Nightwish

 

Artiste/Groupe

Nightwish

CD

Imaginaerum

Date de sortie

Décembre 2011

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Orion

Note Orion

19/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

 

Enfin, le voici !
J’aime autant vous dire que cet album était attendu. Par moi, en tout cas. Je ne vais pas vous cacher que Nightwish fait partie de mes groupes préférés. Aucun des albums du groupe ne m’a déçu jusqu’alors. Et quatre ans depuis la sortie de Dark Passion Play, c’est long. Il va sans dire que la chronique qui suit est celle d’un fan du groupe avant tout. Mais je vais essayer de rester objectif. J’ai bien dit "essayer" !

Revenons un peu sur Dark Passion Play, un album de transition qui fut assez mal accueilli par une certaine frange du public de Nightwish (pas majoritaire, ceci dit). Car bien sûr, ce fut le premier album enregistré sans l’emblématique Tarja. Et malgré l'absence de la diva, il montrait tout de même que les compositions tenaient toujours autant la route. Rien de surprenant puisque Tarja n’avait jamais rien composé pour le groupe. Et pour un album de transition, il était quand même plutôt bien réussi.
Aujourd’hui, avec Imaginaerum, Nightwish repart sur des bases saines.
La première grosse différence avec Dark Passion Play est que, quand Tuomas Holopainen a composé les titres de ce dernier album, il ne savait pas encore qui chanterait dessus. Ils n'ont donc pas été écrits spécifiquement pour la voix d’Anette Olzon. Cette fois-ci, les compos ont bien été écrites dans l'optique d'être chantées par Anette, ce qui fait une sacrée différence. Sa prestation sur Dark Passion Play était déjà pas si mal. Mais là...

L’album commence par le bruit d’un mécanisme de boîte à musique que l’on remonte. La musique démarre. La voix de Marco Hietala apparaît puis les orchestrations arrivent, très discrètes. Petit break aux consonances celtiques. Ce petit morceau tout en douceur, chanté en finlandais, nous plonge dans l’univers onirique de Tuomas et nous promet encore un beau voyage.
Storytime est le premier single de l’album que tout le monde connaît maintenant. Un titre bien entraînant avec un refrain qui rentre dans la tête en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, quelques chœurs d’enfants et un break symphonique de haute volée. On y retrouve bien la patte Nightwish (avec une rythmique déjà entendue sur le break de Master Passion Greed). Pas de dépaysement.
Le morceau suivant, Ghost River, est le premier duo de l’album. Le chant de Marco se mêle à celui d’Anette sur le préchorus et il chante en lead le refrain. Les deux chants mélangés font un peu théâtral. C’est un morceau à la rythmique décousue. On retrouve encore un chœur d'enfants sur le break. Morceau sympathique. En tout cas, un début d’album que l’on va qualifier d’assez classique pour du Nightwish. Sans véritable génie mais avec un savoir-faire au niveau de la composition déjà bien au dessus de tous les prétendants au trône.
Slow Love Slow change la donne et montre le groupe sous un nouveau jour. L’ambiance est très jazzy, on se croirait dans un piano-bar enfumé des années trente : la basse sonne comme une contrebasse, Jukka Nevalainen (batterie) joue dans un registre inhabituel et on y entend quelques cuivres. Anette montre que son spectre vocal est plus étendu que sur Dark Passion Play. Sur le refrain, un Marco tout en retenue vient l’accompagner. Un morceau assez étonnant pour Nightwish, jusqu’au solo de guitare de Emppu Vuorinen, lui aussi dans un registre inhabituel. Le morceau s’anime sur la fin. Pour celui-ci, on ne pourra pas dire que c’est du réchauffé.
Avec I Want My Tears Back, revoilà les ambiances folk celtiques que j’avais bien appréciées sur Dark Passion Play. Il semblerait bien que Troy Donockley (instruments celtiques) soit devenu le sixième membre du groupe. Un titre plus immédiat, en duo, avec refrain assez simple et mélodie hyper efficace.
Scaretale, mon premier coup de coeur, fait la part belle aux orchestrations, énormes sur ce morceau. Des chœurs partout. Le chant n’arrive qu’après deux minutes trente. Anette chante avec une voix étonnante, à peine reconnaissable. Elle montre encore à tous ses détracteurs/fans de Tarja (faut peut-être passer à autre chose, les gars) qu’elle n’est pas juste la "remplaçante" de Tarja. La partie centrale du morceau est un énorme délire. On entre dans un univers de cirque qui rencontrerait celui d’un dessin animé de Tim Burton. Unique.

