempo fait son retour. Belle performance de Stu Block qui confirme tout le bien que je pensais de lui sur l'album précédent. Sa voix est puissante et parfaitement maîtrisée. Son chant rappelle encore souvent celui de Matthew Barlow (beaucoup moins celui de Owens), mais pas tout le temps... Le refrain est fédérateur et efficace grâce à l'utilisation de choeurs (ce sera très souvent le cas sur ce disque). J'aime Among The Living Dead car ce titre est un peu plus méchant que les autres. J'apprécie le riff et la noirceur de cette compo. On revient vers quelque chose de plus thrash et agressif... et ça me plaît. Cette première moitié d'album s'achève avec Resistance, du heavy mid-tempo classique avec un Stu Block brillant sur le couplet et encore un de ces fameux refrains épiques soulignés par des choeurs, et The End, une compo de sept minutes dont l'intro sonne comme du Maiden... la suite est excellente, avec de belles harmonies de guitares, quelques changements de rythme, et un refrain majestueux (oui, toujours avec des choeurs, décidément). 

La deuxième moitié de l'album est moins spectaculaire, l'excellent morceau Cthulhu (avec la recette "belle intro mystérieuse, riff heavy à souhait, accélérations de tempo, refrain épique qui tue) mis à part. On démarre avec une semi-ballade typiquement Iced Earth, If I Could See You, dans la droite lignée des I Died For You, Melancholy, etc... Schaffer maîtrise ce genre d'exercice, la compo est sympa mais déjà entendue. Ensuite vient la fameuse Cthulhu évoquée plus haut : un des grands moments de cet opus. La fin de l'album n'est pas mauvaise du tout mais manque un peu de panache. C'est d'autant plus flagrant si l'on a en mémoire les fins d'albums où le groupe concluait avec des morceaux épiques, majestueux et complexes (Dante's Inferno, les trilogies qui concluaient The Dark Saga ou Something Wicked This Way Comes...). L'album qui nous intéresse aujourd'hui se termine avec des titres assez bons comme Peacemaker, la ballade Spirit Of The Times (reprise d'une compo de Sons Of Liberty, autre projet de Schaffer) et une autre reprise, celle de Highwayman (morceau country popularisé par Johnny Cash et quelques acolytes appelés The Highwaymen pour l'occasion) au feeling old-school et qui a la particularité de compter quatre chanteurs différents (Jon Schaffer, Russell Allen, Stu Block et Michael Poulsen). C'est sympa mais pas renversant, et ça a du mal à soutenir la comparaison avec A Question Of Heaven ou The Coming Curse !

Néanmoins, malgré quelques longueurs et une fin pas tout à fait à la hauteur des sommets qu'Iced Earth est capable d'atteindre quand il s'en donne la peine, Plagues Of Babylon reste un album carré et convaincant. Je lui préfère Dystopia qui, dans un style similiaire, me semble mieux équilibré, plus efficace... et légèrement mieux produit aussi. Mais il ne s'agit pas d'un ratage pour autant. La recette est classique et fonctionne. Cela ne fait pas de Plagues Of Babylon un chef-d'oeuvre mais reconnaissons qu'Iced Earth a déjà produit des albums moins réussis que celui-ci. 

 

Tracklist de Plagues Of Babylon :

01. Plagues Of Babylon
02. Democide
03. The Culling
04. Among The Living Dead
05. Resistance
06. The End
07. If I Could See You
08. Cthulhu
09. Parasite
10. Peacemaker
11. Spirit Of The Times
12. Highwayman
13. Outro

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !