Artiste/Groupe:

Subterranean Masquerade

CD:

Vagabond

Date de sortie:

Septembre 2017

Label:

ViciSolum Productions

Style:

Ethnic Prog Metal

Chroniqueur:

Florentc

Note:

16/20

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Trosième album pour les discrets progueux de Subterranean Masquerade. Le précédent opus, The Great Bazaar, m'avait franchement emballé. Un metal progressif bien ficelé aux forts accents orientaux, un peu à la manière d'un Orphaned Land, bien aidé, il faut dire, par l'apport de l'invité spécial Kobi Fahri. Le groupe est donc de retour et je me demande à quoi va ressembler ce nouvel album. Toujours emmené par le vocaliste Kjetil Nordhus (Tristania, Green Carnation, ex Trail Of Tears), Subterranean Masquerade compte bien contaminer le plus de monde possible avec sa musique si singulière. La pochette annonce la couleur, et c'est le cas de le dire. Très colorée façon flower power, elle semble dessinée par un enfant et montre le groupe avec ses divers instruments. Les photos promotionnelles en rajoutent sur le côté "peace and love", et l'on peut y voir une clarinette et un sitar. Ca sent le metal décontracté façon new age tout ça ! Si, sur le précédent opus, l'accent était mis sur la musique orientale, le groupe élargit sa palette musicale en s'ouvrant au monde avec un beau patchwork présenté ici.

C'est donc sur une mélodie aux influences indiennes que s'ouvre Place For Fairytales. On se croirait en plein rêve, à la douceur exacerbée, avant qu'on se réveille grâce aux instruments metal. Et là, c'est du rock progressif classieux que n'aurait pas renié un Spock's Beard. Piano, xylophone, saxophone, chant tout en délicatesse (en duo avec une chanteuse orientale), c'est beau mais difficile à suivre. Les soli de saxophone paraissent improvisés un peu à la manière du free jazz. Le menu peut paraître déconcertant de prime abord (et il l'est) mais comme dirait OSS 117, le jeu en vaut la chandelle ! Le groupe montre les crocs sur Nomad, avec l'apparition de chant hurlé, le tout sur fond toujours mélodique et progressif. On navigue jamais très loin dans la violence, juste un poil plus véloce. Les cuivres également sont bien présents. Le break instrumental psychédélique à l'aide de flûte rappelle pour le coup énormement Opeth. Pas étonnant dans la mesure où le groupe cite le groupe suédois parmi ses nombreuses influences. Ways part dans d'autres délires du genre big band. Vraiment le groupe ratisse assez large entre le jazz, la musique asiatique ou orientale, c'est dense. Un seul titre pourrait résumer l'album : Kippur. A la fois le plus long et le plus intéressant, il conjugue tout ce que le groupe sait faire. Bien construit et complexe sans tomber dans la démonstration et le poussif, tous les éléments s'imbriquent à merveille. Le groupe a eu pour finir la bonne idée de reprendre le tube de David Bowie : Space Oddity. Si on n'attendait pas le groupe sur ce terrain là, il faut reconnaître qu'ils s'en sortent bien. Finalement, ce titre qui ne manque pas de mélancolie leur sied très bien, et le solo de saxophone pendant le break appuie encore un peu plus ce côté-là. 

Vraiment je ne peux que conseiller à quiconque qui aime le metal, le rock progressif, la musique du monde et les apports d'instruments "exotiques" (saxophone, accordéon, clarinette, sitar...) de jeter une oreille bien attentive sur ce groupe. De plus, l'album est bien concis, tout juste trois-quart d'heure, ce qui peut paraitre peu pour ce style musical, mais en réalité c'est parfait pour rester concentré de bout en bout. Et comme je le mentionnais plus haut, le groupe n'en fait jamais trop, en sachant doser la durée des titres. Ce qui peut rebuter les novices en progressif. Bref, encore un bel effort de Subterranean Masquerade, un groupe brillant à suivre de près.

 

Tracklist de Vagabond :

01. Place for Fairytales 
02. Nomad 
03. Ways 
04. Carousal 
05. Kippur 
06. Daled Bavos 
07. As You Are 
08. Hymn of the Vagabond 
09. Space Oddity