C H R O N I Q U E

Si une chose est sûre, c'est qu'il y a du génie chez la famille Roth et cet album de Monsieur Zeno Roth, le frère d'Uli Jon, ne va pas dire le contraire.

Après des années d'absence, revoilà l'ultime groupe de hard FM Zeno avec un nouvel album "Runway To The Gods".

C'est un "Fanfares Of Love" de folie qui ouvre ce nouvel opus. Dans un registre FM ultra-accrocheur digne de la période Eclipse d'Yngwie Malmsteen, Zeno nous offre un morceau FM d'anthologie bien speed sur lequel ses parties de guitare sont absolument déroutantes. Avec un toucher et un feeling redoutable, Zeno balance les sweepings dans un style néo-classique malmsteenien ou plutôt dans le style de la famille Roth. Le toucher ainsi que la façon de composer rappellent étrangement le frangin.

Le plus calme "Climb The Sky" au mid-tempo enchaine sur un style FM bien démodé tel qu'on l'entendait dans les années 80. Même si ça n'a rien de bien nouveau, c'est excellent et cela ravira les nostalgiques de Fair Warning et de Europe.

"Land Of Illusion" rappelle un peu le style de "Stranger In This Town" de Richie Sambora sur certains côtés. On reste dans un FM bien accrocheur et les solos de gratte du père Zeno nous donnent la chair de poule.

Puis c'est au tour d'un "Shades Of Blue" aux connotations médiévales et épiques de débarquer. Sur certaines parties ce serait digne d'un Blackmore's Night, sur d'autres comme sur le refrain ultra-entêtant cela reste dans un style FM plutôt classique.

Le superbe "Runway To The Gods" presque mélancolique du même nom que l'album ne déçoit pas. Plus complexe et plus recherché que les autres morceaux de l'album, il symbolise un FM riche, composé avec brio, le tout noyé sous la virtuosité de Zeno.

Tout à coup, sur "Solo Di Angelo", morceau totalement instrumental, on croit entendre le son de la guitare classique d'Yngwie Malmsteen démarrant "Black Star". Impossible de cacher l'influence Malmsteen-ienne ! Ce morceau joué sous la forme d'un hymne est un mix entre un "Adagio" et un "Air" exécuté par le virtuose suédois. Le feeling qui se dégage de ce morceau est très intense, digne d'un "White Lady" d'Angi Schiliro.

La deuxième moitié de l'album est un peu moins accrocheuse mais reste d'un niveau tout à fait acceptable dans ce hard FM sans surprise mais divinement composé.

Pour résumer, Zeno assure un retour en fanfare avec cet album de hard FM bien produit et qui tombe parfaitement après les sorties de Fair Warning et de Europe cette année.

Un album que les adeptes de Malmsteen période "Eclipse", de Uli Jon Roth ou de James Byrd période "Crimes Of Virtuosity" se doivent d'acquérir. Les guitaristes devraient en faire de même ne serait-ce que pour savoir ce que veut dire virtuosité et feeling.