Flotsam And Jetsam... Si j'ai véritablement craqué sur les deux premiers albums du groupe dans les années 80, leur troisième opus, When The Storm Comes Down (1990), a été une vraie douche froide pour moi. Peu inspiré, mal produit… une horreur (surtout en comparaison des deux précédents) ! Du coup, j'ai failli passer à côté du très bon Quatro qu'un ami avait eu raison d'insister pour me le faire écouter, dans un style différent certes (moins Thrash, plus Heavy : le syndrome "Black Album") mais pas inintéressant. Mais depuis (et c'était quand même en 1992), j'avoue que rien de ce que le groupe a sorti ne m'a vraiment intéressé. J'avais pourtant acheté les deux suivants (Drift et High) qui n'étaient pas de mauvais albums, mais je n'y trouvais rien de véritablement palpitant. Bref, tout ça pour vous dire que ça fait un moment que je ne me suis plus vraiment intéressé aux sorties de ce groupe. Ca n’a évidemment pas empêché les Américains de continuer à sortir des albums assez régulièrement et nous voici aujourd'hui en présence du douzième album du groupe, treize si l'on compte la réédition (totalement inutile) de leur second album, No Place For Disgrace.
Le line-up de Flotsam est aujourd’hui constitué de deux des musiciens fondateurs : le chanteur Eric AK Knutson (qui représente quand même l’identité forte du groupe avec sa voix caractéristique, bien mélodique, qui s’éloigne des standards du Thrash) et le guitariste Michael Gilbert. A leurs côtés, on trouve Jason Bittner (ex-Shadows Fall) à la batterie, Steve Conley à la seconde guitare et Michael Spencer à la basse. Vous me demanderez sûrement, vu l’introduction au-dessus, pourquoi je m'intéresse de nouveau à ce groupe aujourd'hui, au point de vouloir rédiger une chronique ? Non ? Tant pis, je vais vous le dire quand même : les extraits que j'ai pu entendre de ce nouveau disque m'ont donné envie d'approfondir un peu la question. Après tout, on a eu droit à l'excellent retour d'Exodus, un très bon dernier album de Slayer et de Megadeth... Bref, les vétérans du Thrash semblent être en forme en ce moment.
Le groupe nous propose donc cette année un album éponyme, quatre ans après son dernier véritable album, Ugly Noise. Et évidemment, on ne pourra pas ne pas remarquer que 2016, c’est tout juste les trente ans de leur premier album, l’excellent Doomsday For The Deceiver. Bref, on peut y aller pour les supputations car tout semble réuni pour nous proposer un bon petit flashback, très en vogue actuellement chez les groupes de Thrash. Vous ne le sentez pas venir, le coup du retour aux sources ?
Mais en fait, pas vraiment. On pourrait y croire à l’écoute de quelques morceaux comme les bien speed Life Is A Mess et Taser et surtout du morceau baptisé L.O.T.D. dont le couplet ressemble à s’y méprendre à celui de Der Führer (issu du premier album). Là oui, ça rappelle pas mal ce que le groupe faisait dans les années 80. Mais sur le reste de l’album, Flotsam And Jetsam propose son Thrash aux relents Power qu’il nous offre depuis quelques années déjà. Les Flotsam n’ont pas cédé aux sirènes du revival Thrash façon années 80. Attention, que ce ne soit pas un retour aux sources ne veut pas nécessairement dire que l’album est inintéressant (le contraire aussi d’ailleurs, tous les albums estampillés retour aux sources ne sont pas forcément géniaux). Personnellement, comme déjà expliqué plus haut, j’ai une très nette préférence pour le Flotsam des années 80 et plus de morceaux comme les trois que je viens de citer ne m'aurait pas déplu, mais le groupe ne démérite pas pour autant sur ce nouveau disque. De plus, l’album est, je trouve, plus orienté Thrash que le dernier effort en date (Ugly Noise de 2012, que j’ai tout de même réécouté avant de rédiger cette chronique). Ca blaste globalement un peu plus. Eric AK assure toujours autant avec ses lignes de chant mélodiques (il n'a vraiment rien perdu de ses capacités), on a droit à quelques bons échanges de solos (Seventh Seal, Forbidden Territories), le son est excellent, la basse ronronne et elle est particulièrement audible, ce qui très appréciable. A côté des morceaux bien thrash évoqués plus haut, on trouve de bons titres plus mélodiques comme le Iron Maiden qui porte ma foi très bien son nom (les galopades de la rythmique et le chorus de guitare sonnent bien Maiden) ou encore Verge Of Tragedy et ses guitares aux mélodies orientalisantes. Mais tout n'est pas de qualité équivalente, j'aime par exemple beaucoup moins les morceaux Creeper et Monkey Wrench, un peu trop "passe-partout"...
En résumé, pas vraiment de surprise à attendre de ce nouvel album mais Flotsam And Jetsam nous propose tout de même un album de Thrash tout à fait honnête qui devrait satisfaire ceux qui suivent régulièrement les sorties du groupe et pourquoi pas convaincre les autres, notamment ceux qui, comme moi, ont un peu lâché l’affaire depuis quelques années…
Tracklist de Flotsam And Jetsam :
01. Seventh Seal 02. Life Is A Mess 03. Taser 04. Iron Maiden 05. Verge Of Tragedy 06. Creeper 07. L.O.T.D. 08. The Incantation 09. Monkey Wrench 10. Time To Go 11. Smoking Gun 12. Forbidden Territories
|