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Raismes Fest 2012
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L I V E R E P O R T
Le samedi 8 septembre 2012 s’est tenue la quatorzième édition du Raismes Fest, de retour après une annulation en 2011. L’affiche propose quelques vétérans du Hard Rock ou du Heavy Metal comme Pretty Maids et Girlschool, ainsi que quelques sensations plus récentes de la scène britannique comme The Answer ou Voodoo Six. Les organisateurs n’ont pas oublié les amateurs de musique un peu plus brutale et ont donc invité Napalm Death et Melechesh. En plus de cela, bon nombre de groupes régionaux, nationaux ou d’un pays voisin (la Belgique, l’Espagne) sont présents. Franchement, n’y a-t-il pas de quoi se réjouir ? Bien sûr que si. D’autant plus que le site est à échelle humaine et ne manque pas de charme (joli parc avec quelques arbres bienvenus en cette journée ensoleillée), que de nombreux stands nous proposent une large sélection de CD, vinyles, DVD, T-shirts… et que le temps est (comme vous l’aviez compris) absolument magnifique ! Fifi et moi-même nous y sommes retrouvés en début d’après-midi et allons vous proposer un petit compte-rendu de cette belle journée.
* Scène « Découverte » : Tyson Boogie (Fifi). Le festival est démarré lorsque j'arrive dans l'enceinte du Raismes Fest, quatre formations (Beating Mosquito, Irminsul, Dead'N'Crazy et Max Pie) ont malheureusement été zappées, mais je suis immédiatement attiré par celle qui joue. J'approche et découvre Tyson Boogie, groupe lillois proposant un Hard Rock particulièrement efficace qui va me procurer le premier plaisir de la journée. A la fin de cette prestation, plusieurs constatations : un, c'est un combo à la pêche communicative ; deux, les influences sont présentes mais parfaitement digérées, je citerai AC/DC, Motörhead, voire Rose Tattoo ; trois, le chanteur a quelques intonations à la Udo Dirkschneider, que je trouve bien en adéquation avec la musique pratiquée et quatre... l'achat de leur album pourrait peut-être bien se profiler à l'horizon !
* Grande Scène : Voodoo Six (Blaster). Puis c’est au tour de Voodoo Six d’investir la scène principale. Ce groupe de Hard Rock repéré par un certain Steve Harris, et dont l’album Fluke? avait attiré notre attention est servi par un gros son, très puissant, mais trop fort. Le dernier album est évidemment à l’honneur. Il ouvre le set avec Like The Others Did et le ferme avec Long Way From Home. Entre-temps, on aura eu le droit à Falling Knives, Take Aim, Take The Blame et même une nouvelle chanson nommée Sink or Swim. La prestation est énergique. Les musiciens occupent bien l’espace, mention spéciale au guitariste Chris Jones et au bassiste Tony Newton qui se démènent avec panache. L’autre guitariste, Matt Pearce, est plus cool, bouge un peu moins, caché derrière ses lunettes de soleil… absolument pas superflues puisque les Voodoo Six ont le soleil pile en face d’eux pendant les quarante minutes de leur show. C’est autre chose que les feux des projecteurs, c’est sûr… Le chanteur Luke Purdie est bon et sa prestation ne déçoit pas même s’il ne s’agit pas du frontman le plus énergique de la création. Un minimum de communication est assuré (en même temps, le set est court, il faut privilégier la musique) et Luke tente même le traditionnel partage de la foule en deux camps pour savoir qui crie le plus fort. Oui, ça marche toujours mais cela aurait été encore plus probant avec un public plus nombreux. Espérons que les Voodoo Six auront prochainement l’occasion de montrer de quoi ils sont capables face à une foule plus consistante, ils le méritent amplement. Vivement le prochain album (qui devrait sortir d’ici quelques mois). Setlist Voodoo Six : 01. Like The Others Did
* Scène « Découverte » : The Long Escape (Fifi). Place au Rock/Metal de The Long Escape, qui varie les plaisirs puisqu'il arpente les contrées progressives, rock voire pop, avec quelques touches agressives. Malgré le fait que j'apprécie le mélange des genres, j'avoue avoir été peu convaincu par la prestation du combo parisien, ayant été peu touché par la musique et la prestation scénique. Je souhaite néanmoins découvrir la formation sur album, à tête reposée, histoire de me faire une idée plus précise.
