Tuomas Holopainen

Artiste/Groupe

Tuomas Holopainen

CD

The Life And Times Of Scrooge

Date de sortie

Avril 2014

Label

Nuclear Blast

Style

Musique symphonique

Chroniqueur

Orion

Note Orion

15/20

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C H R O N I Q U E

Tuomas Holopainen, chef d’orchestre de Nightwish, a enfin réalisé son album solo, un projet qui lui trotte dans la tête depuis déjà pas mal de temps. Quatorze années pour être précis.
Si on se souvient bien, à la base, le projet Nightwish était un projet acoustique qui a viré Metal à cause de la puissance de la voix de Tarja Turunen. Avec cet album solo, Tuomas revient finalement à son projet de départ. Pas d’instruments électriques ou très peu, du piano, des voix douces, des choeurs et de grosses orchestrations évidemment (c’est une nouvelle fois Pip Williams, connu pour avoir travaillé sur plusieurs albums de Nightwish, qui conduit les orchestrations du London Orchestra)… voilà le cocktail de cet album solo qui nous raconte les aventures de Scrooge Mc Duck, plus connu chez nous sous le nom de Picsou. En effet, vous le savez tous maintenant, cet opus est basé sur un album illustré intitulé The Life And Times Of Scrooge Mc Duck, écrit et dessiné par Don Rosa (à qui on doit aussi la pochette du disque) et qui a tant plu à Tuomas étant jeune. Alors, vous me direz, raconter une histoire de Picsou, ça ne fait pas très Metal, ça... mais pas de souci puisque du Metal, justement, il n'en est pas question ici !

Pour ce projet solo, Tuomas s'est entouré de quelques pointures finlandaises. On trouve notamment la chanteuse Johanna Kurkela (juste retour des choses puisque Tuomas lui a composé une chanson pour l’un de ses albums), le guitariste de jazz Miko Iivanainen et sa femme, une autre Johanna qui accompagne la première au chant. On retrouve aussi Tony Kakko (Sonata Arctica), plus connu dans le monde du Metal que les précédents invités ainsi que Troy Donockley, maintenant membre permanent de Nightwish (et le seul autre membre du groupe invité sur ce projet).

Même si cet album n’est pas du Nightwish, il y a forcément des ponts entre les deux univers. On ne se refait pas. Ambiance celtique sur le premier morceau (où l’on peut pleinement apprécier le travail de Troy Donockley), chant féminin… on est bien dans une œuvre du compositeur principal de Nightwish. Comme il n’y a pas d’instruments électriques, le piano et les orchestrations se taillent la part du lion.
C’est le cas également sur le second titre, on y retrouve une ambiance western à la Ennio Morricone déjà entraperçue elle aussi chez Nightwish (avec le titre Turn Loose The Mermaids sur Imaginaerum). Le chant est au second plan sur ce titre, ce sont les parties instrumentales qui dominent.
Avec Duel & Cloudscapes, entièrement instrumental, on entre totalement dans un univers cinématographique.
Dreamtime, de nouveau un instrumental (à l’exception de quelques chœurs) voit l’arrivée d’un didjeridoo en instrument lead, joué par un autre invité, Teho Majamäki.
Retour du chant sur Cold Heart Of The Klondike, avec la voix de Tony Kakko. Les orchestrations sont encore une fois énormes, très Nightwishiennes, le morceau est prenant (plus que les instrumentaux qui ont précédé). Un petit thème instrumental renvoie encore à du Ennio Morricone (la musique du Bon, la Brute et le Truand). On y trouve aussi un passage celtique. Un morceau qui pourrait bien être édité en single.
The Last Sled met à l’honneur Johanna Kurkela. Elle a une très belle voix, toute douce, qui colle parfaitement à ce type d’exercice.
Goodbye Papa est de nouveau un instrumental, un peu plus festif avec son air de gigue médiévale. On note que les ambiances sont très variées tout au long de cet album, ce qui évite toute forme de monotonie, souvent inhérente à ce type de projet musical. En revanche, j’aime moins To Be Rich, les cris de la chanteuse ne sont pas très jolis et il ne se passe pas grand chose sur ce morceau. Heureusement, le titre est court (moins de trois minutes trente).
Je pense que tous ceux qui lisent cette chronique connaissent déjà le morceau suivant, A Lifetime Of Adventure puisqu’il en a déjà été tourné une vidéo qui a presque atteint les 500 000 vues sur youtube au moment où j’écris ces lignes. Que dire sinon qu’il s’agit d’un très beau morceau qui m’a donné envie d’écouter l’album complet et de le chroniquer, alors que je ne suis pas forcément attiré par ce type de projet à la base (même si je suis un fervent admirateur du travail de son compositeur dans Nightwish). C’est le titre qui se rapproche finalement le plus d’un univers rock symphonique avec son solo de guitare électrique (le seul de l’album). Il reste d’ailleurs, pour moi, le meilleur morceau de l’opus.
Enfin, la dernière chanson est une ballade, jouée à la guitare acoustique principalement. Elle accompagne la voix de Alan Reid, chanteur écossais, idéal donc pour clore cette histoire qui se déroule en Ecosse. Les orchestrations sont assez légères, Troy amène quelques touches celtiques.
C’est ainsi que la dernière page de l’aventure se tourne, le voyage musical dans l’univers de Picsou prend fin.

L’ambiance générale de l’album fait sacrément penser à une bande originale de film et c’était bien sûr le but recherché : créer une bande sonore pour accompagner cette histoire. De ce côté, l’objectif est atteint.
Dans un registre quand même très différent de celui de Nightwish, même si des similitudes existent forcément, Tuomas démontre, s’il était encore besoin de le prouver, qu’il est un compositeur de talent.
Sans être l’album que j’écouterai tous les jours, ce projet solo de Tuomas Holopainen est très agréable à écouter pour se relaxer, pour s’évader, en se plongeant dans les aventures de Scrooge Mc Duck pourquoi pas… ou juste pour le plaisir.

 

Tracklist de The Life And Times Of Scrooge :

01. Glasgow 1877
02. Into The West
03. Duel & Cloudscapes
04. Dreamtime
05. Cold Heart Of The Klondike
06. The Last Sled
07. Goodbye, Papa
08. To Be Rich
09. A Lifetime Of Adventure
10. Go Slowly Now, Sands Of Time

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