Artiste/Groupe:

Scardust

CD:

Strangers

Date de sortie:

Octobre 2020

Label:

M-Theory Audio

Style:

Metal Progressif et Symphonique

Chroniqueur:

Florentc

Note:

18.5/20

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Scardust. Ce nom vous est probablement totalement inconnu, et c'est bien légitime. La formation israélienne sort seulement avec Strangers son deuxième album, deux ans après Sands Of Time. Et vous devriez en entendre parler dans le futur ! La formation propose un style original, mélangeant le prog et le symphonique avec une aisance déconcertante. Le quintet est donc composé de Noa Gruman au chant, Yadin Moyal à la guitarre, Itai Portugaly au clavier et au piano, Yoav Weinberg à la batterie et Yanai Avnet à la basse. Mais nous pouvons rajouter également le chœur, présent comme un sixième membre ! Il s'agit du Hellscore, fondé et dirigé par Noa Gruman herself s'il vous plaît. Ce chœur est d'ailleurs en train de se faire un nom dans le mileu du metal. En effet, c'est ce chœur que nous entendons sur le dernier album d'Amorphis, le dernier album d'Orphaned Land et également sur le dernier Ayreon. Et aux dernières nouvelles, c'est encore eux qui vont participer au prochain album de Therion, à paraître en janvier prochain. Excusez du peu ! Ajoutez un ensemble à cordes et la chanteuse / vielliste à roue Patty Gurdy en guest (qui, elle aussi, commence à se faire un nom, présente elle aussi dans le dernier Ayreon, et aussi le dernier Alestorm ; décidément, le metal est une toute petite famille) et vous obtiendrez un projet qui a franchement de la gueule !

C'est justement par de sublimes chœurs que débute Overture For The Estranged, rappelant l'oeuvre A Ceremony Of Carols de Benjamin Britten, débutant de manière la plus douce et belle possible. Mais très rapidement tous les musiciens vont donner de la voix dans une partie de metal progressif bien jouissive. Changement de rythme, contre temps, une basse énorme, guitare, ensemble à corde, c'est un déluge de notes qui s'abbat sur nous ! La vielle à roue de Patty Gurdy vient se greffer à l'ensemble sans détonner, pour le reste cette introduction (qui n'a d'introduction que le nom, le titre étant l'un des plus longs de l'album) fait la part belle à la technicité. On pense évidemment à Dream Theater, mais aussi Spock's Beard sur les parties de clavier. En un titre le groupe nous montre l'étendu de son talent, de sa virtuosité et de sa classe. L'album s'étend sur cinquante trois minutes pour onze titres, les titres sont donc concis, en particulier lorsqu'il s'agit de prog. Et c'est là que Scardust fait fort. Combiner la technicité du prog avec l'efficacité, la mélodie et une longuer d'album concise. Et la voix de Noa Gruman dans tout ça ? Elle est éclatante ! Elle possède un timbre lui permettant de chanter dans tous les registres, du lyrique, du heavy et aussi un growl vraiment bluffant ! Dans Break the Ice, elle montre déjà quelques prouesses dans les aigus, dans un titre débutant comme un début de dessin animé de chez Disney. Tout mignon, encore une fois avant de distiller quelques solis de toute part. Choeurs et clavecin cotoient le reste sans broncher. 

Tous, mais vraiment tous les musiciens excellent dans leur domaine et possèdent leurs soli sur chaque titre. Mention spéciale à la basse, ultra présente et qu'on n'entend malheureusement pas assez dans les albums. Le jeune claviériste aussi a de la magie dans les doigts, que ce soit au clavier ou au piano. Je parlais plus haut du growl de Noa Gruman, eh bien écoutez Tantibus II, une des pépites de cet album. En à peine trois minutes et demi, elle réussit à nous délivrer quelques hurlements bien sentis, toujours accompagnée de chœurs ou autres descentes de notes à la basse. Un régal. Encore plus marquant sur Over sur lequel elle donne la réplique aux chœurs angéliques. Son growl puissant et véhément rappelle celui d'Angela Gossow, d'ailleurs. On trouve même un passage court avec une sorte de rap growlé qui passe comme une lettre à la poste ! En rajoutant des guitares bien incisives, on obtient un des titres les plus lourds de l'album. A l'inverse, Under lorgne du côté du jazz, où la voix de Noa Gruman se veut très jazzy piano bar. Concrete Cages voit la participation de Patty Gurdy. L'apport de la vielle à roue fait indubitablement penser à Eluveitie, et la magie opère à merveille. Le groupe réussit à mélanger tous les styles avec une facilité déconcertante. Le duo vocal des deux chanteuses fonctionne aussi, leur timbre respectif collant totalement à l'ensemble. Huts voit la participation d'un chœur d'enfants, le Westbrook Hay Prep School Chamber Choir, qui se marie une nouvelle fois au growl de Noa. Et les refrains dans tout ça ? Pas forcément évidents à la première écoute, ils rentrent dans la tête rapidement pour ne plus en sortir. Le meilleur exemple est peut-être Gone, possiblement mon titre préféré de l'album. Mais difficile de tous les départager tellement l'ensemble est homogène dans l'excellence. 

Que dire de plus... Scardust est un groupe bluffant. Il arrive à mélanger différents styles avec une virtuosité et une technicité qui laissent pantois. Mais le plus fort, c'est d'avoir réussi à marier avec tout ça le côté symphonique, des mélodies et des refrains d'une efficacité redoutable. La production, signée d'un des patrons du genre Jens Bogren, est absolument parfaite, et heureusement au vu du déluge de notes que nous prenons dans les oreilles. Si ces deux styles de metal vous parlent, il faut impérativement se ruer sur cet album. Le premier essai, Sands Of Time, après l'avoir pas mal écouté, est également du même acabit, aussi bien en terme de style que de qualité. Les deux albums ont déjà rejoint ma cdthèque, à vous de faire pareil !

Tracklist de Strangers :

01. Overture For The Estranged
02. Break The Ice
03. Tantibus II
04. Stranger
05. Concrete Cages
06. Over
07. Under
08. Huts
09. Gone
10. Addicted
11. Mist

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