* Grande Scène : 77 (Fifi). Je n'avais jamais écouté un seul titre des Espagnols de 77 et à la fin de la première composition du concert, l'évidence était déjà là : le groupe pratique un Hard Rock totalement inspiré par AC/DC époque Bon Scott. Les attitudes des musiciens, la voix du chanteur (intégralement « Scottienne ») la musique en elle-même... tout est AC/DC... à l'instar des Australiens d'Airbourne ! Mais ce qui fait qu'on ne tourne pas les talons en se disant que plutôt d'écouter un clone, autant écouter l'original, c'est cette monumentale énergie (comme Airbourne) déployée sur scène, qui rend le groupe attachant et fait qu'on apprécie finalement cette formation qui assure franchement, et ce à tous les niveaux !
* Scène « Découverte » : T.A.N.K. (Fifi). Le combo parisien pratique un Thrash/Death Metal qui rappellera parfois les groupes s'étant orientés vers une modernisation de ce style (qui ne me convient pas vraiment, je le reconnais), tels Soilwork ou In Flames. Mais la formation tire son épingle du jeu de par la pêche déployée, son chanteur/hurleur charismatique, des musiciens efficaces et une certaine variété dans la musique, privilégiant la puissante et l’agressivité, évitant des apports mélodiques tournant en rond. Le premier titre ne m'avait pas franchement attiré mais la suite me rassura totalement quant à la tendance à prendre une certaine distance avec un Death Moderne souvent insipide car totalement prévisible.
* Grande Scène : Melechesh (Fifi). Melechesh est un combo qui a un gros capital sympathie pour votre serviteur. J'apprécie son Metal Extrême puissant, teinté de sonorités orientales du plus bel effet. La claque prise avec son dernier opus, The Epigenesis, me conforta dans le plaisir de découvrir ce groupe à Raismes. Verdict ? Melechesh délivre une prestation solide (je n'en suis franchement pas surpris), avec un Ashmedi impeccable en chef d'orchestre de la formation. C'est puissant, agressif, les titres s'enchaînent sans temps morts, nous laissant finalement sur les rotules après avoir asséné cette petite claque ! Juste une petite réflexion : je pense que la musique de Melechesh doit avoir un impact plus important en salle (donc dans le noir) ou en plein air, le soir tombé. Bon, ceci dit, le soleil ne m'a pas empêché d'apprécier sans réserve le spectacle ! Setlist Melechesh :
* Scène Découverte » : Superscream (Blaster). Une petite crainte m'envahit au début du set de Superscream, la première compo un peu alambiquée, pas très percutante et servie par une ligne de chant que je ne trouve pas des plus accrocheuses, me laisse un peu froid. Le son n'est pas excellent (notamment au niveau de la batterie). Cependant, au fur et à mesure que le groupe aligne ses compos, il marque des points. La musique devient plus accrocheuse, percutante... efficace. Superscream, mélangeant les styles, les ambiances et les influences, nous gratifiera même de quelques titres bien metal et rapides comme, par exemple, Metal Sickness. Au final, malgré un démarrage qui m'a laissé dubitatif, j'ai passé un moment agréable (à défaut d'être inoubliable) en compagnie de Superscream.
