Artiste/Groupe:

Tribulation

CD:

Where The Gloom Becomes Sound

Date de sortie:

Janvier 2021

Label:

Century Media

Style:

Death N' Roll Gothique

Chroniqueur:

ced12

Note:

17.5/20

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Spoiler alert. Cette chronique va contenir un rebondissement aux deux tiers de son texte. Si avec ça je n'ai pas capté l'intérêt du lecteur, c'est que je m'y prends mal (sachant qu'il est très possible que ladite révélation ne soit connue de beaucoup de gens et que ce pseudo-suspense ne fasse un flop !). Bref, parlons de Tribulation, groupe à la carrière qui me laisse un peu perplexe. Ce groupe bénéficie en effet de critiques élogieuses, d'une aura remarquable mais, malgré des premières parties luxueuses assurées, n'a pas encore un succès à la hauteur de cette excellente réputation. Et pour la réception des critiques, Tribulation va encore faire "le plein" avec ce Where The Gloom Becomes Sound tant ce disque est une belle pépite.

C'est que cela fait très longtemps que je n'avais pas entendu des guitares aussi élégantes, aussi classieuses. Pas un titre (enfin si, un, mais vous en comprendrez la raison) où Jonathan Hulten et Adam Zaars ne rayonnent pas. Mélodiques, incisives, lumineuses, leurs parties sont un régal. Toujours aussi gothique dans son approche (cette pochette encore très belle), Tribulation s'est tout de même éloigné, et ce depuis un petit moment, du death des débuts pour aller vers une dimension plus accessible, moins agressive (tout en restant bien percutante). Certaines sonorités vont même nous rappeler un New Order (la géniale Leviathans) et l'ensemble sonne plus catchy. Les quatre premiers titres sont excellents, la dynamique de In Remembrance étant particulièrement plaisante.

L'album est scindé en deux avec ce Lethe, morceau de piano (un peu comme sur le fabuleux El Cielo de Dredg) très inspiré et heureuse coupure avant que le riff de Daughter Of The Djinn ne vienne relancer la machine Tribulation pour une seconde partie où les solos sont à la fête. Tribulation conserve toujours ce côté clair / obscur avec une atmosphère générale bien gothique mais parvient à dégager une belle luminosité à sa musique pour obtenir un admirable contraste. Je disais plus haut que Tribulation est moins death qu'à ses débuts. Cette remarque ne vaut pas pour les vocaux du bassiste Johannes Andersson, toujours growlés. Je continue de trouver que son chant manque de variation limitant par là le groupe, mais cela ne pose finalement pas de gros problème tant la formule est bonne. C'est juste que c'est très redondant sur le plan du chant. Et pour tout dire, la voix bien caverneuse se marie très bien à la musique proposée par Jonathan Hulten. Il sera intéressant de voir si Tribulation parvient à passer un cap dans sa célébrité car tout est réuni ici. Disque de grande qualité, inspiré, cohérent qualitativement. Premier coup de cœur 2011 pour moi...

... Voilà, cette chronique aurait dû s'arrêter là, sur cette note très positive. Oui mais c'est sans compter sur un rebondissement assez inattendu (principe du rebondissement me reprendront certains, sans doute à juste titre), alors disons inhabituel. Jonathan Hulten, grand artisan de Tribulation, a décidé de quitter le combo début décembre 2020 soit un gros mois avant la sortie du disque. Les raisons sont encore assez floues : après quelques recherches, le talentueux guitariste se questionnerait sur sa vie (effet 2020 ?) mais compte bien continuer à créer de la musique. Est-ce sa récente (et très intéressante) expérience solo sur Chants From Another Place, ses multiples apparitions en guest (dont une sur le génial dernier disque de Crippled Black Phoenix) ou une envie d'autre chose après seize années de très bons et loyaux services au sein de Tribulation ? L’impression d’arriver au bout de ce que Tribulation peut proposer ? Seul l'avenir le dira. Pour celui de Tribulation sans son âme créatrice, difficile d'être optimiste. Les trois membres restants semblent vouloir continuer le chemin (et ont en ce sens déjà recruté un remplaçant) non sans offrir au passage un nouveau contraste entre le présent d’un très bon disque et des perspectives futures encore obscures. Souhaitons-leur bon courage. Affaire à suivre, donc. En attendant, profitons de ce Where The Gloom Becomes Sound, très belle réussite.


Tracklist de Where The Gloom Becomes Sound :

01. In Remembrance
02. Hour Of The Wolf
03. Leviathans
04. Dirge Of  Dying Soul
05. Lethe
06. Daughter Of The Djinn
07. Elementals
08. Inanna
09. Funeral Pyre
10. The Wilderness

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