Y’avait beaucoup de pression sur les petites épaules des gars de Spiritworld après le succès de DeathWestern en 2022. S’ils ont passé l’année suivante à tourner pour promouvoir leur thrash un peu hardcore bien bagarreur, il allait bien falloir donner un petit frère à MortFilmdecowboy à un moment ou à un autre. Donc nous y voilà, deux ans plus tard, avec Helldorado, dont la sublime pochette nous ferait presque oublier le calamiteux jeu de mots qui sert de titre à l’album (et qui nous permet de faire un lien entre eux et WASP, puisqu’ils ont aussi un album appelé comme ça).
Mais je m’égare et je fais presque exprès de perdre un peu de temps pour ne pas m’attaquer au gros morceau. Puisqu’en effet, après avoir adoré DeathWestern et attendu ce successeur avec une impatience non-feinte... me voilà bien tristoune. Eh oui, ami lecteur, tu auras vu la note : nos cowboys (from hell ?) ont un peu raté leur coup. Pas un gros plantage cataclysmique, mais un album chiant, mou et qui semble, surtout, manquer d’inspiration.
Alors oui, on retrouve bien le thrash hardcore très Slayerien de l’album précédent, sur le chouette No Vacancy in Heaven ou Oblivion, pour les plus réussis... ou sur Waiting On The Reaper si on préfère s’ennuyer un brin. D’autant plus que ce n’est pas le chant de Stu Folsom qui va rendre le tout palpitant, ce dernier se contentant de brailler sans varier d’un poil son ton. Allez savoir pourquoi, ça ne me dérangeait pas sur DeathWestern, ça me fait ronfler ici...
Mais, et c’est là que j’attendais le groupe, je dois l’avouer, Spiritworld a tenté d’embrasser un tantinet cette image cowboy qu’ils se trimballent. Quand le single Abilene Grime était sorti, j’étais ravi et je pensais naïvement que le groupe allait tenter une fusion entre thrash et country, un genre de counthrash. Alors ouais, ce morceau-là est une réussite. Mais c’est bien tout ! Parce que je pense que les p’tits Vegasiens ne savent pas trop quoi faire de cette étiquette et ça se sent sur ce disque. Bird Song est sympa dans le genre southern rock, mais les hurlements de Folsom gâchent un peu l’ensemble. Et soyons pudiques, ne parlons pas de Prayer Lips ou de Annihilism, sinon je vais m’énerver.
Finalement, le titre qui résume le mieux ce disque est peut être Cleansing, cette espèce d’interlude instrumentale dont on se demande bien ce qu’elle fout là. On dirait que le groupe avait une idée, avec un riff et tout, mais qu’ils ne savaient franchement pas quoi en faire donc PAF, une instru facile et roule ma poule. Et tout cela m’a l’air d’être un peu le mood global de ce Helldorado : on avait quelques idées, mais on ne savait pas quoi en faire donc PAF, un album bâclé et roule ma poule. Toute cette tambouille ne dure que 28 minutes de surcroît, ce qui tend à renforcer mon sentiment...
Alors qu’est-ce qui a m*rdé ? Le label voulait battre le fer tant qu’il était chaud ? Les gars voulaient absolument sortir une nouvelle galette pour vite repartir en tournée ? Je n’en sais rien, je ne le saurai jamais et, au pire, je m’en fous. Toujours est-il qu’Helldorado aurait mérité un peu plus de temps de cuisson, quitte à nous faire attendre un peu. Le plus frustrant dans cette affaire, c’est qu’on sent qu’il y a de bonnes idées et de l’envie ! Rien qu’un titre comme Abilene Grime suffit à le voir... Mais voilà, peut être qu’avec quelques mois de plus pour peaufiner tout ça, Spiritworld aurait pu nous proposer un bien meilleur disque. Au lieu de ça, c’est un énorme "meh" pour moi, et encore, je suis gentil. Allez, les gars, vous me faites mieux la prochaine fois !