Arabesque est un interlude symphonique avec un passage folk légèrement arabisant cette fois-ci, avant d’attaquer la seconde partie de l’album, la plus sensationnelle, à mon sens.
Celle-ci démarre en mode celtique avec Turn Loose the Mermaids, superbe ballade aux consonances folk. Etant amateur de musique celtique, je peux vous dire que cette composition a fait mouche et qu’elle ne fait pas pâle figure face aux plus belles pièces du style. Le milieu du morceau va flirter avec l’univers d’Ennio Morricone. Tuomas Holopainen s’est encore surpassé pour nous sortir des titres aux mélodies superbes. Mais où va-t-il chercher tout ça ?
Rest Calm démarre sur une rythmique assez lourde. C’est Marco qui lance les hostilités, ce qui rend le titre encore plus heavy. Le refrain, chanté par Anette, est plus tranquille. Une chorale d’enfants intervient sur le refrain au milieu du titre et ajoute encore une dimension exceptionnelle. Quant à la fin du morceau, où le refrain est repris façon Savatage avec les orchestrations qui montent en puissance est tout simplement géniale. Ces deux morceaux, coup sur coup, sont de vrais pépites.
The Crow, the Owl and the Dove est une autre ballade, en duo. Sur un rythme très tranquille mais encore avec une ambiance bien celtique, ce morceau passe très bien. Décidément, le titre The Islander a fait des petits !
Le morceau suivant, Last Ride of the Day est... je ne trouve plus de qualificatifs sans faire de répétitions. Mélodie magnifique, refrain carrément mortel. Excellente chanson, quoi.
Song of Myself est le gros morceau de l'album. Treize minutes. Les orchestrations sont énormes. Anette tient la barre. Le refrain est bien fichu. La première partie est excellente. Mais, au bout de sept minutes, l’ambiance se calme. On entend alors des paroles prononcées par des proches des membres du groupe qui viennent, chacun leur tour, dire une phrase et ce, jusqu’à la fin du morceau. La musique qui les accompagne est proche d’une BO. Au final, le morceau est moins impressionnant que pouvait l’être The Poet and The Pendulum sur Dark Passion Play. Petite déception. Il faut dire que jusqu’alors, ça frisait le sans-faute, alors je m’attendais sans doute à quelque chose d’énorme.

Au niveau des arrangements symphoniques, il n’y a pas photo. Nightwish est le leader incontesté dans le domaine. Alors oui, on pourra dire qu’ils disposent de plus de moyens que les autres groupes du style et ce n’est pas faux. Mais bon, le résultat est là. Et pour nous, auditeurs, c’est le pied intégral. On prend toute la mesure de la qualité de ces orchestrations sur le dernier titre, Imaginaerum, uniquement symphonique, qui reprend les thèmes musicaux de l’ensemble de l’album. Une vraie BO... d’ailleurs, il est bon de rappeler qu’un film est prévu pour accompagner ce chef-d’œuvre. Et vu le nombre d’images qui défilent dans votre cerveau à l’écoute de ces morceaux, je suis curieux de voir ça.

Les singles vont pleuvoir. Vous me direz, ce n’est pas ce qui fait la qualité d’un album et vous aurez raison. Je veux dire par là qu’il y a une quantité de titres immédiats, aux mélodies accrocheuses et aux refrains mortels sur Imaginaerum. En cela, on n’est pas si éloigné des morceaux de Dark Passion Play, mais avec une bonne dose de génie en plus.

Alors, il est trop tôt pour dire s'il s'agit du meilleur album de Nightwish mais il se classe d'ores et déjà parmi les meilleures réalisations du groupe. Nightwish confirme simplement avec cet album qu’ils sont les maîtres du Metal Symphonique. 
Désolé, je m’aperçois que j’ai fait un peu long. J’aurais pu finalement juste vous dire : album incontournable dans le genre, ruez-vous dessus !
Mon album de l’année.

 

Tracklist de Imaginaerum :

01. Taikatalvi
02. Storytime
03. Ghost River
04. Slow Love Slow
05. I Want My Tears Back
06. Scaretale
07. Arabesque
(instrumental)
08. Turn Loose The Mermaids
09. Rest Calm
10. The Crow, The Owl and the Dove
11. Last Ride of the Day
12. Song Of Myself
13. Imaginaerum
(instrumental)

 

 

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