Sylosis a déjà eu l’honneur de ce site et c’était mérité tant ce groupe anglais est digne d'intérêt. Pour ne rien cacher au lecteur, c’est un pote à moi qui a totalement craqué sur le dernier album du groupe et qui m’a poussé à m’y intéresser. Et je n’ai pas eu à le regretter. Déjà parce que c’est une chance d’avoir un nouvel album de Sylosis. Le groupe nous revient d’un hiatus de trois années et sans son bassiste originel Carl Parnell. Le groupe a il est vrai l’habitude de ces changements de line-up ayant déjà connu deux chanteurs avant que Josh Middleton ne prenne (avec bonheur) le relais depuis 2010 au chant.

Comme je l'écrivais en préambule, j’ai découvert ce groupe très récemment par l’intermédiaire de mon très estimé « frère » de metal qui s’est fendu d’une missive récente. « Je crois que je tiens là ma découverte de l’année : Sylosis. C’est incroyable. Ça me fait penser à un Dagoba des débuts, Machine Head, Feared ou encore Conquering Dystopia. C’est clinique, puissant. Ecoute, c’est phénoménal ».  Forcément, devant de telles louanges, j’y suis allé très volontiers. Et si je n’irai pas jusqu’à exprimer un tel niveau d’enthousiasme, je ne regrette absolument pas d’avoir écouté ce Cycle Of Suffering (qui porte bien mal son nom tant l’écoute est agréable !).

Ce groupe a généré quelques débats entre mon pote et moi, et pour cause. Premier point : qualifier le groupe. Pas évident, car si les éléments thrash sont dominants, nous ne sommes pas ici en présence d’un Testament, plus classique dans ce registre (note du pote : « attends, ce sont là typiquement des riffs thrash en palm mute mec, tac tac tagadac»). Ok, on partage mais Sylosis développe aussi une dimension death mélo avec des passages assez typés du genre. De plus, et là on va peut-être trouver quelques contestataires, une dimension metalcore avec notamment quelques breaks bien sentis. C’est en proposant une synthèse de ces styles que Sylosis se démarque (« tout à fait. C’est pour ça qu’on peut parler dans leur cas de thrash moderne »). Alors allons pour ce terme, ça me paraît plutôt pas mal. Typiquement, les deux premiers titres, Empty Prophets et plus encore la phénoménale I Sever, valident bien mon propos : démarrage avec des riffs bien thrash, ça galope avant de proposer diverses variations biens senties et surtout pas du tout prévisibles. Non clairement, c’est très intéressant ce qui se passe chez les Anglais.

Bon, comme il faut bien tempérer un peu les choses, et j’en connais un qui va me tomber dessus (mais tout de même, n’est-ce pas un plaisir de fans de disserter de la musique des groupes qu’ils adorent ?), je trouve que la production manque un peu de puissance, notamment la basse, assez peu présente. Alors, c’est vrai que la musique de Sylosis est hyper clinique et la précision musicale amène une réelle puissance. Mais tout de même, une basse plus ronde, plus épaisse ne m’aurait pas déplu. Mais passons ce point (qui peut sincèrement se débattre) et revenons à ce Cycle Of Suffering. Josh Middleton n’était pas le premier chanteur de la formation anglaise mais honnêtement, il tient la route notre ami. Voix puissante, assez profonde, non ce type tient la boutique (le final sur I Sever). Sur l’image renvoyé par le groupe, on sent d’ailleurs bien que c’est lui le boss du groupe. Autre point positif, le batteur. Quelques bons plans de double offrent de belles transitions et ne sont pas sans me faire penser à un Cypecore.

Ce Cycle Of Suffering s’écoute d’un bloc sans ennui aucun et ce avec cinquante minutes au compteur, chapeau les British. Alors ok, je n’irai pas jusqu’à parler de disque de l’année mais je n’hésite pas à recommander ce disque et même ce groupe bigrement intéressant. Et pour ne rien cacher, j’ai franchement l’envie d’aller les voir en live (et pas qu’en raison du confinement !). J’en connais un qui m’y accompagnerait sans faire trop de difficultés !

Tracklist de Cycle Of Suffering :

01. Empty Prophets
02. I Sever
03. Cycle Of Suffering
04. Shield
05. Calcified
06. Invidia
07. Idle Hands
08. Apex Of Disdain
09. Arms Like A Noose
10. Devils In Their Eyes
11. Disintegrate
12. Abandon