Artiste/Groupe:

AC/DC

CD:

Live At River Plate

Date de sortie:

Novembre 2012

Label:

Columbia Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

ced12

Note:

16/20

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En plus de quarante années de carrière (et quel parcours !!), AC/DC n'a sorti que trois live et les deux premiers ont bien marqué leur époque. If You Want Blood restera le témoignage de l'ère Bon Scott et le double Live de 1992 aux allures de Best-Of déguisé s'était vendu par palettes entières (autre époque). Vingt ans plus tard, les boys remettent ça avec ce Live At River Plate qui, les fans de foot ne l'ignorent pas, stade situé dans la ville de Buenos Aires en Argentine. AC/DC suit un schéma très classique avec nouvel album, tournée mondiale et sortie d'un support de ladite tournée. Pour Ballbreaker et Stiff Upper Lip, seuls des DVD furent proposés, enregistrés respectivement à Madrid et Munich. Déjà que le mythique Donington près de Nottingham avait servi de lieu de captation pour le fameux double live, il était temps que les boys tentent un nouveau continent et l'Amérique du Sud, réputé pour son public "caliente", est plutôt un bon choix. On aurait préféré Paris ou Marseille bien sûr, mais il faut savoir partager.

Ce Live At River Plate vient en final d'une tournée colossale pour l'album Black Ice et AC/DC l'avait joué sans prise de risque côté setlist. Quelques nouveaux titres, service après-vente oblige, et du classique, le tout assuré avec un show de grande envergure comme AC/DC a toujours su faire. La tournée de Stiff Upper Lip (qui datait déjà de 2001 soit sept années avant la sortie de Black Ice, plus long break de l'histoire d'AC/DC) était plus aventureuse côté setlist mais on apprendra quelques années plus tard que Malcolm Young commençait à ressentir les premiers symptômes de sa maladie, ce qui peut expliquer une setlist ultra réglée.  

 

 

Pour ma part, je conserve un excellent souvenir de cette tournée de Black Ice, pas que l'album soit mémorable (il est bon et très AC/DC mais souffre de trop de titres à mon sens) mais les shows étaient fabuleux. Et ce Live At River Plate rend très bien hommage à cette tournée. Son surpuissant, groupe en pleine forme, on retrouve du AC/DC à son top, avec un retour à un son plus hard rock que la période plus bluesy de Stiff Upper Lip. Le public est très présent sur ce live, sans doute surboosté au niveau du mix ; car même si le public sud-américain a bonne réputation, AC/DC est aussi réputé pour jouer fort. Certains présents aux concerts de 2015 en ont gardé un souvenir un peu amer, d'ailleurs.

 

 

Que de bons souvenirs à l'écoute de ce live. L'intro hilarante avec ce train qui déraille dans une vidéo qui faisait bien monter la pression, un immense train ouvrant la scène en deux avec ce riff de guitare géniale de Rock N'Roll Train (seul morceau de Black Ice qui sera rejoué en 2015) avant qu'un très sec coup de caisse claire de Phil Rudd ne vienne déclencher une tornade dans la fosse. Et ce ne sont pas les Hell Ain't A Bad Place To Be et la mythique Back In Black qui faisaient redescendre la tension. La suite était une succession de hits, entrecoupés de trois autres nouveaux titres, dans un délire incroyable. Et tant pis si Thunderstruck n'a plus le même impact que sur le Live de 1992 ! Quel panard. AC/DC la joue toujours exhaustif en ne raccourcissant toujours pas le traditionnel strip tease d'Angus sur The Jack ce qui en mode audio paraît longuet. Hell's Bells résonne toujours comme un sublime hommage à Bon Scott et les cloches sonnent toujours la mi-show. La suite, une orgie de classiques, la très fédératrice You Shook Me All Night Long fonctionne toujours aussi bien, TNT et ses chœurs inquiétants reste un must et l'enchaînement Whole Lotta Rosie - Let There Be Rock toujours aussi jouissif avec ses solos infernaux et un Angus Young (définitivement guitariste et showman d'exception) tenant le public dans sa main. Le rappel, sans prise de risque, ce bon vieux Highway To Hell et bien sûr l'imparable For Those About To Rock (We Salute You) et son final en forme d'apothéose.

 

 

Rien de révolutionnaire pour qui connaît bien le groupe, AC/DC délivre ici ce qu'il sait faire et ce Live ne souffre pas outre mesure de la comparaison avec le Live de 1992 (à mon sens AC/DC à son zénith) ce qui démontre que même après quarante années de carrière, le groupe reste au top. C'est juste phénoménal, ça s'écoute toujours à merveille. On passera sur la pochette où on sent bien que les boys ne se prennent plus trop la tête sur l'aspect marketing. AC/DC a par sa musique vaincu le "Temps" dépassant les effets de mode dans une carrière fascinante d'intégrité et de cohérence musicale. Il m'arrive parfois de trouver dingue le fait d'avoir traversé les années 80 sans inclure de synthés dans sa musique ni de ballades, assurance carton commercial dans cette décennie. C'est un sacré gage d'honnêteté mais aussi une non-ouverture à leur environnement que j'ai toujours trouvé étonnante, comme si le groupe était plongé dans sa propre bulle artistique (ceci dit sans reproche tant leur musique est de qualité). Véritable madeleine de Proust hard rock , AC/DC a longtemps mené sa barque presque dans un espace-temps parallèle ressortant la même formule, les mêmes fringues à chaque nouveau cycle album - tournée. Et si le groupe a connu des hauts et des bas, je pense pouvoir affirmer que les fans absolus n'ont jamais été déçus par ce que sortaient les boys. Aussi, AC/DC est peut-être le seul groupe à ne s'être jamais compromis à un quelconque moment de sa carrière. Chacun le sait, la maladie a fini par rattraper ce génial (et sous-estimé) guitariste qu'est Malcolm Young (écoutez-moi la guitare rythmique de Malcolm sur For Those …, c'est juste parfait). Phil Rudd sera (temporairement ?) écarté pour inconduite (avec le retour du phénoménal Chris Slade qui avait un temps joué avec David Gilmour, la grande classe) puis les problèmes d'audition de Brian Johnson et le dépannage baroque (et plutôt satisfaisant artistiquement) d'Axl Rose avant la retraite du aussi groovy que discret Cliff Williams. Il y aura peut-être (ou pas) un dernier baroud d'honneur. Ce ne serait alors que du bonus. AC/DC est et restera l'un des plus grands groupes de rock n'roll de tous les temps, à écouter, réécouter. AC/DC ou le génie de la simplicité. Intemporel.

 

 

Tracklist de Live At River Plate :

01. Rock N'Roll Train
02. Hell Ain't A Bad Place To Be
03. Back In Black
04. Big JAck
05. Dirty Deeds Done Dirt Cheap
06. Shot Down In Flames
07. Thunderstruck
08. Black Ice
09. The Jack
10. Hells Bells
11. Shoot To Thrill
12. War Machine
13. Dog Eat Dog
14. You Shook Me All Night Long
15. T.N.T
16. Whole Lotta Rosie
17. Let The Be Rock
18. Highway To Hell
19. For Those About To Rock (We Salute You)

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