Le retour de Seth sur le devant de la scène en 2021 avec La Morsure du Christ avait connu un franc succès. Il faut reconnaître que le groupe Bordelais avait pris le temps de la pause et de la reconstruction pour nous offrir cette excellente galette. Me voici donc devant La France des Maudits dont le titre d’ouverture Paris des Maléfices est inspiré d’un poème de Baudelaire, comme l’était le dernier titre de La Morsure du Christ : LeTriomphe de Lucifer ! Heureux hasard ? Je ne pense pas… De plus La France des Maudits s’inspire des rues qui ont saigné sous le baiser de la guillotine, et il sort le 14 juillet 2024 ! Heureux hasard ? Je ne pense pas…
Alors s’agit il de la continuité directe de son prédécesseur ou est-ce un simple hasard… ?
Il existe forcément de la continuité dans cet album, déjà on retrouve la même équipe, ce qui est déjà un premier signe, on retrouve ainsi de Heimoth et Drakhian aux guitares, Esx Vnr à la basse, Pierre Le Pape aux claviers, Alsvid à la batterie, et Saint Vincent au chant.
Musicalement, Seth ne s’est pas transformé en pop machine du jour au lendemain. La base Black et la violence qui l’accompagne sont toujours présents, il suffit de se mettre Et que Vive le Diable ! ou bien encore La Destruction des Reliques pour comprendre que les intentions sont assez similaires. L’amalgame fait entre la mélodie omniprésente et l’oppression musicale est juste incroyable de puissance.
Mais au risque de me répéter, l’esthétisme musicale de Seth est une obsession pour ce line-up et elle brille de mille feux dans cette création. (et pas sur la pochette cette fois-ci). Ce que je veux dire par là, c’est que Seth gagne manifestement en grandiloquence. Les titres ont beau être intense, dense, la volonté du groupe n’est plus simplement d’asséner des grands coups de riffs, mais de le faire avec classe et volupté. Le travail au clavier de M. Le Pape, ainsi que le travail de M. Saint Vincent sur la pose et la qualité des paroles y sont manifestement pour quelque chose.
Comme vous le savez, nous avons une rubrique Reprise de Son, je ne pouvais donc pas décemment laisser la reprise de Initials B.B. de M. Serge Gainsbourg sur le bord de la route. Ce sont manifestement deux univers musicaux qui s’entrechoquent, on retrouve la mélodie et en particulier le gimmick musical au violon sur la version originale, qui se transforme en trompette pour l’occasion. On perd l’aspect nonchalant de Gainsbourg (logique..) au bénéfice d’une forme de malice tout en conservant musicalement la grandeur de la version originale. C’est fort. Faut-il également rappeler que pour les paroles, Gainsbourg s’est inspiré des premiers vers d’un poème d’Edgard Allan Poe, traduit par Charles Baudelaire et intitulé The Raven… Heureux hasard ? Je ne pense pas…
Seth continue son évolution, et La France des Maudits enfonce le clou de cette volonté de conjuguer mélodies et puissance. L’équilibre se précise et devient incroyable d’exactitude. Encore un superbe album, vivement le prochain…
Tracklist de La France des Maudits :
01. Paris des Maléfices. 02. Et que Vive le Diable ! 03. La Destruction des Reliques. 04. Dans le Cœur un Poignard. 05. Marianne. 06. Ivre du Sang des Saints. 07. Insurrection. 08. Le Vin du Condamné. 09. Initials B.B. (Reprise de Son de Serge Gainsbourg)