Lors du premier trimestre 2020, alors que l’arrivée d’une crise sanitaire commençait à changer radicalement nos vies quotidiennes et ce pour les quelques mois à venir, un pote au goût certain m’avait écrit et avec insistance m’avait poussé à écouter le dernier album de Sylosis. S’en était suivi quelques échanges mi-sérieux mi-amusés à qualifier le groupe, un de ces moments que les fans de Metal adorent quand on évoque notre passion. Sylosis est de retour et je n’avais pas besoin de récupérer l’information que le pote était déjà revenu vers moi. « Je ne t’écris pas pour te parler de ce Mondial de rugby qui semble vous obséder en bas dans le Sud-Ouest mais pour te parler du nouveau Sylosis ». Inutile de trop le lancer, le camarade, sympa et bienveillant, m’a déjà préparé une liste de remarques sur lesquelles je compte plus que m’appuyer. A ma décharge, le débrief de ce premier match de coupe du monde m’a bien occupé, alors je l’avoue, cela m’arrange. Et comme en plus, les commentaires du pote sont l’œuvre d’un passionné, amateur et connaisseur de thrash, cela me semble pertinent. 

Petit florilège : « Mec, on y trouve de chouettes ambiances, des riffs bien thrashy comme j’aime, des petits soli, tantôt mélodiques, tantôt bien shred et des passages qui te donnent envie de headbanger bref tous les ingrédients qu’il faut !! ». Derrière ce premier constat, implacable et d’une grande justesse, s’en est suivi un enflammé « et je n’en suis qu’à la moitié ». Le lecteur l’aura compris, ce nouveau Sylosis génère un réel enthousiasme et, bien motivé par ces remarques dithyrambiques, je me suis écouté le disque (c’est que la confiance n’exclut pas le contrôle !) et en partage le plaisir d’écoute. Josh Middleton, dégage toujours une puissance impressionnante avec ce jeu de guitare toujours aussi clinique, précis et ce chant bien profond. Quand on pense que le garçon était membre et composait pour Architects, on ne doute point du talent du garçon dont on appréciera la belle démarche humaine d’aider des potes au succès significatif sans pour autant délaisser un projet personnel (antérieur) qui certainement lui permet de mieux s’exprimer. Aussi, Josh Middleton semble avoir été présent pour les gars d’Architects lors du tragique décès du guitariste Tom Searle et il ne me semble pas inutile de préciser que tout ce petit monde est resté très ami. A l’écoute de Sylosis, dont le dernier disque est au passage également recommandé par les mecs d’Architects, on comprend que nous ne sommes plus sur une offre musicale équivalente. 

C’est que l’atmosphère chez Sylosis reste toujours assez froide ce qui est plutôt plaisante et donne un cachet au thrash moderne du groupe. Toujours très précis techniquement, bien rythmé, truffé d’excellents titres bien dynamiques, Sylosis confirme l’excellence de Cycle Of Suffering avec ce nouvel album. On validera aussi ces quelques refrains en voix claire variant bien l’ensemble sans ne jamais tomber dans la caricature metalcore. Vraiment du bon job ici. Sylosis ne plaira pas à tout le monde avec un style assez clinique mais qui peut déplaire justement par cette particularité qui n’est pas forcément du goût de tous. Le contexte 2020 étant bien connu de tous, Sylosis n’avait alors pu défendre cet album qui méritait pourtant un réel support live. Bonne nouvelle, Sylosis sera en première partie de Malevolence en cet automne 2023 (Paris, Lyon, Besançon et Toulouse) et il n’y a pas que le pote qui est motivé par cette affiche haut de gamme, brutale et à mon avis un des immanquable live de cette fin d’année 2023. Ça va taper très fort ! 

Tracklist de A Sign of Things To Come :