Artiste/Groupe:

Black Sabbath

CD:

Vol. 4

Date de sortie:

1972

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

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Nous sommes en 1972. Année de la sortie du quatrième album de Black Sabbath, sobrement intitulé Vol. 4. Et pourquoi un tel titre ? Tout simplement parce que le titre initial, Snowblind, à cause de ses références à la cocaïne, fut rejeté par la maison de disque. C'est la deuxième fois sur quatre albums que le titre prévu pour le disque doit changer au dernier moment, sur demande du label (le premier fut Paranoid, censé s'appeler War Pigs).
Si les deux albums précédents (Paranoid et Master of Reality) ont véritablement assis la réputation du groupe et défini le son Black Sabbath, ce Vol. 4 se veut plus aventureux et, de ce fait, est peut-être un peu plus difficile à appréhender que ses illustres aînés.

En effet, à l’écoute de certains morceaux de ce disque, on pourrait presque parler de Hard Rock progressif. Le groupe voulait en faire son album le plus varié et de ce côté, c’est réussi.
L'album démarre d'ailleurs sur un morceau assez étrange, qui porte finalement bien son nom, Wheels Of Confusion. Etrange car après les fameux Paranoid et Master of Reality, on ne s'attendait pas forcément à cela. En cette époque où le psychédélisme tourne à plein régime, on a bien l’impression que les quatre de Birmingham en ont attrapé des échantillons au passage et en ont saupoudré leur nouvel album. Si le morceau est tout de même construit sur un riff assez lourd, il subit plusieurs cassures de rythme assez inattendues. Au final, il s’agit tout de même d’un morceau assez magistral.
Le titre suivant, Tomorrow's Dream, construit sur un riff un peu plus gras, retombe dans des sonorités plus conventionnelles pour le groupe. Ozzy Osbourne montre qu’il est en grande forme, malgré son penchant déjà bien prononcé pour les substances illicites. Cela n'affecte pas sa créativité. Pas encore...
Après Planet Caravan et Solitude, Vol. 4 voit la troisième ballade du groupe, Changes qui, avec uniquement un piano et quelques orchestrations, nous plonge carrément dans le psychédélique, tout comme le petit instrumental qui suit, Fx, plutôt particulier.
Et le riff de la mort, celui qui scelle la marque de fabrique de Tony Iommi, c'est sur le morceau Supernaut qu'on le trouve. Encore un hymne pour le groupe. A l’instar du riff de Paranoid ou d’Iron Man, celui-ci est aussi passé à la postérité. Un titre repris par Ministry et plus récemment par Turisas de manière assez jubilatoire. Comme quoi, Black Sabbath a vraiment marqué des groupes de tous horizons. Snowblind, titre plus conventionnel aussi, est un morceau bien efficace, bien lourd et un de ceux qui va le plus marquer les esprits sur ce Vol. 4. A noter qu'une reprise absolument dantesque de ce titre a été faite par System Of A Down sur la compilation Tribute to Black Sabbath vol. 2. En tout cas, voilà encore deux morceaux avec une teinte légèrement psychédélique que l’on retrouvera plus marquée par la suite dans la carrière du groupe (sur Sabbath Bloody Sabbath, Technical Ecstasy et Never Say Die notamment).
On retrouve les accords bien heavy chers au groupe sur la fin de l’album avec Cornucopia, St Vitus Dance et surtout avec Under the Sun et son riff encore une fois monstrueux qui clôt ce quatrième épisode de la saga du Sab’. Une des compos les plus méchantes du groupe en attendant celles de Sabotage.

Album après album, Black Sabbath construisait sa légende. Quatre albums (en trois ans), quatre incontournables. Et la série n’était pas terminée car avec Sabbath Bloody Sabbath (1973) et Sabotage (1975), Black Sabbath allait définitivement marquer la musique Rock de son empreinte.
Aucun doute, à cette époque, le Heavy Metal, c’était Black Sabbath.

 

Tracklist de Vol. 4 :

01. Wheels Of Confusion
02. Tomorrows Dream
03. Changes
04. FX
(instrumental)
05. Supernaut
06. Snowblind
07. Cornucopia
08. Laguna Sunrise
09. St Vitus Dance
10. Under the Sun