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Turisas
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C H R O N I Q U EEn voilà une sortie attendue. En neuf ans et trois albums au compteur, Turisas est vite passé du statut d'espoir au rang de leader. En pondant un album tous les trois ans, le groupe se laisse toujours le temps de peaufiner sa musique, grand bien leur en a pris puisque les précédents étaient vraiment tous très bons, avec une patte Turisas de suite reconnaissable, tout en évoluant et en cherchant à être plus mélodique, et surtout plus orchestral, le point d'orgue ayant été atteint avec Stand Up And Fight. Nous voilà donc avec le petit nouveau. Avant même l'écoute de la première note, ça commence mal : une pochette tout simplement moche, sans goût, et un nom d'album qui sens bon le poisson d'avril, franchement ça rebute plus que ça n'attire. Mais si le contenu est inversement proportionnel au contenant, on tient là une perle. Le groupe avait annoncé un album plus épuré, moins orchestral et plus direct, et effectivement ils n'ont pas menti. For Your Own Good débute ainsi, piano et chant clair, très soft, avant un bon refrain et de bonnes mélodies, mais que c'est déconcertant, surtout à la première écoute. On peine presque à croire que c'est bien Turisas que l'on écoute. De fines orchestrations se font entendre en fond mais rien de massif. Un peu de growls tout de même sur la fin du morceau mais c'est tout. Ten More Miles poursuit sur cette lancée, une base musicale plutôt simpliste, un chant clair bien travaillé et des couplets bien amenés, des choeurs qui, là, rappellent enfin le "vrai" Turisas avec un souffle épique. Piece By Piece montre un visage plus agressif de cet album, plus guerrier et rentre dedans, où le clavier se taille la part du lion et rappelle même les tout premiers Rhapsody lors d'un solo. Turisas propose aussi des influences western jusqu'alors inédites pour eux, sur Into The Free et We Ride Together, LE titre de bravoure de l'album, le plus long et le plus épique. Cuivres, choeurs, le travail n'est pas sans rappeler Ensiferum période From Afar. Run Bang-Eater quant à lui, est un titre déjanté et farfelu, commençant de façon très guillerette, avant un break très jazzy au saxophone, un clavier sonnant seventies, du growl, et pour finir une bonne fin orchestrale, très typée musique de film... et le tout sonne bien ! On aura également droit à la petite chanson à boire pour le fun, No Good Story Ever Starts With Drinking Tea, un croisement entre Turisas, Alestorm et Korpiklaani, sur laquelle on pourra reconnaître une partie du refrain de The March of the Varangian Guard en accéléré sous acide ! Pas indispensable mais sympa comme titre. En revanche, le point noir de l'album est The Days Passed, titre très quelconque, aussi vite écouté, aussi vite oublié. Au final, Turisas ne va pas faire que des heureux tant cet album va diviser. Quoi qu'il en soit, personne ne pourra leur reprocher d'avancer et de proposer toujours la même soupe. Le groupe se veut plus minimaliste, évolué, les titres sont plus courts et concis, mais il reste toujours ces choeurs, les orchestrations et ce sens inné de la mélodie. Derrière cette apparente accessibilité se cache un album bien travaillé, qui se découvre petit à petit. Même si ce Turisas 2013 reste à mon avis le moins bon album du groupe, car un peu bancal par moment, il n'en reste pas moins un bon cru, et prouve que le groupe fait ce qu'il a envie de faire. Hâte de voir comment sonnera le prochain !
Tracklist de Turisas 2013 : 01. For Your Own Good Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum ! | |||||||||||||||||