Artiste/Groupe:

Spiritworld

CD:

DeathWestern

Date de sortie:

Décembre 2022

Label:

Century Media Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Bane

Note:

17/20

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En cette période de fêtes de fin d’année, entre deux tranche de foie gras et deux coupes de champagne, nous, les hardos, on a le cerveau qui chauffe. L’année se termine et nous nous devons d’échafauder nos traditionnels "tops". Comme tous les ans, on se dit qu’un top 5 suffira. Et puis finalement, on a trop de trucs à caser, donc ce sera un top 10, nan mais. Et puis on y glissera deux ou trois disques qui ne sont pas dans le top, mais qu’on a pas mal écoutés quand même. Mais, comme tous les ans, on sait déjà pertinemment quels disques seront en tête du classement. "Quels" et "disques" avec un "S", bien entendu, parce qu’on va pas mal se prendre la tête à organiser notre top 5, malgré tout.

Mais, pas comme tous les ans, 2022 aura vu un candidat de dernière minute foutre un bazar sans nom dans mon classement... Parce que ouais, malheureusement, quasiment tous les ans, on commence à réfléchir début décembre et, de fait, les sorties de ce mois-ci nous passent un peu sous le nez. Alors, allez savoir pourquoi, cette année, j’ai écouté une nouveauté de décembre. Et bon sang, qu’est-ce que j’ai bien fait ! Z’avez vu la note, z’avez vu la mention "coup de cœur" : j’ai adoré ce disque.

Bien entendu, c’est avant tout sa pochette qui m’a attiré. Point de monstre dégueu, de paysage cauchemardesque ou de scène ultra-gore ici. Nous avons plutôt droit à un superbe visuel de western, avec un cowboy moustachu clope au bec et pétard en pogne, la méga classe. Un décor orangé, des cactus, la pleine lune et... quelques monstres, quand même, faudrait rester metal ! Une des pochettes de l’année, sans aucun doute. Alors, bien sûr, avec ça sous le nez, on pourrait s’attendre à une espèce de croisement bâtard entre du metal et de la country ou à un americana bien burné, genre Creedence sous amphets. Sauf que non. Malgré son nom très metalcore, SpiritWorld joue du bon gros thrash qui arrache le papier-peint. Jugez plutôt.

Concrètement, qu’est-ce qu’on vient d’entendre, là ? Un groupe de thrash qui a tout compris. En se servant à droite et à gauche, SpiritWorld récupère tout ce que le thrash doit faire et nous administre une giga mandale : Onze titres, Trente-cinq minutes, pile poil ce qu’il faut pour qu’on ait envie de se la recaler en pleine tronche à peine terminée. Niveau format, déjà, les mecs ont tout bon. Et niveau influences, alors ? Prenez une bonne pâte Slayer (d’aucun dirait que c’est même trop flagrant, certains riffs semblent vraiment sortir de la gratte des grands Jeff et Kerry) et versez dessus une garniture hardcore. Certains pensent à Hatebreed. Personnellement, je pense, et quel plaisir de dire ça, à Power Trip. "Comment, Bane, serais-tu en train de nous dire que tu as trouvé un super groupe qui t’évoque le meilleur groupe de thrash du XXIème siècle ?". Yes, c’est exactement ce que je viens de dire. Slayer fornique avec Power Trip -et franchement, je ne veux même pas imaginer la gueule de leur étreinte amoureuse- et paf, ça fait Deathwestern de Spiritworld.

Normalement, là, les amateurs de thrash dans mon genre ont déjà arrêté de lire mes conneries et sont déjà en train de poser leurs doigts délicats sur un exemplaire de l’album, ou sur leur souris pour l’écouter sur la plateforme qu’ils préfèrent. Je les comprends, j’aurais fait pareil. Mais je sens qu’il y a encore des sceptiques, des petits gars à qui on ne la fait pas si facilement, nan mais. Quoi, vous voulez être convaincus ? Vous voulez des arguments ? Ok, d’accord. Dix titres, une petite intro très cowboy très réussie, des riffs par paquets de mille aussi perforants que des balles de Colt, des rythmiques de gros bourrins dignes des plus belles cavalcades à cheval au galop et des breaks, bon sang ces breaks, qui feraient passent les plus violentes bastons de saloon pour les championnats du monde de bras de fer chinois ! Vous êtes une petite diligence tranquillou-pépère dans le désert, Deathwestern est une bande de pillards qui viennent tout péter, tout saccager, vous défoncer la tronche, piller tout ce que vous avez, vous re-défoncer la tronche avant de se barrer à toute vitesse. Un tabassage dans les règles de l’art. Et le pire, c’est que vous allez en redemander !

Trêve de bavardages, donc, allez vous faire exploser la nuque en écoutant ce fabuleux Deathwestern. Ça ne vous prendra qu’une demi-heure pour comprendre. M’enfin, en vrai, ça vous prendra une heure, parce que vous allez le remettre une fois la première écoute finie. De toute façon, il vous faudra bien ça pour prendre vos repères : pas facile de réfléchir quand on se fait tabasser. En fait, cette galette me rappelle un peu l’excellent album de Crisix, sorti plus tôt cette année : une avalanche de riffs, avec un chanteur en rogne qui articule à peine quand il beugle, des breaks à faire trembler votre osthéo et une volonté de tout péter. Difficile de savoir lequel j’ai préféré, en somme. Donc écoutez les deux. De toute façon, les deux trouveront leur place dans mon top 10...

 

Tracklist de Deathwestern :

01. Mojave Bloodlust
02. Deathwestern
03. Relic Of Damnation
04. Purified In Violence
05. U L C E R
06. Committee Of Buzzards
07. The Heretic Butcher
08. Moonlit Torture
09. Crucified Heathen Scum
10. Lujuria Satanica
11. 1000 Deaths

 

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