Accept

Date

18 Janvier 2011

Lieu

Paris - Elysée Montmartre

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Accept is back !! L'album Blood Of The Nations semble bien avoir fait l'unanimité en 2010, signant ainsi la réapparition inespérée d'une des plus grandes légendes du Heavy Metal des 80's. Après ce retour triomphal sur disque, le quintet teuton allait devoir démontrer qu'il n'avait rien perdu de son savoir-faire et de son efficacité sur scène. Un petit passage à l'Elysée Montmartre en ce mois de janvier 2011, avec les jeunes Suédois de Steelwing en guise d'apéritif, allait donc se charger de remettre les pendules à l'heure... enfin, à l'heure des années 80 surtout.

En effet, dire que Steelwing s'inspire largement de groupes de la New Wave Of British Heavy Metal (Iron Maiden en tête) relève de l'euphémisme. J'avais déjà eu le plaisir (relatif) de découvrir ces messieurs dans cette même salle, en première partie de Blind Guardian au mois de septembre dernier... J'avais été moyennement convaincu à l'époque, et je reste sur ma position. On ne reviendra pas sur l'enthousiasme et l'énergie déployés par les Suédois... ils sont indiscutables. L'ensemble s'écoute bien, on pense à Iron Maiden toutes les deux minutes (un riff, une mélodie, un break ici ou là...), les musiciens vont jusqu'à adopter le style vestimentaire de l'époque, tout cela est globalement assez bien fichu, gentiment rétro, et fun... mais pas renversant pour autant. Peut-être suis-je un peu blasé, ou imperméable à Steelwing, mais j'ai du mal à comprendre ce que ce groupe a de si génial (je me réfère au buzz qui semble précédé ces Suédois). Au bout de quelques titres, je finis par me lasser, et le chanteur (tout à fait capable, soit dit en passant) m'agace un peu... Je tâcherai tout de même de jeter une oreille sur leur album un de ces jours pour y voir plus clair. Reconnaissons leur tout de même un entrain certain et des références indiscutables. Le métalleux parisien, qui s'est déplacé ce soir-là, a eu l'occasion de headbanger et de faire un voyage dans le passé d'une petite trentaine d'années, et ce n'est sans doute déjà pas si mal. Cela dit, quelques instants plus tard, les choses sérieuses allaient véritablement commencer. 

 

Les Allemands investissent la scène de l'Elysée Montmartre, armés des intentions les plus métalliques qui soient, et entament leur set avec l'excellente Teutonic Terror extraite de leur nouvel album. Très bon choix pour ouvrir le show, la présence d'un titre de Blood Of The Nations si tôt dans la soirée prouve que Wolf et ses compères sont fiers de leur dernier opus (ils auraient tort de se priver), et qu'ils n'ont pas l'intention de capitaliser uniquement sur les classiques du passé. La confirmation de cet état d'esprit ne se fait pas attendre longtemps car la deuxième chanson de la soirée n'est autre que Bucket Full Of Hate ! Les nouveaux morceaux passent sans problème l'épreuve de la scène et se révèlent d'une efficacité incontestable.
Le son est massif, et le groupe gère sa prestation avec force et détermination. Il aurait été étonnant qu'avec plus de trois décennies d'expérience, ces vétérans du Metal ne connaissent toujours pas leur métier ! Sans aucune transition, introduction ou temps mort, le groupe enchaîne les morceaux sans laisser le temps au public de respirer, et balance une petite triplette de classiques (Starlight, Breaker, Lovechild) qui met tout le monde d'accord... et à genoux ! 

 

Puis il est l'heure de se tourner à nouveau vers le dernier opus avec New World Comin' qui passe tout aussi bien que les autres extraits de cet album. A ce moment du show, les Allemands décident de faire la part belle aux classiques du début des années 80 en piochant dans des albums que beaucoup considèrent comme les meilleurs jamais sortis par le groupe: les fameux Breaker, Restless And Wild ou encore Metal Heart. C'est donc avec une mine réjouie que l'assistance se prend en pleine face une succession de salves hargneuses et dévastatrices comme Restless And Wild, Son Of A Bitch, Demon's Night, Metal Heart ou Neon Nights.
La première heure de concert vient de passer et on peut déjà faire quelques constats. D'abord, Mark Tornillo est impeccable. L'homme à qui incombe la lourde tâche de succéder au charismatique Udo s'en tire avec les honneurs. On le sent totalement à l'aise et à sa place au sein de la troupe d'élites du Metal qu'est Accept. Il a une vraie présence, sa voix est puissante et sa prestation ne déçoit pas, que ce soit sur les nouveaux titres (qu'il interprète aussi bien que sur album) ou sur les classiques jadis emmenés par Mr. Dirkschneider

