Rappelez-vous, chers amis lecteurs, il n’y a pas si longtemps, en 2021, j’avais rédigé une chronique pleine d’amour pour le dernier effort en date d’Exodus, Persona Non Grata. Un album franchement excellent, sur lequel mon avis n’a pas bougé d’un iota. Aussi, quand j’apprends que le groupe va sortir un nouveau live, joliment appelé British Disaster, je suis joie et j’ai grand hâte d’entendre ces nouveaux titres avec le petit supplément de patate que les concerts savent bien donner. Et vlan, un premier extrait...
Ah ? Euh... Ah ! Erreur, mes amis, il ne s’agit pas d’un live des dernières tournées des boys mais bien d’un enregistrement de 1989 qu’ils ont retrouvé et polishé. La mauvaise nouvelle, c’est que je n’aurai pas les morceaux du dernier album. La bonne, c’est que 1989, c’est pas une vilaine année pour Exodus : en effet, vient de sortir Fabulous Disaster, album qui porte sacrément mal son nom puisqu’il est très très "fabulous" mais pas du tout "disaster", n’étant rien de moins que leur deuxième meilleur effort (Bonded vient avant, faut pas déconner). Et, malheureusement, le Exodus de cette époque n’a pas vraiment sorti le live adéquat pour rendre hommage à leur belle triplette d’albums. Y’a bien le Good Friendly Violent Fun qui porte super bien son nom, lui et qui défonce tout mais il n’a que huit petits titres, dont une reprise d’AC/DC pour une toute petite quarantaine de minutes de baston...
L’erreur est donc finalement réparée aujourd’hui puisque ce British Disaster : The Battle Of 89 (Live At The Astoria) -un nom bien trop long, on se contentera de British Disaster- nous propose quinze morceaux, zéro reprise, pour plus d’une heure et quart de plaisir, soit le double de notre compère Good Friendly machin-chose. Difficile de bouder son plaisir quand tout ça est livré dans une magnifique pochette façon une de journal (avec la pochette de Good truc-machin dessinée sur l’avion, clin d’œil sympa) et avec un son de grand malade. Franchement, on croirait que le live a été capté cette année, c’est dingue. L’on pourrait se demander si on n’y perd pas en authenticité -difficile de croire que ça sonnait aussi bien en 89- mais j’ai préféré ne pas me poser de questions et de juste prendre mon panard.
Et son panard, il me paraît absolument impossible de ne pas le prendre pendant cette bonne grosse heure de thrash. Déjà parce que la setlist est une pépite : Exodus vient de sortir trois albums dont le moins bon -Pleasures of the Flesh- est déjà vachement bon, donc difficile de se planter. Six titres de Fabulous, cinq de Bonded et quatre de Pleasures, parfaitement organisés qu’on en prenne plein la poire en permanence : que du bonheur. Pas de ballades ici, pas de slow, pas même un p’tit mid-tempo pour se calmer. Nan, que de la violence ! Sérieux, entre l’ouverture The Last Act, qui te pète la gueule d’entrée de jeu jusqu’à l’orgasmique final Strike of the Beast (ce riff, doudieu), on a pas le temps de respirer. Exodus enchaîne les mandales plus vite que Mohammed Ali et Zetro a à peine le temps de brailler quelques trucs entre chaque titre pour les introduire que la joyeuse bande de ménestrels est déjà en train de tout casser. Setlist au top, donc, et zicos aussi.
Allez, soyons désagréables, parlons défauts. Euh... Ah si, j’ai : j’en aurais bien repris une p’tite cuillère de plus. Un quart d’heure de bonus n’aurait pas été de trop, quelques titres manquants à l’appel comme Cajun Hell, que j’adore ou inénarrable Bonded By Blood, dont l’absence dans cette setlist n’a encore moins de sens que la vie politique française de cette année 2024, c’est dire ! Mais j’ai vérifié : ils n’ont joué que ces quinze titres ce soir-là et je suis de ceux qui préfèrent un vrai concert enregistré du début à la fin certes plus court plutôt qu’un collage de pleins de dates. Et si vraiment on pinaille, on pourrait se demander si ce live ne manque pas de temps forts vraiment identifiables : le groupe étant en mode moissonneuse batteuse tout du long, difficile à trouver. M’enfin, entre The Toxic Waltz, le refrain presque mid-tempo de Like Father et les missiles issus de Bonded, ça va, y’a de quoi faire.
On a donc un sacré bon p’tit live, enregistré pile à la bonne époque, pile avec les bons musiciens et (presque) pile avec la bonne setlist. Il est donc évident que cette galette va rejoindre mon étagère. Cela dit... une édition deux disques, avec le Good Friendly Violent Fun en bonus aurait été des plus agréables, ce dernier étant compliqué à trouver neuf. M’enfin, hein, on va pas bouder notre plaisir. Après tout, comme dirait l’autre : "If you hit the floor, you can always crawl !"
Tracklist de British Disaster :
01. The Last Act Of Defiance 02. Fabulous Disaster 03. Til Death Do Us Part 04. Corruption 05. The Toxic Waltz 06. A Lesson In Violence 07. Chemi-Kill 08. Piranha 09. Like Father, Like Sun 10. Deliver Us To Evil 11. Parasite 12. And Then There Were None 13. Verbal Razors 14. Brain Dead 15. Strike Of The Beast