* Grande Scène : The Answer (Blaster). Quand je m’approche de la scène sur laquelle The Answer débute son concert, je ne soupçonne pas encore que je suis sur le point de me prendre une sacrée claque. Je connais bien la musique des Irlandais mais je ne les ai encore jamais vus sur scène. Et bien, la réputation (excellente) qui les précède est absolument justifiée. Le groupe joue fort et serré, il est sympathique (mon compère Fifi utilisera même le qualificatif « attachant ») et surtout, la prestation de Cormac est stupéfiante ! Waouh ! Voilà quelqu’un qui ne ménage aucun effort sur scène. Et encore, « effort » ne me semble pas être le mot juste. Ce gars-là vit sa musique. Il est complètement habité, comme possédé. Toujours en mouvement, comme en transe, il livre un show halluciné et intense. Aujourd’hui, l’album Rise est à l’honneur (avec pas moins de cinq chansons issues de ce disque). Mais les Irlandais n’en oublient pas pour autant leurs deux autres productions, elles sont juste un peu moins représentées que leur premier essai (le meilleur, de l’avis de beaucoup). Parmi les moments forts, on se souviendra de Preachin’, sur laquelle Cormac descendit de scène et vint s’installer au beau milieu de la fosse, demandant au public de s’agenouiller avec lui. Sur Memphis Water, le frontman nous annonça qu'il nous rejoindrait avec plaisir après leur set pour boire du whisky avec nous. Des promesses, toujours des promesses... Que dire d’autre ? Que la section rythmique ne fut pas en reste ? Micky à la basse et James le batteur font dans le sans faute et forment une paire solide, carrée et percutante. Paul, à la guitare, s’en donne à cœur joie également : maîtrise et feeling sont de la partie. Les soixante-dix minutes de concert passent comme une lettre à la poste, on ne s'ennuie pas une seconde et la conclusion, Waste Your Tears, sur laquelle Cormac fait chanter le public, est impeccable. Excellent concert ! Voilà un groupe à ne pas manquer l'année prochaine, quand le quatrième aura vu le jour. Setlist The Answer :
* Scène « Découverte » : Fluxious (Fifi). Fluxious, Fluxious, ce nom me dit quelque chose... Une formation pratiquant un Jazz Metal teinté de Pop et de Rock accrocheur et parfaitement interprété, une chanteuse avec un pêche d'enfer (et qui tient la scène à la perfection), ça me dit quelque chose... bon sang, mais c'est bien sûr... je possède leur album (Why So Serious, 2011) ! Franchement, je l'avais bien apprécié... tout comme ce concert qui a tendance à mettre de bonne humeur !
* Grande Scène : Napalm Death (Fifi). Même si j'apprécie Napalm Death... mais plutôt à dose moyenne... je dois reconnaître que le fait de savoir qu'il y en avait pour 1h15 de Death/Grindcore atomique, ça m'a paru un peu beaucoup ! Bon, sincèrement, après le concert, je suis obligé de revoir ma copie. Non, ce n'était pas tant que ça finalement, ça a même passé vite ! Barney a une présence phénoménale, il est à fond les manettes, intenable, toujours en mouvement, sa tête bouge perpétuellement... ce qui ne l'empêche pas d'être très sympa et communicatif avec le public... la classe quoi ! La section instrumentale n'est pas en reste... à fond les manettes je vous dis, le groupe dans son intégralité est dans une forme olympique, salué par les incontournables pogos qui se forment ! Setlist Napalm Death :
* Scène « Découverte » : Holophonics (Fifi). Découverte bien sympa pour moi que ce combo en provenance d'Isère. Nous sommes évidemment à des années-lumières de Napalm Death mais ce groupe a quelque chose qui m'a immédiatement interpellé. Son Rock/Metal Mélodique, accrocheur, plaisant, aux refrains catchy, est peut-être bien annonciateur pour moi d'un passage chez le disquaire ! Un groupe qui a la pêche, de la puissance, et qui délivra une belle prestation.
* Grande Scène : Girlschool (Fifi).
Ah Girlschool... Quel plaisir de voir enfin sur scène ces grandes dames du Hard/Heavy, originaires de Grande-Bretagne, mises sur orbite par un certain Lemmy Kilmister et qui ont sorti de chouettes albums depuis le début de leur carrière, caractérisés par une pêche communicative. Le hit des hits au sein de leur belle discographie est sans aucun doute le petit bijou Hit And Run (d'ailleurs réenregistré sous le nom Hit And Run Revisited en 2011).
Et la prestation scénique dans tout ça ? Et bien chers amis, c'est exactement ce que je présentais avant le concert : de l'énergie de bout en bout, du plaisir à être sur scène (ça se ressent fortement), des compos qui font bouger l'assistance avec, naturellement, l'intégralité des tubes du groupe (Hit And Run, The Hunter, Emergency...), une qualité d'interprétation irréprochable (soli ravageurs de Jackie Chambers, jeu percutant de Denise Dufort, vocaux nickels de Enid William s et Kim McAuliffe) et une bonne humeur particulièrement plaisante, notamment symbolisée par Enid, continuellement souriante et en mouvement, qui communique fréquemment avec le public.
Bref, ce fut un grand moment passé en compagnie de Girlschool, une prestation remarquable face à un public totalement conquis, sous le charme de ces quatre artistes qui nous ont fait vibrer durant soixante-quinze minutes !
16. Take It All Away
* Scène « Découverte » : Rozz (Fifi).