Autre constat: Accept est une machine de guerre parfaitement rodée, efficace et meurtrière. Soit, c'est globalement la réputation que nos chers Allemands ont toujours eu, mais j'ai enfin pu constater à quel point celle-ci n'était pas usurpée (oui, c'était ma première fois...).
Le groupe joue fort (les oreilles bourdonnaient légèrement vers la fin de la soirée...) et carré. Le son est énorme et les musiciens sont d'une précision chirurgicale. Leur Heavy Metal bien trempé fait l'effet d'un véritable bulldozer dont on aurait malencontreusement oublié de vérifier les freins. D'autant plus que tout est fait pour ne laisser aucun répit au spectateur... On remarquera notamment à quel point le groupe enchaîne les titres sans prendre le temps de parler à son public, comme pour mieux l'assommer. Sérieusement, je n'ai jamais vu ça. Ils ont probablement suivis, avec une remarquable assiduité, les cours dispensés par les experts de la "Dave Mustaine School Of Communication" (si vous avez déjà vu Megadeth en concert, vous savez très bien que le leader rouquin ne s'aventure guère au-delà des quelques "Thank you!", "The next song is..." et "Goodbye!" de rigueur). En deux bonnes heures de concert, nous avons eu le droit à quelques "Thank You", un ou deux brefs "This song is from our new album..." et... c'est à peu près tout. Même pas un petit "Bonsoir Paris", "Laissez-nous vous présenter notre nouveau chanteur..." ou autres interventions plus ou moins judicieuses.
Donc non, les gars d'Accept ne sont vraiment pas là pour parler, ils ne sont pas venus raconter leur vie ou sortir des banalités comme "Vous êtes numéro un"... Ce sont de vraies machines et ils se sont déplacés pour faire parler les guitares, et nous abreuver de Metal ! Et ils ne se ménagent pas, les bougres... Même pas une petite ballade, un solo de guitare ou de batterie histoire de faire un petit break... non. Un concert avec ces guerriers du Heavy, c'est de la musique en continu, sans aucune interruption ou concession ! C'est plutôt rare, et donc forcément remarquable. 

Revenons au contenu musical du show. Dans la deuxième partie de la soirée, les classiques continuent d'affluer (Princess Of The Dawn sur laquelle le public participe de bien belle façon, la très rock'n'roll Burning juste avant le rappel...), mais le groupe n'oublie cependant pas d'aller chercher quelques titres dans des albums un peu moins référentiels comme Russian Roulette avec l'énergique Aiming High dont le refrain fait immanquablement penser à celui de Ride The Sky d'Helloween ("Aiming High ! Aiming High !" Même mélodie...), ou Objection Overruled avec la sympathique Bulletproof au refrain si AC/DCien. Sur ce morceau, Wolf Hoffman et Peter Baltes se sont livrés à un joli duel guitare/basse qui fut tout sauf ennuyeux. D'autres musiciens feraient bien de s'en inspirer plutôt que de nous balancer des soli longuets et sans intérêt.
Autres remarques: le light-show est excellent et les photographes s'en donnent à coeur joie ! Ce concert est décidément pourvu de bien des qualités. L'ambiance est chaleureuse, et le public se montre moins statique qu'au concert d'Helloween qui avait eu lieu au même endroit, exactement une semaine auparavant.   

Après dix-huit titres enchaînés sans temps morts, nos valeureux Teutons prennent une petite pause bien méritée, et reviennent au bout de quelques minutes pour nous servir un rappel pas franchement mollasson, puisqu'il commence par un Fast As A Shark bien furieux. Excellent ! Puis c'est au tour de Pandemic de pointer le bout de son nez, avant de laisser place au dernier titre de la soirée, le mythique Balls To The Wall. Quand on fait le bilan, il est clair que niveau setlist on ne s'est pas fichu de nous !
Conclusion: deux bonnes heures après le début du concert, on ressort un peu étourdi de la décharge métallique qu'on vient de se prendre. Maintenant je le sais, un show d'Accept, c'est un tank qui vous passe et vous repasse dessus... pendant deux heures ! Au final, rien à reprocher au groupe. Les classiques furent de la partie, le nouvel album fut bien représenté, le nouveau chanteur assure un maximum, tout comme le reste du groupe qui possède une bien belle énergie ! Voilà, la messe est dite, Accept est bel et bien de retour et le groupe doit être pris au sérieux. Un dernier bon point avant de se quitter: peu de temps après la fin du concert, les musiciens sont revenus dans la salle, pour s'installer derrière le stand de marchandises et rencontrer leurs fans. Ils se sont prêtés au jeu des dédicaces et photos avec le sourire et pendant un bon moment... ce qui leur a, au passage, enfin permis de décrocher quelques mots.

   

Setlist :

1. Teutonic Terror
2. Bucket Full Of Hate
3. Starlight
4. Lovechild
5. Breaker
6. New World Comin'
7. Restless And Wild
8. Son Of A Bitch
9. Demon's Night
10. Metal Heart
11. Neon Nights
12. Bulletproof
13. Losers And Winners
14. Aiming High
15. Princess Of The Dawn
16. Up To The Limit
17. No Shelter
18. Burning
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19. Fast As A Shark
20. Pandemic
21. Balls To The Wall

 

 

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