Artiste/Groupe:

Yarotz

CD:

Erinyes

Date de sortie:

Mars 2022

Label:

Indépendant / Agence Singularités

Style:

Post-Punk-Hardcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

15.5/20

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« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, c’est en prenant conscience de l’obscur. Mais ce travail est souvent désagréable donc impopulaire. » Jung

Je souhaitais commencer cette chronique par cette citation car je trouve qu’elle est totalement adaptée à l’univers proposé par Yarotz, qui va, avec l’album Erinyes, chercher dans le côté obscur de nos personnalités. Et dans le contexte actuel, il y a de quoi faire…

Je cite : « Certains utilisent la psychothérapie, Yarotz utilise la musique comme exutoire et comme moyen d’exprimer le rejet de certains penchants de notre humanité. Les textes de Yarotz ont souvent été écrits en réaction à des sujets de société actuels ou des faits qui ont touché la sensibilité du groupe : l’héritage climatique, les pressions sociétales ou encore la religion. Par ces textes, Yarotz ne fait pas uniquement un état des lieux. Dans chacun des morceaux, le groupe fait vivre les Erinyes en racontant un twist scénaristique, un "retour de bâton". Ce neuf titres, aurait-il un côté prémonitoire ?

Mais avant de parler musique quelques lignes de présentation s’imposent, car vous allez voir que ce groupe n’est pas un groupe d’inconnus.

"Initialement né sous le nom de The Third Eye en 2018, le trio opte rapidement pour Yarotz. Une référence au mot russe “Yarost” signifiant “rage” et représentant parfaitement leur univers. Formé à l’initiative de Fabien Zwernemann (guitare - Junon) et de Vincent Perdicaro (basse - Junon, One Way Mirror, etc.) avant d’être rejoint par Enzo Laidi (batterie), Yarotz est un sentiment profond qui jaillit par la seule voie d’expression que ses membres connaissent : la musique."

Et la musique justement, elle est tout de même bien chiadée sur cet album. Dès l’ouverture de la galette, Impunity donne le ton, ou du moins le premier des tons. Une musique proche de Converge, à tendance punk-hardcore, on sent que Koller est une des inspirations de Vincent, quelques riffs bien tordus comme je les aime, faits pour décorner Satan lui-même. C’est très direct, la voix est hargneuse et en phase avec cette volonté de tout arracher.

Vient ensuite Childish Anger, qui voit la participation de Christian Andreu de Gojira (Vous connaissez ?) et le titre débute dans la même lignée de son prédécesseur mais apporte ce qui sera le côté face des compositions de Yarotz : la recherche d’ambiance plus lourde avec un tempo qui ralenti sérieusement, et une volonté de mettre une autre émotion que la colère brute.

Et c’est ce qui fait la diversité de la musique du trio, on navigue entre attaque frontale et ambiance plus alambiquée, voire malsaine par moment. Le titre Vergogna (honte en italien) en est un exemple. Pour ma part, et malgré cette volonté de diversité que j’apprécie généralement, je trouve tout de même quelques titres plus convenus, comme Deliverance ou Phoenix. Je les trouve moins intéressants, moins accrocheurs, par rapport à d’autres titres de l’album.  Parce que des titres qui déchirent le slip de ta grand-mère cet album en possèdent, B.M.A.P. ou encore Last Lust pour ne citer que cela, avec des riffs qui sont tout à fait susceptibles de causer des accidents de caleçon. Alors certes, c’est peut-être mon côté dévoreur de chauve-souris au fond d’une grotte qui parle, mais j’ai nettement plus adhéré au côté dans ta face du groupe.

Yarotz propose un premier album avec bien des qualités, il y a des passages incroyables de créativité brutale qui sont tout à fait remarquables ! La puissance et la rage (ce que signifie Yarotz en russe) qui se dégage est, par instant, totalement dantesque, et même si j’incorpore quelques bémols à cette chronique, je dois vous avouer que cet album fera partie de mes petits plaisirs coupables lorsqu’un besoin de lâcher les chevaux se fera sentir. Et dans le contexte actuel, il y a de quoi faire…

Tracklist de Erinyes :

01. Impunity
02. Childish Anger
03. Vergogna
04. Gold
05. Caught By The Noose
06. Deliverance
07. B.M.A.P.
08. Phoenix
09. Last Lust

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