Super d'être la tête d'affiche de cette scène... mais pas évident de jouer juste avant la tête d'affiche du festival, j'ai nommé Pretty Maids ! Et oui, que fait le public qui veut voir les Danois de près ? Il se masse assez tôt devant la scène (idem pour votre serviteur... qui observe tout de même de loin le concert, après avoir passé un peu de temps devant la scène découverte tout de même), alors que le groupe de la « petite » scène est en train de jouer ! Que dire de Rozz (que je ne connaissais pas avant le concert) ? Le Heavy Metal des Valenciennois (dont le line-up est très renouvelé) est joué avec conviction mais peine à me convaincre, notamment en raison d'un son problématique. On notera la présence d'une choriste, qu'on entendra malheureusement peu. En définitive, j'avoue avoir moyennement accroché... à découvrir plus spécifiquement sur album pour ma part.
Un truc très appréciable lors de ce festival : c’est que les organisateurs et d’autres personnes (dont beaucoup de bénévoles) travaillant au Raismes Fest annoncent les groupes avant que ceux-ci montent sur scène. Ces petites introductions sont devenues rares de nos jours et force est de constater qu’elles sont bien sympas. Un autre petit mot sur le personnel : souriant, cool… très agréable. On sent les passionnés.
* Grande scène : Pretty Maids (Blaster). Avant que Pretty Maids n’investisse la scène principale, l’équipe du Raismes Fest (enfin, une partie de l’équipe) vint remercier le public et nous demanda d’acclamer les Danois comme il se doit. Pourquoi se faire prier ? D’autant plus que le show à venir allait être tout simplement excellent.
Le groupe attaque avec les deux premiers titres de leur dernier album en date : Pandemonium et I.N.V.U. Bon son, très bon light show, présence scénique incontestable… tout y est. Ronnie Atkins semble bien en voix. En fait, il livre une prestation conforme à celle du live It Comes Alive sorti il y a quelques mois de cela. Tout le groupe est là, sauf le claviériste Morten Sandager retenu en Suisse pour des problèmes de santé. Les points forts de Pretty Maids : une setlist équilibrée où se succèdent les classiques, à quelques exceptions ou manques près. Un frontman performant qui sollicite régulièrement le public, une guitare énorme (les riffs et soli de Ken Hammer sont un régal)… mais Pretty Maids, c’est aussi un batteur. Oui, Allan Tschicaja est un sacré personnage. Quelle énergie ! Ce monsieur est toujours « à fond » ! Qu’il joue un morceau rapide comme Destination Paradise, un titre plus mid-tempo comme Wake Up To The Real World ou une ballade comme Walk Away, ça ne change rien, il y va avec le même entrain, la même pêche, à coups de baguettes, de bras levés, et avec une banane omniprésente. Il s’éclate et son plaisir est communicatif. Si les compos hard rock entraînantes parsèment la setlist, les chansons plus heavy et percutantes son loin d’être absentes. Ainsi, on se régale en se prenant du Back To Back, du Rock The House, une dose de Yellow Rain ou encore une Future World (jouée en rappel) explosive. Il n’y a pas à dire, les vétérans assurent ! Petit moment de solitude tout de même avec Please Don’t Leave Me : quand Ronnie demanda au public de chanter le refrain, ce dernier se fit très discret. Bizarre… Paroles oubliées ? Fatigue ? Prise de conscience soudaine quant à la pertinence discutable de la présence d’une telle chanson dans la setlist ? En tout cas, ce petit incident mis à part, le concert fut de grande qualité et la réaction du public très enthousiaste et chaleureuse. D'ailleurs, le concert se termina avec le classique Red Hot & Heavy, rallongé pour l'occasion (avec un petit passage de Smoke On The Water) et toujours aussi imparable. Setlist Pretty Maids :
Voilà, il est environ minuit quinze, nous sortons de l'enceinte, les yeux et les oreilles plein de bons souvenirs ! Cette édition du Raismes Fest (qui, nous le souhaitons, en appellera bien d'autres) fut pleinement réussie, avec des groupes impliqués et sympa, une météo idéale pour un festival en plein air, une ambiance agréable, un cadre plaisant, des stands nombreux et bien fournis, sans oublier les indispensables lieux de restauration.
Bravo et merci aux organisateurs pour cette inoubliable journée et tous nos remerciements à Roger Wessier de Base Prod pour les accréditations et les possibilités d'interview !
A l'année prochaine !
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