Groupe:

Orphaned Land + Subterranean Masquerade

Date:

11 Avril 2019

Lieu:

Vaureal

Chroniqueur:

Blaster Of Muppets

Orphaned Land aime la France... et la France le lui rend bien. Le très bon Unsung Prophets And Dead Messiahs est sorti en janvier 2018 et depuis, c'est déjà la troisième fois que le groupe vient nous rendre visite. Pour ne parler que de Paris et ses environs, ces Israéliens étaient venus dès le mois de février de l'année dernière pour nous présenter leur nouvel opus et nous avions eu le plaisir d'aller les voir au Festival des Cultures Juives quatre mois plus tard... Une année ne s'est pas écoulée que les revoilà déjà pour plusieurs dates françaises dont une en région Parisienne, au fameux Forum de Vauréal. Alors, on y va ou est-ce que ça commence à bien faire ? Première option évidemment ! 

Deux formations ouvrent pour Orphaned Land sur cette tournée : System House 33 et Subterranean Masquerade. J'ai loupé le premier mais suis ravi d'avoir découvert le second (je n'avais jamais écouté ce groupe auparavant).

Subterranean Masquerade, c'est six musiciens sur scène... et c'est la fête. Le metal progressif aux accents orientaux prononcés, qu'on peut parfois rapprocher de celui joué par Orphaned Land, est joué avec entrain et conviction. Musicalement, c'est plutôt carré... même si scéniquement, les gars n'arrêtent pas de bouger, se croiser, échanger leurs places, danser... donnant une impression de joyeux bordel ! Celui qui se donne le plus est sans conteste le chanteur, Davidavi Dolev. Le bougre donne tout ce qu'il a et ne prend pas son rôle de frontman à la légère. On en connaît des gars qui mouillent la chemise... mais lui joue carrément dans une autre catégorie, il ne recule devant rien pour se mettre le public dans la poche... et ça marche ! Il danse comme un fou furieux (imaginez un fan de Michael Jackson pratiquant les arts martiaux sous cocaïne), saute, monte sur les retours, harangue la foule, nous fait chanter, descend au cœur de la fosse, monte sur un escabeau au beau milieu de la foule... Bref, vous l'avez compris, ce frontman aux allures de sympathique diablotin donne tout... et le public le lui rend bien. 


Musicalement, on voyage. Le combo mèle différentes influences et propose une partition riche mixant des sons européenns et orientaux... Les titres sont riches, changeants, bardés de mélodies galvanisantes, de chœurs et même de quelques vocalises plus extrêmes histoire de bien diversifier le propos. Pour aider au dépaysement, le groupe n'a pas hésité à faire brûler de l'encens... Olfactivement parlant, voilà une expérience assez rare. Ca change de l'odeur de bière ou de transpiration du voisin. 

Tout le monde semble s'éclater... j'ai rarement vu une première partie faire un tel show... On pourrait presque se dire qu'ils vont finir par voler la vedette à la tête d'affiche. En plus de cela, Dolev tente quelques mots en français pour tisser des liens encore plus forts avec l'audience, chose qu'il mènera à bien grâce à un mot répété maintes fois dans la soirée : "saucisson" ! Quand le groupe quitte enfin la scène, c'est sans surprise que la foule hilare gueule une dernière fois "saucisson" en guise d'au revoir. Voilà encore quelque chose auquel on n'assiste pas tous les jours. Vous l'avez compris, ce show on ne peut plus festif nous a fait passer un très bon moment. Un groupe à revoir, assurément. 


Setlist Subterranean Masquerade :

01. Specter
02. Reliving The Feeling
03. Place For Fairytales
04. Nomad
05. Kippur
06. As You Are
07. Hymn Of The Vagabond

 


Après la pause réglementaire, c'est au tour d'Orphaned Land de venir nous régaler. Et les Israéliens font, eux aussi, dans le festif... mais dans un festif plus apaisé ou tranquille, moins fou-fou que celui du groupe de première partie. L'accueil réservé par les fans est très chaleureux et on retrouve ce public fervent qui chante, scande ou tape dans ses mains en rythme pour accompagner le groupe... face à une formation dont la plupart des membres sont très souriants ou dégagent, sans trop d'esbrouffe et avec une certaine humilité, quelques chose de très positif. On apprécie toujours le charisme simple de Kobi Fahri, l'attitude très metal du bassiste Uri Zelcha (qui brandit régulièrement son instrument vers le ciel, prend des poses plus belliqueuses et fait du headbanging à s'en détacher les cheveux) ou le jeu de batterie bien dynamique de Matan Schmuely qui s'éclate toujours autant et n'a pas mal attiré les regards vu ses qualités de showman. 


Quels changements depuis la dernière fois ? En vérité, il y en a peu. La setlist est à peu près la même que la dernière fois mais plus courte (le show donné au Festival des Cultures Juives avait duré pas loin de deux heures, là on est revenu sur un set plus classique de quatre-vingt-dix minutes), et on retrouve l'écran qui diffuse des images, animations ou clips du groupe en arrière plan. Par contre, il y a ce soir un sixième membre sur scène : une jeune claviériste accompagne le groupe et c'est une très bonne chose. Déjà parce que c'est quand même plus sympa d'avoir quelqu'un qui joue vraiment du clavier plutôt que de se contenter de samples balancés par je ne sais quel ordinateur... et ensuite parce qu'une petite touche de féminité, ça ne se refuse pas. Rien de graveleux dans mes propos, ne commencez pas à me jeter des pierres, non mais...

A part ça, comme dit plus haut, on retrouve beaucoup de chansons récentes déjà jouées l'année dernière... mais le plaisir est toujours là car il faut reconnaître que ces titres bien choisis passent toujours aussi bien sur scène. J'aime vraiment beaucoup le dernier album du groupe (beaucoup plus que le précédent qui m'avait quelque peu déçu) et me rends compte encore une fois à quel point il est réussi quand j'entends des titres comme The Cave, Like Orpheus ou We Do Not Resist... qui font tous mouche. L'ambiance est toujours très chaleureuse lors d'un concert d'Orphaned Land... mais elle l'est encore plus quand le groupe ressort quelques vieux titres comme The Kiss Of Babylon, Ocean Land ou Birth Of The Three (qui nous rappellent que Mabool, c'était quand même pas n'importe quel disque). D'autres compos plus récentes comme l'excellente All Is One ou Sapari sont également extrêmement bien accueillies par un public visiblement ravi. Sur In Thy Neverending Way, dernier morceau avant le rappel, Kobi Fahri, tout fier d'être papa depuis peu, nous fait tous chanter le nom de sa petite fille Leila

Le son est bon, la musique est de grande qualité, la bonne humeur règne, il y a une vraie communion entre le combo et ses fans... C'est un beau moment. Et bien sûr, on ne passera pas à côté du message de paix ou de réconciliation que le groupe porte toujours en lui, que ce soit à travers ses chansons (Brother, Let The Truce Be Known entre autres) ou ses interactions avec les fans... D'ailleurs, au moment ou Kobi demande s'il y a des musulmans dans la salle, trois hommes lèvent la main et crient que parmi eux se trouvent deux Syriens et un Israélien... un message d'espoir qui ravit le frontman. 


Encore une belle soirée en compagnie de ce groupe attachant... et toujours proche de son public puisqu'à la fin du concert, les membres d'Orphaned Land n'hésiteront pas - comme ils le font à chaque fois - à venir discuter avec leurs fans dans la salle.

Setlist Orphaned Land :

01. The Cave
02. All Is One
03. Baraka
04. The Kiss Of Babylon
05. Ocean Land
06. Like Orpheus
07. We Do Not Resist
08. Brother
09. Let The Truce Be Known
10. Birth Of The Three
11. In Propaganda
12. All Knowing Eye
13. Sapari
14. In Thy Neverending Way
-----------------------------------
15. Norra El Norra
16. Ornaments Of Gold

Venez donc discuter de ce live report sur notre forum !